Shoah: Responsabilité de l'Occident

 

LA RESPONSABILITE DES PUISSANCES OCCIDENTALES DANS LA SHOAH

Didier BERTIN - 12 Mars 2015

 

I-L'ORGANISATION DE FACTO DU PIEGE ANTIJUIFSATION DE FACTO DU PIEGE ANTIJUIF

 A- La montée du racisme pseudo scientifique en France et son effet en Allemagne

En 1855 le Comte Arthur Joseph Arthur de Gobineau publia un essai sur la l'inégalité des races humaines où il développa le concept de race aryenne ; ses travaux furent repris par le comte Georges Vacher de Lapouge (Eugéniste et socialiste) à la fin du XIXe siècle.

Ludwig Schemann fit connaître les travaux de Gobineau en Allemagne où elles reçoivent un bon accueil en particulier dans la famille de Richard Wagner dont l'antisémitisme fut révélé par ses ouvrages "Le Judaïsme dans la Musique" écrit en 1850 et "Qu'est-ce qui est allemand ?" écrit en 1879 dans lesquels il dit :

« Les Juifs tiennent le travail intellectuel allemand entre leurs mains. Nous pouvons ainsi constater un odieux travestissement de l'esprit allemand, présenté aujourd'hui à ce peuple comme étant sa prétendue ressemblance. Il est à craindre qu'avant longtemps la nation prenne ce simulacre pour le reflet de son image. Alors, quelques-unes des plus belles dispositions de la race humaine s'éteindraient, peut-être à tout jamais. »

Le gendre de Richard Wagner l'anglais (devenu allemand) germanophile Houston Stewart Chamberlain reprit les idées du comte de Gobineau et les développa d'une façon qu'il jugea plus rigoureuse.

Il expliqua que la race supérieure décrite par Gobineau s'était développé avec succès en Allemagne et en Europe du nord.

Houston Stewart Chamberlain inspira Adolf Hitler lorsqu'il écrivit son livre "Mein Kampf" où il développa notamment l'idée de race aryenne supérieure et de race inférieure et délétère illustrée selon lui par les juifs. Adolf Hitler se rendit aux funérailles de Houston Stewart Chamberlain en 1927.

La belle fille devint Richard Wagner, Winifred Wagner fut une amie proche d'Adolf Hitler et la musique de Richard Wagner devint une référence pour le nazisme.

B-L'ANTISEMITISME AU ROYAUME UNI AU DEBUT DU XXe SIECLE ET LA FERMETURE DES FRONTIERES AUX JUIFS

Les pogroms sont l'expression d'un antisémitisme traditionnel et violent principalement en Russie. Les mauvaises récoltes de 1903 à 1907 et les troubles politiques en Russie, Biélorussie, Ukraine et Pologne furent des occasions de défoulement meurtrier de la populace contre les Juifs : Les pogroms les plus importants furent ceux de Kichinev le 6 et 7 avril 1903 de Jitomir en mai 1905 et de Bialystok le 1er juillet 1906. D'autres pogroms eurent lieu à Gomel en 1903, à Olexandrïa, Iekaterinoslav (aujourd'hui Dniepropetrovsk), Brest-Litovsk, Simferopol, Makarevo, Odessa, Rostov sur le Don, Orcha, Odessa, Minsk en 1905.

La Révolution de 1917 mit fin aux pogroms en 1921 lorsque les derniers antirévolutionnaires furent neutralisés.

Face aux massacres que subissaient les juifs la réaction du Royaume Uni fut immédiate non pas en ouvrant ses frontières pour porter secours aux populations en danger "mais en les fermant."

Arthur Balfour premier Ministre du Royaume Uni fit voter l'Alien Act le 18 avril 1905. L'Alien interdisait l'accès de la Grande Bretagne aux pauvres et aux criminels mais visait clairement les Juifs de l'empire Tsariste qui seraient tentés de venir s'y réfugiés.

Au XIXe siècle la moitié des juifs de Russie (plus de 2 millions de personnes) avaient fuit les pogroms en immigrant aux États Unis et 150 000 d'entre eux au Royaume-Uni. Lord Balfour, chef du Parti conservateur, ne désirait pas que cette immigration recommence et préféra laisser les juifs se faire massacrer en Russie.

En 1905 le Manchester Evening Chronicle écrivit "que le déversement d'étrangers sales, misérables, malades, pouilleux et criminels doit être interdit sur le sol anglais."

En 1912 Lord Balfour inaugura à Londres le premier congrès d'Eugénisme. La restriction de l'immigration fut une idée de l'anglais Francis Galton, le créateur des théories de l'eugénisme en 1883.

Lord Balfour est connu pour avoir été chargé en tant que ministre des affaires étrangères et non plus Premier Ministre, de faire savoir que le Royaume Uni était favorable à la création d'un État Juif en Palestine.  A la lumière des faits précédents nous pourrions penser que cette position prise en 1917 à la demande de Chaïm Weizman visait comme en 1905 à éviter toute tentative d'immigration juive au Royaume-Uni.

C- LA POLITIQUE D'IMMIGATION AUX ETATS UNIS PENDANT LA PREMIERE MOITIE DU XXe SIECLE

Afin de fermer leurs frontières à l'immigration les États Unis renforcèrent le 16 mai 1924 par l'Immigration Act (Johnson-Reed Act)les restrictions déjà fixés par le "Quotas Emergency Act" de 1921.

Cette mesure visait les asiatique et en particulier les Japonais mais aussi les personnes d'Europe de l'Est (c'est à dire essentiellement les Juifs).

D-NAISSANCE DE L'IDEE D'EXTERMINATION DU PEUPLE JUIF DANS "MEIN KAMPF" EN 1925-1926

Ce qui allait se passer jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale et la Shoah en particulier était clairement prévisible à la lecture de Mein Kampf en 1926.

On doit s'étonner du peu d'importance que les leaders du monde ont donné à ce livre. Ils avaient le devoir d'en prendre connaissance au moins à partir de 1933 lorsque son auteur prit le pouvoir en Allemagne.

Afin d'être clair il nous est apparu nécessaire de présenter de larges extraits de Mein Kampf pour montrer que les intentions exterminatrices d'Hitler à l'égard des Juifs avaient dans son esprit, une priorité et auraient dû en conséquence constituer une priorité de sauvegarde pour les alliés, s'ils n'avaient aussi été influencés par l'antisémitisme.

Mein Kampf explique comment construire l'État raciste et non démocratique,

1.     se venger de la France qui avait été trop loin dans exigences reflétées par le traité de Versailles,

2.     acquérir de nouveaux territoires à l'Est pour que s'y développe la race aryenne dont il faut protéger la pureté,

3.     lutter contre l'URSS dont les territoires sont convoités et le régime exécré, et

4.     surtout et de façon maladivement obsessionnelle comment neutraliser les juifs jugés nuisibles dans toutes les situations.

La démence d'Hitler alla jusqu'à créer un lien entre le Marxisme et le Capitalisme représenté par les juifs qui auraient orchestré ces deux conceptions diamétralement opposées de la société dans leur intérêt.

La vie des 9.6 millions de juifs européens était remise en question et la conquête de grands territoires à l'Est pour les Aryens ne pouvait déboucher que sur un conflit militaire majeur et en conséquence sur des millions de morts.

Extraits de main Kampf

Tome Premier : Bilan

2 : Années d'études et de souffrances à Vienne

"Maintenant, je n'avais plus peur d'élucider la question juive. Je me heurtai tout d'un coup à lui en un lieu où je ne m'attendais pas à le rencontrer. Lorsque je découvris que le Juif était le chef de la Social-démocratie. ..Je m'aperçus peu à peu que la presse social-démocrate était surtout dirigée par des Juifs....Je fis un effort sur moi-même et tentai de lire les productions de la presse marxiste, ... je cherchai à mieux connaître ceux qui fabriquaient cette collection de canailleries. C'étaient tous sans exception des Juifs... Un Juif n'est pas un Allemand.... Je finis par les haïr.

...Il fallait admettre que les auteurs responsables de cette maladie qui avait infecté les peuples, avaient été de vrais démons : car seul le cerveau d'un monstre, pouvait concevoir le plan d'une organisation dont le résultat serait l'effondrement de la civilisation...

La doctrine juive du marxisme rejette le principe aristocratique observé par la nature, et met à la place du privilège éternel de la force et de l'énergie, la prédominance du nombre et son poids mort.

...Si le Juif, à l'aide de sa profession de foi marxiste, remporte la victoire sur les peuples de ce monde, son diadème sera la couronne mortuaire de l'humanité.

La nature éternelle se venge impitoyablement quand on transgresse ses commandements. C'est pourquoi je crois agir selon l'esprit du Tout-Puissant, notre créateur, car : En me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l'œuvre du Seigneur.

3 : Considérations politiques générales touchant mon séjour à Vienne

Le conglomérat de races que montrait la capitale de la monarchie, tout ce mélange ethnique ... me paraissait répugnant, sans oublier le bacille dissolvant de l'humanité, des Juifs et encore des Juifs.

4 : Munich

Aussi n'est-ce pas un effet du hasard que ce soit toujours le Juif qui essaie surtout d'implanter cette mentalité funeste dans notre peuple ...

L'acquisition de territoires nouveaux à coloniser par l'excédent de notre population, possède des avantages infiniment nombreux. Pour l'Allemagne la seule possibilité de mener à bien une politique territoriale saine résidait dans l'acquisition de terres nouvelles en Europe même...L'État juif ne fut jamais délimité dans l'espace ; répandu sans limites dans l'univers, il comprend cependant exclusivement les membres d'une même race.

6 : Propagande de guerre

...En ce qui concerne la question humanitaire, Moltke, déjà, s'est expliqué là-dessus, étant d'avis que dans la guerre, l'humanité consistait à la mener le plus rapidement possible, et qu'en conséquence, les procédés de lutte les plus brutaux étaient les plus humanitaires.

10 : Les causes de la débâcle

... Il incombait aux Juifs, avec leur habitude de mentir jusqu'à l'extrême, et à leur organisation de combat marxiste, d'imputer précisément la responsabilité de cet effondrement à ...Ludendorff. ..Ceux qui connaissent le mieux les possibilités d'emploi du mensonge et de la dénonciation ont été de tous temps les Juifs.

Mais qu'a donc entrepris l'État contre cet empoisonnement massif de la nation ? Rien, mais rien du tout

A coup sûr, c'était le résultat, d'une part, de la tactique infiniment rusée de la juiverie. C'est précisément pour notre demi-monde intellectuel que le Juif écrit les journaux de ce qu'il appelle sa presse intellectuelle. C'est à son diapason qu'est accordé leur ton. ...Cette judaïsation de notre vie spirituelle et cette transformation de la pratique de l'accouplement en une affaire d'argent porteront tôt ou tard dommage à toute notre descendance.

Les personnalités officielles du gouvernement ne se souciaient pas des jugements d'un Houston-Stewart Chamberlain,...

Insuffisante, la politique à l'égard de la Pologne.

Insuffisante la solution de la question d'Alsace-Lorraine.

Qui sera capable, par une utilisation habile et constante de la propagande, de représenter au peuple le ciel comme un enfer, et inversement, l'enfer comme un ciel ? Seul le Juif saura le faire et agir en conséquence...

11 : Le peuple et ta race

La tendance générale de la nature est de rechercher et de maintenir la pureté de la race...L'histoire établit avec une effroyable évidence que lorsque l'Aryen a mélangé son sang avec celui de peuples inférieurs, le résultat de ce métissage a été la ruine du peuple civilisateur.

 Le Juif forme le contraste le plus marquant avec l'Aryen...Le peuple juif ne possède donc pas, malgré toutes les facultés intellectuelles dont il est doué en apparence, une vraie civilisation...Le Juif possède le bien des autres peuples qui s'est pour la plus grande partie gâté entre ses mains. Le Juif mène une vie de parasite dans le corps d'autres nations et États... Le mensonge en ce qui concerne la langue des Juifs. Elle est pour lui un moyen, non pas d'exprimer ses pensées, mais de les dissimuler. Les « Protocoles des sages de Sion », que les Juifs renient. « Ce sont des faux », répète en gémissant la Gazette de Francfort ; Ils exposent clairement ce que beaucoup de Juifs peuvent exécuter inconsciemment.

Le Juif ...croit pouvoir se risquer maintenant à mettre moins d'accent sur son origine et à faire passer au premier plan sa « qualité d'Allemand »...or, ce qui fait la race, ce n'est pas la langue, mais le sang,... Il empoisonne le sang des autres, mais préserve le sien...

...le mépris pour le travail manuel.... n'est pas allemand.. C'est seulement la francisation de notre vie sociale, qui a été en réalité un enjuivement...Conformément aux buts derniers que poursuit la lutte juive, qui ne se contente pas de vouloir conquérir économiquement le monde, mais prétend aussi le mettre politiquement sous son joug, le Juif distribue sa doctrine universelle en deux parties, qui, en apparence, sont indépendantes : le mouvement politique et le mouvement syndical.

Le Juif restera donc le chef incontesté du mouvement ouvrier ... tant que l'État ne se sera pas débarrassé du Juif et de son travail souterrain. La personnification du diable, comme symbole de tout ce qui est mal, prend la forme du Juif.

En ce qui concerne la civilisation, il contamine l'art, la littérature, dupe les sentiments naturels, renverse tous les concepts de beauté et de noblesse, de dignité et de bien... Si nous passons en revue les causes de l'effondrement allemand, la cause première et décisive fut la méconnaissance du problème de la race et surtout du danger juif.

12 : La première phase du développement du parti ouvrier allemand national socialiste

La grande masse d'un peuple est peu accessible aux idées abstraites. Par contre, on l'empoignera plus facilement dans le domaine des sentiments et c'est là que se trouvent les ressorts secrets de ses réactions. Elle ne réagit d'ailleurs bien qu'en faveur d'une manifestation de force orientée nettement dans une direction...

Tome II : Le mouvement national-socialiste

2 : L'État

...Le but suprême de l'État raciste doit être de veiller à la conservation des représentants de la race primitive, dispensateurs de la civilisation, qui font la beauté et la valeur morale d'une humanité supérieure. L'État raciste dira que c'est un acte honteux de mettre au monde des enfants quand on est maladif et qu'on a des tares. L'État raciste doit partir du principe qu'un homme dont la culture scientifique est rudimentaire, mais de corps sain, de caractère honnête et ferme et doué de force de volonté, est un membre plus utile à la communauté nationale qu'un infirme, quels que soient ses dons intellectuels.

4 : La personnalité et la conception raciste de l'État: ...Le principe constructif des peuples aryens fait place au principe destructeur des Juifs.

5 : Conception philosophique et organisation: On ne peut pas s'attendre à ce que les partis actuels, qui avant tout tirent profit de l'État, arrivent à un changement radical d'autant que leurs dirigeants sont toujours des Juifs et encore des Juifs. «Le Juif dévorera effectivement les peuples de la terre et deviendra leur seigneur. »

10 : Le fédéralisme n'est qu'un masque: Qu'on se représente les ravages que la contamination par le sang juif cause quotidiennement dans notre race; qu'on réfléchisse, en outre, que cette décomposition de la race diminue, souvent même anéantit les qualités aryennes de notre peuple allemand... L'intérêt des Juifs est aujourd'hui de faire couler, jusqu'à épuisement, le sang du mouvement raciste ...au moment où il devient un danger pour les Juifs.

13 : La politique allemande des alliances après la guerre

En effet, l'internationalisation de notre économie c'est-à-dire la prise de possession par la finance mondiale juive des forces productrices de l'Allemagne, ne peut être effectuée complètement que dans un État politiquement bolchévisé. C'est ainsi que le juif est celui qui pousse le plus ardemment aujourd'hui à la destruction radicale de l'Allemagne. La bolchévisation de l'Allemagne...n'est que le prélude de l'extension toujours plus grande que prendra la conquête du monde entier par les Juifs. Si notre peuple et notre État sont les victimes de ces tyrans des peuples que sont les Juifs altérés de sang et avides d'argent, toute la terre sera prise dans les tentacules de ces hydres.

Le rôle de la France aiguillonné par sa soif de vengeance et systématiquement guidée par les Juifs est un péché contre l'existence de l'humanité blanche.

14 : Orientation vers l'Est ou politique de l'Est: Quelle peut être sur notre planète l'importance d'une création aussi lamentable, en ce qui touche le rapport du chiffre de sa population à la surface de son territoire, de l'actuel Reich allemand ?  Le mouvement national doit trouver le courage de rassembler notre peuple et sa puissance, pour le lancer sur la voie qui le sortira de son étroit habitat actuel et le mènera vers de nouveaux territoires.

15 : Le droit de légitime défense: Une Allemagne, délivrée de ses ennemis mortels posséderait des forces dont personne au monde ne serait plus capable de triompher.

« Mein Kampf » est un livre de 247 000 mots environ dont la substance peut être résumée comme ci-dessus en 1 610 mots ; la pensée est donc extrêmement simpliste mais claire :

  • Les allemands forment le peuple aryen qui est une race supérieure aux autres peuples tous divisés en races.
  • Le peuple allemand doit se développer pour être une grande puissance et a besoin pour cela de vastes territoires additionnels qu’il obtiendra par la guerre en les prenant aux pays situés à l’Est de l’Allemagne.
    • Les juifs représentent l’opposé de la race aryenne qu’ils dégradent et doivent être éliminés.

Ce livre aurait dû être pris très au sérieux pour éviter le pire dès 1933 lorsque son auteur s’est emparé du pouvoir en Allemagne, car il devenait le modus operandi de l'Allemagne.

Par ailleurs le comportement français illustré par Clemenceau, était d'affaiblir définitivement l’Allemagne, de la ruiner économiquement (traité de Versailles) et d’humilier son peuple a grandement facilité l’ascension au pouvoir des nazis :

  • demande d’annexion de la Sarre par la France qui finalement passe sous l’autorité de la SDN en 1919 et à laquelle un plébiscite allemand en 1935 met fin,
  • couloir de Dantzig qui divise la République de Weimar en deux.
  •  occupation de la Rhénanie puis de la Ruhr principalement par les troupes françaises de 1922 à 1925.
  • Refus par la France de la Deutchösterreich (Autriche allemande) qui doit redevenir l’Autriche alors qu’elle a été privée de tous ses territoires non-allemands.

En 1918 le plan en 14 points du Président américain Woodrow Wilson symbolisa l’idéal pacifique en opposition à la politique vengeresse et intransigeante de la France qui pavait le chemin vers une nouvelle guerre.  En 1919 ce fut la position dure de la France exprimée par Clémenceau qui l’emporta.

Le sens théâtral et la propagande d’Hitler ont compensé la médiocrité de la pensée nazie. La lâcheté des alliés en 1938 (Munich) et en 1939 (invasion de la Pologne) ont probablement renforcé une nouvelle fois l'assise du Parti nazi.

E-LA CONFERENCE D'EVIAN DE 1938 : FERMETURE DU PIEGE SUR LES JUIFS EUROPEENS PAR LES NATIONS DU MONDE LES LAISSANT LIVRES A LEUR SORT : L'EXTERMINATIONVIAN DE 1938 : FERMETURE DU PIEGE SUR LES JUIFS EUROPEENS PAR LES NATIONS DU MONDE LES LAISSANT LIVRES A TERMINATION

La montée du Nazisme en Allemagne avec les lois antijuives de Nuremberg de 1935 puis l'annexion de l'Autriche le 12 mars 1938, avait déclenché la fuite de nombreux juifs conscients du fatal danger qui pesait sur eux. La moitié de la population juive d'Allemagne (population : 525 000 personnes) fuient auxquels s'ajoutent les réfugiés juifs autrichiens (population : 200 000 personnes).

Afin de prendre des mesures relatives à cet afflux de réfugiés le Président Roosevelt organisa la Conférence d'Évian (parce que les suisses refusèrent de l'accueillir) du 6 au 16 Juillet 1938.

35 pays furent invités dans le but de se répartir les réfugiés :

-L'URSS refusa l'invitation, mais comptait déjà une communauté juive très importante (2 525 000 personnes)

-La Hongrie, la Pologne, la Roumanie n'envoyèrent que des observateurs mais comptaient déjà d'importantes communautés juives (respectivement 500 000, 3 000 000 et 1 000 000 de personnes)

-L'Afrique du Sud n'envoya que des observateurs malgré son grand territoire.

30 pays furent effectivement présents et vingt neuf d'entre eux ne firent rien

La liste de la Honte

Liste des pays présents à Évian et qui n'ont rien fait

 

1-Argentine - 2-Australie - 3-Belgique - 4-Bolivie - 5-Brésil -

6-Canada - 7-Chili - 8-Colombie - 9-Costa Rica - 10-Cuba

11-Danemark - 12-Équateur -13-États-Unis - 14-France -  15-Guatemala -

16-Haïti - 17-Honduras - 18-Irlande - 19-Mexique -

20-Pays Bas - 21-Nouvelle Zélande - 22-Nicaragua - 23-Norvège -

24-Panama - 25-Suède - 26-Suisse - 27-Royaume Uni - 28-Uruguay

29-Venezuela

Nous avons surligné les pays qui disposaient d'une grande superficie et gardons une place particulière pour les États-Unis, le Royaume Uni, le Canada, l'Australie et la France qui disposaient de place et prétendaient représenter un haut niveau de civilisation. Leur responsabilité s'en trouve alourdie.

30-La République Dominicaine fut le seul pays à accepter de recevoir     10 000 réfugiés ; le nombre de réfugiés recueillis fut moindre en raison d'un conflit avec des émigrés haïtiens (ce pays vota en faveur du partage de la Palestine)

-Le Royaume Uni accepta l'invitation sous réserve que ses quotas d'immigrations ne soient pas modifiés et refusa d'assouplir ses restrictions sur l'immigration en Palestine. Au contraire le 17 mai 1939 le Royaume Uni par son troisième livre blanc allait limiter l'immigration juive à 75 000 personnes sur 5 ans et resta insensible au danger que couraient le 3 000 000 de juifs polonais lorsque la Pologne fut envahie par l'Allemagne le 1er septembre 1939.

-L'action de l'Agence Juive représentée par Golda Meir à Évian fut donc bloquée par le Royaume Uni.

-La France eût une position assez similaire à celle du Royaume Uni et livra les réfugiés allemands et autrichiens aux nazis en vertu de l'armistice qu'elle signa.

-Les États-Unis ne modifièrent pas leur politique restrictive (Johnson-Reed Act).

Il est à noter que des pays comme l'Argentine, le Chili, la Colombie, le Mexique, Le Royaume-Uni ont aggravé leur position au lendemain de la Shoah en s'abstenant lors du vote sur le partage de la Palestine et Cuba alors sous le règne de Batista s'y opposa.

 

F- ROOSEVELT, L'AMERIQUE ET LES JUIFS

1-Le Paquebot Saint Louis :

A la suite de la nuit de cristal de nombreux juifs obtinrent des visas pour Cuba et embarquèrent en mai 1939 sur le paquebot St Louis. Malgré les visas Cuba n'accepta pas de les accueillir et Franklin Roosevelt refusa de les autoriser à débarquer aux États-Unis ; ils ne furent pas non plus acceptés au Canada et durent retournés en Europe.

2-Les Juifs d'Algérie :

Bien que les américains libérèrent l'Algérie en novembre 1942, les lois de Vichy y furent maintenues. Les américains préférèrent maintenir au pouvoir en Algérie des pétainistes comme Darlan (rapidement assassiné) puis à sa place Giraud dont la première action après son évasion d'Allemagne fut d'aller à Vichy faire allégeance au Maréchal Pétain. Giraud qui avait une vue simpliste et caricaturale des juifs annula définitivement par l'Ordonnance du 19 Mars 1943 le décret Crémieux qui leur avait accordé la nationalité française depuis 1870 dont le régime pétainiste les avait privés. Les américains laissèrent faire.

Lorsque Giraud fit un voyage aux États-Unis en août 1943, il fut écarté du pouvoir au sein du Comité français de Libération Nationale par le Général De Gaulle. Il fut alors possible pour René Cassin de faire annuler l'ordonnance de Giraud en faisant valoir que ses décrets d'application n'étaient pas passés et de rétablir le décret Crémieux le 20 Octobre 1943.

René Cassin était un juriste, représentant de la France à la SDN jusqu'en 1938, membre du gouvernement de la France Libre, un des auteurs de la déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948, vice-président du Conseil d'État jusqu'en 1959 et Prix Nobel de la Paix et Prix des Droits de l'Homme des Nations Unies en1968, c'est à dire un homme dont les qualités étaient supérieures à celles d'un Roosevelt.

Camp Bedeau : Les militaires français Juifs perdirent leur nationalité et le 28 février 1941 le secrétaire d'État à la Guerre du Maréchal Pétain demanda au Général Weygand de neutraliser la soi-disant influence néfaste des militaires juifs. A cette fin le 27 Mars 1941 tous les militaires juifs furent internés dans un camp de travaux forcés dans le sud-Oranais : le Camp Bedeau. Malgré la prise du contrôle du territoire par les américains en Novembre 1942 (Opérations Torch) les militaires juifs furent maintenus au camp de travaux forcés Bedeau jusqu'en Juin 1943 et furent libérés sur la pression des Gaullistes. Les allemands ont reconnu les sévices subis par les Juifs au camp Bedeau mais plus difficilement par les français ce qui pose un problème d'indemnisation.

Un des prisonniers connus du Camp Bedeau fut le Rabbin Léon Ashkenazi (Manitou). Ayant perdu la nationalité française Il s'était engagé dans la légion étrangère mais fut quand même été emprisonné au camp Bedeau.

Les américains furent particulièrement décevants mais il se trouve que la date de l'opération Torch avait permis bien involontairement de leur part d'éviter la déportation des Juifs d'Afrique du Nord dans les camps de la mort et qui était prête à être mise en place à la veille de l'opération Torch.

3-Interprétation de la condamnation de Jonathan Pollard en 1985

La condamnation à perpétuité de Jonathan Pollard a montré que les États Unis ne considèrent pas Israël comme un pays véritablement ami. L'agent du pire ennemi des États-Unis n'aurait pas pu être condamné plus sévèrement. Au contraire bien après son arrestation, des espions russes d'un réseau dormant ont été tout simplement renvoyés à Moscou sans condamnation. Les liens privilégiés qu'entretient les États-Unis et Israël ne semble tenir qu'à l'efficacité de la communauté juive dont l'apport à son pays d'accueil est substantiel et sans proportion avec la taille réduite de cette communauté.

 

G-LE ROYAUME UNI ET LES JUIFS 

1-Le Royaume Uni dûment informé à ses débuts de la Shoah par le MI-6 ne modifia pas les restrictions d'immigration des juifs en Palestine et prit ainsi une lourde part de responsabilité dans la Shoah. 

2-Le 12 décembre 1941 le paquebot Struma quitta la Roumanie avec 769 réfugiés juifs roumains à destination de la Palestine. Les Britanniques refusèrent de l'accueillir. Le Struma traina en Turquie puis fut remorqué en mer noire où il fut coulé. Une seule personne survécut.

Le Royaume Uni et son leader Churchill (jusqu'en 1945) portent l'entière responsabilité de la mort des juifs qui ne pouvant se rendre en Palestine ont été victimes de la Shoah.

Il est à noter que le Pogrom du 4 Juillet 1946 à Kielce en Pologne contre les juifs rescapés de la guerre et encore une fois accusés de meurtres rituels avaient pourtant montré que des juifs rescapés n'avaient plus leur place dans les pays européens où ils avaient vécu pendant des siècles et cela malgré la défaite des nazis.

3-Camps d'internement britanniques à Chypre

En Août 1946 les britanniques avaient ouvert des camps d'internements à Chypre pour les Juifs qui tentaient de se rendre en Palestine.

Les britanniques considérèrent ces rescapés de la Shoah comme des "Prisonniers" ; 6 camps regroupèrent 52 000 juifs soit le double de la capacité d'hébergement de ces camps

4-Exodus 1947

En 1947 le Royaume Uni envoya en Allemagne, le navire Exodus 1947 qui transportait des rescapés de la Shoah tentant de se rendre en Palestine.

5-Partage de la Palestine

Le 29 Novembre 1947, le Royaume-Uni ne tira pas les leçons de ses fautes et de la Shoah et s'abstint lors du vote sur le partage de la Palestine. C'est le seul pays du monde occidental à avoir eu ce comportement regrettable.

6-Sir John Bagot Glubb attaque Israël en 1948

Le 15 mai 1948, Sir John Bagot Glubb (dit Glubb Pacha) général anglais qui commandait la légion Jordanie qu'il avait formée attaqua Israël. 

La place dans l'Histoire de la seconde guerre mondiale de Roosevelt, Churchill et des alliés occidentaux doit être reconsidérée à la lumière de leur responsabilité dans l'amplitude de la Shoah et de leur rôle en retrait dans la guerre contre l'Allemagne, remportée par l'URSS.

 

II-LES PREMISSES DE L'EXTERMINATION

Comme nous l'avons expliqué l'ouvrage d'Hitler Mein Kampf annonçait l'extermination dés juifs dès 1925.

En 1933 les fonctionnaires juifs furent révoqués et les médecins et dentistes juifs furent exclus du système d'assurance ; les magasins juifs furent boycottés et tous les individus qui avaient un grand-parent juif furent exclus de l'aryanisme.

En 1935 les lois de Nuremberg furent mises en place suivant les idées indiquées dans "Mein Kampf" et destinées à protéger la pureté de la race aryenne. La moitié de la population juive d'Allemagne préfèra quitter le pays mais tous ne quittèrent pas l'Europe et restèrent à la portée des opérations d'invasion des troupes allemandes.

Le 1er Septembre 1939 l'Allemagne envahit la Pologne où se trouvait la communauté juive la plus importante d'Europe. La communauté juive ne fut pas inquiétée dans la Pologne sous contrôle soviétique.

L'Allemagne avait deux objectifs : coloniser le territoire polonais et exterminer les juifs. Dans un premier temps l'accent fut mis sur la prise de possession du territoire Polonais et sa germanisation. 

Les Juifs furent dépouillés de leurs biens, contraints au travail forcé et enfermés dans des Ghettos.

 

III-DEBUT DE LA SHOAH COINCIDANT AVEC L'OPERATION BARBAROSSA DU 22 JUIN 1941

Comme cela était expliqué dans Mein Kampf l'objectif des nazis et de détruire le Bolchévisme et de gagner toujours plus de territoires pour la race aryenne. L'attaque de l'URSS (opération Barbarossa) concentre trois objectifs :

1.     Détruire les Rouges,

2.     Conquérir en partie le territoire de L'URSS pour les aryens et

3.      Commencer l'annihilation des Juifs par balles. 

Les exécutions par balles sont très efficaces : 1 200 000 juifs sont tués par balles au cours des 6 derniers mois de 1941 sur un total de 1 400 000 tués par balles.

L'extermination dans les camps permit l'utilisation d'une partie des réfugiés comme travailleurs forcés pendant une courte période avant leur gazage et de faire disparaître les corps transformés en cendres dans les fours crématoire. Lorsque le sort de la guerre devint incertain, les allemands durent organiser des commandos chargés de déterrer les corps des plus grands charniers de la Shoah par balles afin de les brûler.     

Les allemands furent aussi aidés dans leur plan d'extermination par celles réalisées par les populations locales des pays de l'Est marquées par une tradition meurtrière antisémite dont le fondement est un enseignement pervers du christianisme.

En Pologne le massacre le plus célèbre est celui de Jedwabne en Juillet 1941où 800 Juifs furent assassinés ; des massacres furent réalisés dans 22 bourgades polonaises. A mesure de l'avancée des troupes allemandes les pogroms se multiplièrent dans les pays Baltes.

Les Einsatzgruppen (groupes d'intervention - Police militarisée) furent créés dès l'Anschluss pour anéantir les opposants à la politique Nazie et  

furent aussi chargés d'exécuter la Shoah par balles.

La Conférence de Wannsee du 20 janvier 1942 ne fut qu'une réunion technique de cadres nazis, portant sur les juifs ; elle a de fait été un monologue de Reinhard Heydrich chef du RSHA (regroupant essentiellement le SD, la SIPO et la GESTAPO).  L'extermination totale des Juifs ne fut pas une décision prise à Wannsee puisqu'elle avait commencé bien avant. La décision est en filigrane dans le livre-programme Mein Kampf et dans la politique menée à partir de 1933 qui montrait la volonté de la réaliser.

Le Royaume-Uni et les États-Unis eurent des informations sur le démarrage de la SHOAH dés 1941 confirmée en 1942 par divers témoignages. L'URSS elle même été victime d'exterminations systématiques a dû se défendre seule et gagner la guerre et seule et son action a mis fin à la Shoah. Les américains et les anglais ne sont véritablement intervenus sur le sol de l'Europe continentale que lorsque les allemands avaient dans les faits, perdu la guerre.

 

IV-SHOAH EN CHIFFRES ET PERIODE DE DEPART

Analyse de la Shoah en victimes et périodes

Chiffres approximatifs

principaux camps sources nombre                    
Auschwitz-Birkenau

George Weller

sources allemandes-1983

1 350 000
Treblinka Yistkhak Yarad -Yad Vashem 850 000
Belzec   600 000
Majdanek Juge Lukaszkiwiecz-1948 360 000
Chelmno   340 000
Sobibor   300 000
Total-Morts dans les camps   3 800 000
Morts de privation dans les Ghettos Raul Hilberg 800 000
Shoah par balles Raul Hilberg 1 400 000
TOTAL   6 000 000
Morts en 1939 & 1940   100 000
Morts en 6 mois -1941 par balles avant Wannsee 1 100 000
Morts de 1939 à 1941 avant Wannsee 1 200 000
% exécution par balles en 1941   86%
Moyenne annuelle des exterminations dans les camps sur 40 mois après Wannsee 1 140 000
Moyenne annuelle des exterminations de 1941 à 1942 - 52 mois   1 362 000

 

 Comme on le voit dans le tableau le nombre de Juifs tués par balles en 1941 atteint un chiffre record de 1 200 000 en 6 mois. Ce chiffre est supérieur à la moyenne annuelle des exécutions dans les camps d'extermination de 1942 à 1945.

 

V- ROLE PARTICULIER DE LA FRANCE

Alors que la guerre fut déclarée depuis le 3 septembre 1939 les hostilités ne commencèrent que le 10 mai 1940 à l'initiative de l'Allemagne qui lança une offensive générale. Les troupes françaises battirent rapidement en retraite.  La France et le Royaume-Uni avaient déclaré la guerre à l'Allemagne après l'invasion de la Pologne mais n'intervinrent pas pour défendre ce pays alors qu'elle en avait l'obligation.

Le 14 juin 1940, Paris est occupé par les allemands et le Gouvernement, le président de la République et les Assemblées se réfugient à Bordeaux. Le 16 juin 1940, Paul Reynaud présente la démission du Gouvernement et le maréchal Pétain est nommé à sa place. Le maréchal Pétain est favorable à un armistice et le 17 juin 1940, il annonce qu’« il faut cesser le combat ». L’armistice est signé le 22 juin 1940.

Le texte inclut vingt-quatre articles qui allèrent faciliter l'offensive allemande en Europe et en particulier en Europe de l'Est dont les principaux sont les suivants :

  • Les prisonniers de guerre (plus de 1,5 million d'hommes) restent en captivité jusqu'à la signature d'un accord de paix.
  • La moitié nord, ainsi que la côte atlantique, passent sous occupation allemande ; cette zone occupée couvre les trois cinquièmes du territoire le plus riche de France et le reste au sud de la Loire est appelé «zone libre». La souveraineté française s'exerce sur l'ensemble du territoire, zone libre et zone occupée ; dans la zone occupée l'Allemagne exerce « les droits de la puissance occupante », qui implique la collaboration avec elle. 
  • La France doit pourvoir à l'entretien de l'armée d'occupation et le coût de cet entretien est fixé à 439 millions de francs en moyenne par jour : 400 millions par jour de juin 1940 à mai 1941 - 300 millions par jour de mai 1941 à novembre 1942 et 500 Millions par jour de mai 1942 à août 1944 soit au total 639 milliards de francs et en moyenne 150 milliards de francs par an.
  • Dans la zone libre, l'armée française est limitée à 100 000 hommes désarmés. Comme cela avait été fait pour l'Allemagne en 1919.
  • L'Empire colonial français reste sous l'autorité du Gouvernement français.
  • Les bâtiments de guerre doivent rester dans leur port d'attache.
  • La France doit livrer les réfugiés politiques allemands ou autrichiens présents sur son sol.
  • L'Alsace -Moselle est annexée par l'Allemagne

Le 10 juillet 1940, la République, par son assemblée nationale, met en place une dictature en octroyant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain qui bénéficiait d'un immense soutien populaire. Une loi, dite "constitutionnelle", votée par les deux Chambres (569 voix pour, 80 voix contre et 20 abstentions) réunies au casino de Vichy, « donne tout pouvoir au gouvernement de la République, sous l'autorité et la signature du maréchal Pétain », sans contrôle de l’Assemblée nationale.

La situation fut pire qu'en Norvège puisque les allemands n'eurent pas à imposer de Quisling puisque les français soutinrent leur propre Quisling (Pétain).Après le débarquement allié en Afrique du nord en novembre 1942, la zone libre est aussi occupée par l'Allemagne.

L’État français mena, dès 1940, une politique de collaboration zélée avec l’Allemagne nazie.

Le Maréchal Pétain avait des convictions fascistes, racistes et antisémites qui ont fait de la France un pays en concordance idéologique avec l'Allemagne nazie ; il mena une politique de contrition nationale pour le rachat selon lui du relâchement de la France, avant la guerre. Son gouvernement devança les demandes des allemands en ce qui concernait la politique antijuive.

La France désirait être le bon élève de l'Axe afin d'avoir une place de choix dans la future Europe dirigée par l'Allemagne sans considérer l'aversion de l'Allemagne pour la France et apporta probablement l'aide la plus importante à l'Allemagne nazie parmi les pays de l'Axe et sur divers plans :

  • Économique et financier : par des livraisons de marchandises et denrées diverses, par le paiement de 439 millions de francs par jour en moyenne pour couvrir les frais d'occupation de l'armée allemande et par la main d'œuvre livrée à l'Allemagne dans le cadre du STO. La France offrit annuellement à l'Allemagne approximativement la moitié de son PIB.
  • Militaire : par des livraisons d'armes, le blocage de la flotte, par la lutte contre les opposants à l'Allemagne en France, par la construction du mur de l'atlantique par des entreprises et de la main d'œuvre françaises, financée avec l'argent de la France versée aux Allemands. 7 000 volontaires s'engagèrent aux cotés des allemands sur le front de russe.
  • Antisémite : par les lois restreignant l'activité des juifs et les arrestations de juifs livrés à l'Allemagne. Une milice de 35 000 français participa à l'application de la politique allemande. Le gouvernement de Vichy fut très productif en matière de textes de loi et d'actions destinées à "aryaniser" la société française en en excluant les juifs et en les livrant aux nazis.

Certains commentateurs prétendent que l'action de la France a permis de réduire le nombre de victimes de la Shoah à 77 000 personnes en France. En réalité L'énorme aide économique et militaire apportée par la France à l'Allemagne et la possibilité que la France a donné à l'Allemagne de concentrer plus de troupes à l'Est en garantissant le calme à l'Ouest a permis un prolongement de la guerre qui a fait des millions de morts.

La durée de cette prolongation permise par la France est difficile à estimer mais devrait l'être pour mesurer le poids de la responsabilité de ce pays dans le conflit.

 

VI-POIDS DU MANQUE D'ACTION OU DE L'ACTION TARDIVE DES ALLIES OCCIDENTAUX DANS LA GUERRE

 

Chaque année de prolongation du conflit a coûté environ 1 350 000 vies juives et globalement 10 millions de victimes civiles et militaires. La prolongation du conflit est une responsabilité qui doit être partagée entre la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Les victimes sur le front européen s'élèvèrent à 46.3 millions de morts dont 37.1 millions civils et militaires dans le camp allié en incluant toutes les victimes de la Shoah.

Ces 37.1 millions comprennent près de 27 millions de citoyens de l'URSS civils et militaires et 6 millions de juifs soit 86.5% des pertes dans le camp allié sur le front européen.

Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France n'ont perdu ensemble que 1 286 000 personnes soit seulement 2.8% des pertes civiles et militaires de la guerre en Europe.

Cette volonté de s'épargner aura coûté à l'Europe des millions de morts. L'Allemagne a représenté l'horreur mais la France, le Royaume Uni et les États-Unis ont représenté l'égoïsme porté à l'extrême et les deux se sont combinés pour amplifier les effets meurtriers de la guerre.

Nous avons vu lors de la conférence d'Évian de 1938 que les autres pays ne valaient moralement pas mieux à l'exception de la République Dominicaine. L'ensemble des pays d'Europe continentale ont été soit occupés par l'Allemagne soit des alliés de l'axe, soit des pays neutres plutôt favorables à l'axe. Cette situation déplorable amena de nombreuses colonies à remettre en question l'existence des empires.

 

VII - GUERRE : LES VERITABLES COMBATTANTS ET LES VICTIMES

 

Alliés et assimilés

Militaires

Juifs

Civils non juifs

Total

URSS

11 000 000

1 100 000

14 900 000

27 000 000

ETATS UNIS -Front Européen

300 000

 

 

300 000

ROYAUME UNI-Europe

383 000

 

68 000

451 000

PAYS BAS

8 000

100 000

89 000

197 000

BELGIQUE

12 000

29 000

52 000

93 000

CANADA

45 000

 

 

45 000

AUSRALIE - Front européen

30 000

 

 

30 000

POLOGNE

240 000

3 000 000

3 000 000

6 240 000

YOUGOSLAVIE

446 000

63 000

514 000

1 023 000

SOUS-TOTAL

12 464 000

4 292 000

18 623 000

35 379 000

SOUS - TOTAL incluant toutes les victimes de la Shoah

12 464 000

6 009 000

18 623 000

37 096 000

URSS % pertes des alliés

88% pertes

 

 

73% pertes

Axe et assimilés

 

 

 

 

ALLEMAGNE-AUTRICHE

5 260 000

265 000

1 900 000

7 425 000

ROUMANIE

300 000

287 000

64 000

651 000

HONGRIE

300 000

590 000

80 000

970 000

BULGARIE

22 000

 

 

22 000

TCHECOSLOVAQUIE

24 000

142 000

205 000

371 000

FINLANDE

84 000

 

 

84 000

ALBANIE

28 000

 

 

28 000

ESPAGNE (Front russe)

12 000

 

 

12 000

GRECE

20 000

67 000

220 000

307 000

France

212 000

77 000

367 000

656 000

Norvège

3 000

1 000

6 000

10 000

Luxembourg

 

2 000

1 000

3 000

Danemark

2 000

 

1 000

3 000

Pays Baltes

 

280 000

140 000

420 000

SOUS-TOTAL

6 267 000

1 717 000

2 984 000

10 962 000

SOUS-TOATL excluant les victimes de la Shoah celles de l'axe

6 267 000

 

2 984 000

9 251 000

TOTAL

18 731 000

6 009 000

21 607 000

46 347 000

URSS ET SHOAH % pertes du camp allié

 

 

 

86.5% pertes

 

L'URSS subit 88% des pertes militaires du camp allié et a de fait mené et gagné pratiquement seule la guerre avec le soutien secondaire des autres alliés. Avec près de 27 000 000 de morts civils et militaires l'URSS a subi 73% des pertes du camp allié en Europe. Les pertes de l'URSS et du peuple juif ont constitué 86.5% des pertes du camp allié en Europe. Les 2/3 du peuple juifs européen a été exterminé par les allemands laissant indifférents les États Unis et le Royaume Uni.

La population juive européenne comptait 12 100 000 de personnes en 1880 et déjà les pogroms avaient entrainé un départ massif vers les États Unis et la Palestine. Ainsi en 1939 la population juive ne comptait plus que 9 600 000 personnes. La Shoah a entrainé la disparition de 6000 000 de juifs et l'antisémitisme rémanent après la guerre dans les pays dans lesquels les juifs vivaient ont amené les rescapés à quitter l'Europe qui ne comptait plus que 1 425 000 juifs en 2010.

"En un siècle l'antisémitisme européen a entraîné la mort ou le départ de 88% de la population juive ; il s'agit d'un marqueur indiquant du véritable niveau de civilisation en Europe.

 

VIII- INFORMATIONS RECUELLIES PAR LES SERVICES SECRETS BRITANNIQUES

De nombreuses informations sont récentes puisque les dossiers des services secrets britanniques et américains ont commencé à être révélées au public à partir de l'an 2000 environ et confirme une vision différente de celle retenue par l'Histoire jusqu'à présent, de l'action des États Unis et du Royaume Uni à l'égard de la Shoah.

Les allemands utilisaient des machines électromécaniques ENIGMA pour chiffrer leurs messages. A partir de Juin 1941 (c'est à dire le mois du démarrage de l'opération Barbarossa), les britanniques (Government Code and Cypher School à Bletchey Park) mirent en place un certain nombre de méthodes permettant de déchiffrer les messages allemands. Ces messages déchiffrés étaient appelés ULTRA. Le décodage des machines ENIGMA a pour origine les travaux de mathématiciens polonais et communiqués aux britanniques.  Avant la guerre les polonais avaient déjà intercepté des messages ENIGMA qu'ils avaient décodés craignant d'être envahis depuis leur renaissance.  

Une attention particulière fut donnée par les britanniques aux messages de l'Ordnungspolizei, de l'Abwehr, de la GESTAPO ou du Sicherheitdienst ou SD, ce qui leur permit d'être informés des opérations d'extermination des Einsatzgruppen en URSS et du démarrage de la Shoah. Les Britanniques interceptaient les statistiques d'extermination envoyées des camps de Dachau, Buchenwald, Auschwitz et de sept autres camps.

Parmi les documents déchiffrés il existe le mémorandum d'une conversation entre Adolf Hitler et le grand Mufti de Jérusalem Hadj Amin Al-Husseini le 28 novembre 1941. Hitler lui avait expliqué que le but de l'Allemagne était l'extermination des juifs en Europe et au moyen Orient ; il utilisait le mot "Vernichtung" (destruction).

Par ailleurs les renseignements sur "l'extermination de masse des juifs" étaient confirmés par la transcription par les Britanniques des conversations des prisonniers allemands. Les Juifs étaient clairement considérés comme l'ennemi suprême de l'Allemagne au travers des informations obtenues qui confirmaient ce qu'Hitler avait écrit et déclaré.

Exemple de message statistique intercepté le 11 janvier 1943 à 10h05 et envoyé au SS Obersturmbannfuhrer Heim :

Rapport de quinzaine et de fin d'année

Camp

Quinzaine  

au   31.12.1942

Total 1942

L= Lublin

12 761

24 733

B=Belzec

0

434 508

S=Sobibor

515

101 370

T=Treblinka

10 335

713 555

Total

23 611

1 274 166

 

L'extermination des Juifs constituait pour les services de renseignements des pays alliés un élément secondaire de la guerre à ne pas prendre en compte pour ne pas se déconcentrer de l'objectif majeur : la victoire contre l'Allemagne. Il était considéré que l'extermination des juifs prendrait fin avec la guerre sans prendre en compte la vitesse d'extermination et leur faible nombre. En fait la seule explication plausible à l'indifférence des alliés à l'égard de la Shoah est probablement leur antisémitisme rémanent qui convergeait quelque part avec celui des nazis. L'antisémitisme était dans l'air du temps de très nombreux pays.

Par ailleurs les britanniques ne pas jugèrent pas utile d'informer les américains sur le fait qu'ils avaient déchiffré des renseignements allemands démontant le démarrage de la Shoah. L'échange d'informations entre le MI-6 et l'OSS n'intervint qu'en Juillet 1943 lorsqu'un accord fut signé. Les américains comme les anglais ont suivi la même règle qui consistait à ne pas tenir compte de la Shoah en cours d'exécution. Les alliés auraient prétendu ne pas savoir à quel point la stratégie militaire de l'Allemagne était liée à sa politique raciste ce qui n'est pas crédible.

 

XIX- INFORMATION ET ACTION DU COI ET DE L'OSS (États-Unis)

Les services de renseignements pour l'étranger ont été sortis de la responsabilité du FBI pour être confié au COI créé en août 1941 (Coordinator of Information) puis à partir de juin 1942 au nouvel organisme OSS (Office of Strategic Services) qui deviendra après la guerre la CIA. 

Le COI puis l'OSS commencèrent à utiliser les sources d'information diplomatiques et le témoignage de réfugiés. A la fin d'août 1941 l'ambassadeur du Mexique à Lisbonne J.M. Alvarez de Castillo leur indiqua:

"Presque tous les matins dans les villes russes occupées par les troupes de l'Axe, des hommes et des femmes accusés d'avoir commis des actes de sabotage au cours de la nuit sont exécutés par des escadrons militaires. Ces assassinats de masse d'hommes et de femmes innocents et sans défense sous le faux prétexte d'acte de sabotage montrent l'état moral ou plutôt amoral du Reich".

Le 28 juin 1942 l'OSS reçut une lettre de témoignage de Lisbonne disant : "L'Allemagne ne persécute plus les Juifs, elle les extermine. La nouvelle politique raciste dont la cruauté froide et calculée surpasse celle de Magdebourg ou de Carthage, me fut révélée par un officier britannique qui avait échappé à l'enfer du ghetto de Himmler à Varsovie...."

Le consul chilien à Prague Gonzalo Montt Rivas fournit de nombreux renseignements sur les mesures prises contre les Juifs. En Novembre 1941 Montt résuma la politique nazie en ces termes :

"Le triomphe allemand débarrassera l'Europe des Juifs. Ceux qui s'en sortiront seront certainement déportés en Sibérie..."

Les rapports transmis par les Britannique de 1943 à 1945 sur les camps de concentration étaient rares en raison du peu d'intérêt qu'ils leur portaient.

Abraham Duker et Charles Irving Dwork du Service R&A (Research & Analysis) de l'OSS avaient constitué un dossier complet sur la Shoah. Ce dossier appelé "Collection Duker-Dwork" est conservé aux Archives Nationales des États-Unis. 

Duker et Dwork étaient choqués par le manque d'intérêt de l'OSS pour la Shoah et étant juifs ils craignaient de se voir reprocher d'attacher une trop grande attention à ce sujet en opposition aux règles imposées par l'OSS.

L'échec du sauvetage des juifs Hongrois par le douteux agent Dogwood (Alfred Schwartz) de l'OSS montra si cela était nécessaire la claire perception de la Shoah par l'OSS ; en 1943 Dogwood se lia à un réseau de sauvetage du Yishouv (juifs de Palestine) dont Teddy Kollek qui devint maire de Jérusalem. Ce réseau utilisa malheureusement des agents troubles et doubles par manque de discernement et probablement en raison de mauvais avis de Dogwood. Divers arguments furent mis en avant pour encourager la Hongrie à conclure une paix séparée avec les alliés. La volonté de sauvetage des juifs hongrois fut passée sous silence pour que l'action ne soit pas perçue comme déviant de la procédure de l'OSS. Les agents doubles du réseau informèrent Berlin du projet de paix séparée et Dogwood fut soupçonné de double jeu. L'Allemagne contre toute attente envahit la Hongrie en mars 1944 et les Juifs hongrois ne purent être sauvés. 

X -L'APPEL DE GERHART RIEGNER

En 1942 divers rapports sur la Shoah en cours d'exécution furent envoyés à des personnalités juives résidant en Suisse. Eduard Schulte en fit un rapport qu'il remit au représentant du Congrès juif mondial à Genève : Gerhart Riegner.

Au début du mois d'août 1942, Gerhart Riegner envoya par câble des détails précis sur la Shoah aux diplomates anglais et américains en poste à Genève et aux représentants du congrès juif mondial (le rabbin Stephen Wise aux États-Unis et le membre du Parlement britannique Sidney Silverman).

Le contenu du câble était  le suivant :

« Reçu nouvelle alarmante qu'au quartier général du Führer discussion et examen d'un plan selon lequel après déportation et concentration à l'Est tous les Juifs des pays occupés ou contrôlés par l'Allemagne représentant trois et demi à quatre millions de personnes doivent être exterminés d'un seul coup pour régler définitivement la question juive en Europe.

Exécution prévue pour l'automne méthode à l'examen y compris l'acide prussique. Transmettons l'information sous toute réserve son exactitude ne pouvant être confirmée.

Informateur considéré comme ayant des liens étroits avec les plus hautes autorités allemandes et comme communiquant nouvelles en général fiables. »

Ce câble fut transmis aux gouvernements du Royaume Uni et des États-Unis. Le Comité international de la Croix rouge confirma les informations sur la base de ses propres sources au Consul américain à Genève en Octobre 1942.

Le sous secrétaire d'État Sumner Welles, un important conseiller du Président Roosevelt, ordonna une enquête. Le 22 Octobre le représentant du sous secrétaire d'État, rencontra Riegner qui lui remit un rapport de 30 pages issu de plusieurs sources. Le rapport indiquait que 4 millions de juifs que les allemands affamaient et réduisaient en esclavage seraient exterminés. L'enquête demandée par le Département d'État confirma l'exactitude des informations et une conférence de Presse fut tenue en novembre 1942. Le préposé américain aux réfugiés du département d'État Robert Borden Rams se plaignit de la conférence de presse qui soulignait l'importance de la Shoah au détriment du seul objectif à considérer : "la Victoire sur l'Allemagne".

Câble de Riegner:

 Riegner telegram

XI-JAN KARSKI : TEMOIGNAGE DEVANT LE MONDE

Prisonnier aux mains des soviétiques puis des allemands Jan Kozielewsk appelé Jan Karski s'évada en novembre 1939 et rejoignit la résistance intérieure à Varsovie. En 1940 il fut chargé de plusieurs missions auprès du gouvernement Polonais en Exil à Angers en France puis à Londres après l'invasion de la France. Il fit des rapports sur la condition des juifs en Pologne en 1940 dans le territoire occupé par l'URSS où leur situation n'était pas en danger puis dans le territoire occupé par les allemands où il décrivit la satisfaction des Polonais de voir les allemands se débarrasser des juifs.

En Octobre 1942 Jan Karski s'introduisit à plusieurs reprises dans le Ghetto de Varsovie puis dans le camp d'Izbica Lubelska près du camp de Belzec.  Il se chargea de recueillir des informations sur la situation des juifs en Pologne afin de les transmettre à l'Ouest. Dans le ghetto il fut guidé par un membre d'une organisation sioniste et par un membre du Bund (Union socialiste Juive).

Le représentant du Bund lui déclara : "Vous les Polonais vous avez de la chance. Beaucoup d'entre vous souffrent ; beaucoup meurent mais votre nation vivra après cela. Après la guerre il y aura de nouveau la Pologne. Vos villes seront reconstruites et vos plaies finiront par cicatriser. De cet océan de larmes, de souffrances et d'humiliation il se relèvera, ce pays qui a été pour nous aussi une patrie. Seulement nous les juifs, nous ne serons plus là. Notre peuple tout entier aura disparu."

"...Trois millions de Juifs Polonais sont condamnés à l'extermination, ainsi que d'autres venus de toute l'Europe. Ni la résistance polonaise, ni la résistance juive ne sont en mesure se s'y opposer. Toure la responsabilité repose sur les puissances alliées. Une aide effective ne peut être apportée aux juifs que de l'extérieur...."

C'est le message que Jan Karski devait transmettre au monde libre.

Le représentant du Bund ajouta que des ordres venus de Berlin le 22 Juillet 1942 demandaient la déportation de 5 000 personnes par jour du ghetto de Varsovie accrue à 10 000 personnes par jour transportés dans les camps pour y être exterminés. En 8 semaines 300 000 juifs du Ghetto avaient été tués dans les camps.

Cette déclaration montra le sort des Juifs en Europe ne pouvait pas être considéré comme secondaire à la victoire sur l'Allemagne comme le prétendaient les anglais et les américains.

Pour Hitler les Juifs étaient une priorité en matière de destruction et leur petit nombre ne pouvait leur permettre de survivre à la victoire contre l'Allemagne.

Le représentant du Bund avait vu juste il n'y a pratiquement plus de juifs en Pologne alors que la plus grande communauté juive d'Europe y résidait. Les juifs d'Europe ont été détruits au deux tiers et la population juive européenne n'atteignait plus que 1.4 million de personnes en 2010 soit seulement 15.5% de leur nombre en 1939 et 11.6% de leur nombre en 1880.

En Janvier 1943 Jan Karski se rendit à Londres et fit son premier rapport sur la situation en Pologne au Général Sikorski (Premier Ministre du gouvernement polonais en exil). Jan Karski rencontra au Royaume Uni Anthony Eden (Foreign Minister), Arthur Greewood, Lord Selborne, Lord Cranborne, Hugh Dalton....

Jan Karski se présenta devant la commission des crimes de guerre des Nations Unies nouvellement créée et présidée par Cecil Hurst et exposa ses informations sur la situation des juifs en Pologne.  Son témoignage fut enregistré en 1943 pour être repris comme chef d'accusation contre l'Allemagne mais pendant ce temps l'extermination des Juifs continua et aucune action particulière n'était envisagée.

En juin 1943 Jan Karski fut envoyé aux États-Unis pour y continuer sa campagne d'information au cours d'une série de conférences et d'entretiens et rencontra notamment Henry Stimson du Département d'État, le Rabbin Wise et Nahum Goldman (du Congrès juif mondial).

Le 28 Juillet 1943, il rencontra longuement le Président Franklin Roosevelt qui posa notamment des questions sur les méthodes nazies utilisées contre les Juifs.

Jan Karski ignorait que les gouvernements britannique et américain étaient déjà parfaitement au courant de la situation qu'il décrivait du fait des nombreux rapports du MI-6 et de l'OSS et du Rapport de Gerhart RIEGNER d'août 1942 confirmé par le Département d'État et le Comité International de la Croix Rouge. L'attention qu'Anthony Eden ou Franklin Roosevelt avaient apportée à son témoignage ne pouvait donc être que feinte et ils n'avaient que faire du sort des Juifs qui constituait pour eux un élément secondaire à la guerre contre l'Allemagne.

 

XII- CONCLUSION

La Shoah était inscrite en filigrane dans le livre-programme "Mein Kampf" d'Adolf Hitler dès 1925. Ce livre-programme est marquée par la pensée obsessive d'annihilation du peuple juif. En utilisantle vocabulaire raciste des XIX et XXe siècle, il véhiculait le paroxysme de l'antisémitisme bimillénaire.  Aucune nation n'a donc pu ignorer le danger que couraient le Juifs lorsque l'auteur du livre prit le pouvoir en 1933. L'antisémitisme est le produit des aspects les plus sombres de la nature humaine et recouvre la jalousie, la haine, le sadisme, la médiocrité, la violence meurtrière, l'intolérance, l'ignorance, l'irrationnel, la cupidité, les pulsions de masse...et est le marqueur de la superficialité d'une prétendue civilisation.

Durant la seconde guerre mondiale la shoah a été exécutée par l'Allemagne mais son ampleur et le fruit de l'antisémitisme dans l'ensemble des pays occidentaux.

Les pays de l'est coutumier de l'antisémitisme violent ont été envahis par l'Allemagne ou contrôlés par des gouvernements favorables à l'Axe et leurs populations aidèrent les allemands à réaliser leur rêve antisémite.

En URSS la révolution avait mis un terme aux traditionnels pogroms de l'Empire russe à partir de 1921 lorsque les derniers opposants à la révolution furent neutralisés.

La France en garantissant à l'Allemagne le calme sur son territoire lui permit de déployer plus de troupes à l'Est et lui reversa annuellement près de la moitié de son Produit Intérieur Brut, fournit de la main d'œuvre et de l'armement. La guerre a substantiellement été prolongée par cette attitude accroissant le nombre global de morts et de victimes de la Shoah.

Le Royaume-Uni avait commencé son action antijuive par l'Alien Act de Lord Balfour de 1905 dont le but était de ne pas permettre aux victimes des pogroms dans l'Empire russe de trouver refuge sur son territoire. Le Royaume Uni fut le premier pays allié à être informé du départ de la Shoah coïncidant avec l'opération Barbarossa grâce à des services secrets efficaces. 

La Shoah fut révélée par les milieux juifs dès août 1942 par le Câble de Gerhart Riegner, suivi d'un rapport détaillé dont la véracité fut confirmée par le Département d'État et le Comité International de la Croix Rouge ; la Shoah fut révélée au monde par une conférence de presse tenue en octobre 1942.  

Ces informations balaient définitivement l'argument des pays occidentaux qui prétendent : "Nous ne pouvions pas savoir" pour justifier leur passivité qui ne pouvait trouver sa justification que dans l'antisémitisme.

Au cours de cette période le Royaume-Uni ne tint pas compte de la Shoah mais l'aggrava en empêchant les réfugiés Juifs de se rendre en Palestine (livre blanc) au nom de ses intérêts dans les pays arabes.

Ce comportement fait porté au Royaume Uni la responsabilité d'une part importante de la Shoah.

Après la guerre la politique du Royaume-Uni ne changea pas alors que la Shoah avait été constatée. Le Royaume-Uni continua d'empêcher les Juifs alors rescapés de la Shoah, de se rendre en Palestine, s'abstint lors du vote du partage de la Palestine du 29 Novembre 1947 et après la fin du mandat britannique le 15 mai 1948, le Général anglais Sir John Bagot Glubb anglais attaqua Israël à la tête d'une légion jordanienne qu'il avait formée.

Les États-Unis avaient été largement informés de la Shoah par le rapport de Gerhart Riegner, par la "Collection Duker-Dwork" de l'OSS sur la Shoah, par les informations de l'OSS et celles issues de sa collaboration avec le MI-6. L'opération ratée de l'agent Dogwood de l'OSS montra aussi que les États-Unis savaient parfaitement que  la Shoah était en cours d'exécution.

La position des États-Unis et du Royaume-Uni fut la même et consistait à montrer une totale indifférence face à la Shoah. En Octobre 1942 après la conférence de Presse faisant suite au rapport Riegner, le préposé aux réfugiés du département se plaignit de l'importance donnée à la Shoah et qui ne pouvait selon lui que déconcentrer les pays alliés des objectifs prioritaires. Ceci résume parfaitement la politique des alliés occidentaux à l'égard des Juifs.

On ne doit pas oublier non plus l'indifférence des États-Unis et du Royaume-Uni lors de la conférence d'Évian de 1938 et le fait que Franklin Roosevelt ait renvoyé en 1939 le Paquebot Saint Louis et ses réfugiés juifs allemands en Europe. Après l'opération Torch de 1942 Franklin Roosevelt maintint les dirigeants ayant fait allégeance au Général Pétain en A1gérie.

Ainsi le Général Giraud pu abroger le décret Crémieux 18 mars 1943 qui avait fait des Juifs des citoyens français depuis 1870. Le décret Crémieux ne fut rétabli que le 20 octobre 1943 sur l'insistance de René Cassin sur la base d'un vice de forme après que Giraud en voyage aux États-Unis fut évincé du pouvoir par le Général De Gaulle.

Les États-Unis votèrent en 1924 une loi restrictive sur l'immigration (Johnson-Reed Act) visant "notamment" à interdire son territoire aux juifs des pays de l'Est comme l'Alien Act anglais de 1905.

Les États-Unis et le Royaume Uni prétendaient que toute information sur la Shoah pouvait déconcentrer les alliés de leur seul objectif qui était de battre l'Allemagne mais ces deux pays ont-ils vraiment fait la guerre contre l'Allemagne ou se sont-ils contenter de réaliser quelques opérations éparses en se déchargeant de la guerre sur l'URSS ?

En dehors des opérations de bombardements aériens l'action des alliés sur le front Européen peut se résumée à trois opérations de débarquement :

  • en Italie 10 juin 1943, ou les alliés furent bloqués par les allemands jusqu'à la fin de la guerre,
  • en Normandie 6 juin 1944 (opération décidée à la conférence de Téhéran le 28 Novembre 1943) qui fut la principale opération de l'ouest particulièrement tardive puisque qu'elle n'intervint que lorsque les allemands avaient objectivement perdu la guerre (c'est à dire qu'il ne pouvaient plus la gagner) et par sa progression lente par rapport aux offensives à l'Est.
  • en Provence le 15 août 1944.

Le nombre de soldats intervenant dans ces trois opérations fut très inférieur à celui impliqué sur le front de l'Est.

En janvier 1944, l'Armée Rouge atteignit l'ancienne frontière sovieto-polonaise de 1939 et repoussa les allemands jusqu'à la frontière lituanienne. Le 3 mars1944, l'Armée rouge atteignit la frontière roumaine. Le 22 juin 1944, soit 3 ans après le déclenchement de l'opération Barbarossa, l'Armée Rouge lança l'opération "Bagration" et libéra la Biélorussie.  Le rythme d'avance des troupes de l'armée rouge fut rapide et elles atteignirent la frontière allemande en février 1945. Non seulement l'URSS avait dû faire l'essentiel du travail en Europe mais Roosevelt dut lui demander de déclarer la guerre au Japon pour l'aider à terminer le conflit dans le pacifique. Finalement la Guerre contre le Japon ne prit fin que par la l'utilisation de l'arme atomique.

Les chiffres sont têtus et reflètent le combat isolé de l'URSS contre l'Allemagne nazie : L'URSS a perdu 16% de sa population près de 27 millions de personnes dont 11 millions de soldats contre 300 000 et 383 000 soldats pour les États-Unis et le Royaume-Uni respectivement.  

Les pertes des États-Unis et du Royaume Uni n'ont constitué que 0.8% et 1.2% des pertes des alliés contre 73% pour l'URSS.

Les pertes juives ont été près de 20 fois plus importantes que les pertes des États-Unis et 13 fois plus importantes que celles du Royaume Uni sur le front Européen alors que ces deux pays considérèrent que le peuple juif ne méritait pas d'attention prioritaire. Les Juifs et les soviétiques perdirent ensemble près de 32 millions de personnes soit 86.5% des pertes du camp allié (incluant la shoah). Les pertes des États Unis et du Royaume Uni sur le front européen n'ont représenté que 0.38% de leurs populations contre 62.5% pour les juifs d'Europe.

L'argument qui consistait à dire que le sort des juifs en Europe était secondaire et que seule la victoire sur l'Allemagne comptait, prôné par deux pays qui n'ont que peu participé à la victoire contre l'Allemagne et dont les pertes ont été très négligeables par rapport à celles de l'URSS et du peuple juif ne peut semble-t-il s'expliquer que par l'antisémitisme général qui régnait dans le monde à cette époque.

L'indifférence des alliés occidentaux permit à l'Allemagne de réaliser son projet d'extermination et ils portent donc une lourde responsabilité. Le retour à la réalité historique fait partie du devoir de mémoire afin que la civilisation occidentale prenne conscience de sa fragilité. C'est cette même fragilité qui explique le retour de l'antisémitisme aujourd'hui.

Dans l'actuelle période trouble Israël doit garantir sa sécurité de façon indiscutable mais doit aussi renouer sur le plan social et économique avec sa tradition de pays d'accueil pour ses propres habitants et pour les populations juives qui se sentiraient menacées.