LITTERATURE TARGUIE ou des TOUAREG

LITTERATURE  TARGUIE ou des TOUAREG (pluriel)

LANGUE –ECRITURE –LITTERATURE

Source: Livre du Commandant Bissuel « Le Sahara » écrit en 1891

Didier BERTIN – 25 Novembre 2011

 

 

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Protection des langues et écritures en voie de disparition

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LITTERATURE  TARGUIE ou des TOUAREG(pluriel)

LANGUE –ECRITURE –LITTERATURE

Source: Livre du Commandant Bissuel sur le Sahara écrit en 1891

Didier BERTIN – 25 Novembre 2011

 

 

 

De 1844, date de leur création à 1870(cannée de la chute du second Empire), les Bureaux arabes tenus par les militaires vont jouer un rôle essentiel pour administrer des territoires d’Algérie, laissés dans une complète désorganisation par les autorités ottomanes.

Les Bureaux arabes rassemblaient des pouvoirs  judiciaires, fiscaux et administratifs. Pour ce faire les responsables des Bureaux arabes doivent avoir une parfaite connaissance de la langue arabe et des dialectes locaux et ont développé des connaissances linguistiques académiques et un rôle culturel pour remplir notamment leur mission de renseignements.

Les bureaux arabes ont aussi pour but de faire respecter la loi sur l’interdiction de l’esclavage ce qui a été une tâche ardue compte tenu de l’impossibilité de déterminer les lieux d’origine où les esclaves noirs avaient été enlevés et de les y renvoyer. Beaucoup d’esclaves libérés n’ont pas eu d’autre choix que de s’installer en Algérie après leur libération.

A la suite de la chute du second Empire, les bureaux arabes vont entrer en opposition avec les colons.

Les colons désiraient que l’Algérie soit une terre française alors que Napoléon III pensait qu’elle devait faire partie d’une Nation arabe dont le centre pourrait être à Damas.

Napoléon III se méfiait des européens d’Algérie en disant que c’est eux que l’on devrait cantonner et non pas les indigènes.

 

En 1870, il existait 50 bureaux arabes. le pouvoir des militaires en Algérie a été réduits en faveur de celui des colons dont l’intérêt linguistique se limitait à une connaissance basique destinée à assurer leur exploitation économique du pays des populations indigènes.

A partir de 1870 l’Algérie prit progressivement l’allure coloniale qu’on lui connût jusqu’à son indépendance en 1962.

A la chute du second Empire la politique d’intégration de l’Algérie à la France de la seconde République est reprise et la politique arabe est abandonnée en même temps que les Bureaux Arabes.

Le Commandant Bissuel avait été lors de la période impériale un chef de Bureau Arabe et a gardé son intérêt pour les cultures et langues locales dont il fît part lors une conférence donnée en 1891. à Médéa, probablement à la veille de son départ à la retraite. Au cours des dernières années de sa carrière, il avait été nommé responsable d’un centre de détention à Alger « le fort de Bab Azoun » mais semblait vouloir conserver de bonne relations avec ses administrés dont des Touaregs dont il avait appris la langue et l’écriture.

A partir de 1955 de nouveaux bureaux arabes sont créés les SAS (Section administrative spécialisée) dont le but est essentiellement répressif.

 

I-PARTICULARITE DE LA SOCIETE TARGUIE AU XIXe SIECLE

 

Les Targuis sont musulmans mais applique l’Islam avec certaines particularités et une certaine souplesse.

Position privilégiée de la femme :

1-La femme joue un rôle égal ou supérieur à celui de l’homme

2-Alors que les hommes ont le visage caché par leurs vêtements, les femmes ont le visage découvert.

3-Les jeunes filles reçoivent une éducation

4-La femme se marie à son gré et l’autorité paternelle ne se fait sentir que pour empêcher les mésalliances

5-La femme gère séparément sa propre fortune sans obligation de contribuer aux dépenses de la famille et par cumul la femme peut devenir détentrice de la plus grande partie du patrimoine familial.

6-Dans le cadre familial, la femme à la charge de l’éducation des enfants

7-Les enfants vont jouer un rôle social plus ou moins important selon le rang occupé par la famille de la mère uniquement.

8-Bien qu’elle ne fasse pas partie du conseil de la tribu, les femmes y ont une influence notoire si leur opinion et jugement sont considérés comme judicieux.

9-Les jeunes filles sont libres de leurs déplacements et relations

10-Sous réserve quelle remplisse ses devoirs de mère de famille et d’épouse, la femme est libre de ses déplacements personnels.

11-L’influence de la femme est telle que la monogamie s’est imposée.

12-Les biens est l’autorité sont principalement transmis au fils ainé de la sœur ainée pour assurer la conservation de la tradition familiale.

Certaines tribus contestent la l’importance du rôle jouer par les femmes, mais l’on peut supposer qu’il s’agit de propos tenant à la forfanterie plus qu’à la réalité.

 

II-LE SENS LITTERAIRE DES TOUAREG

Les Targuis savent tous lire et écrire et ont tous des connaissances en astronomie qui leur permettent de se déplacer.

Les targuis ont un sens inné d’une littérature concise. La concision est dans leur façon de concevoir les choses et de gérer le temps.

Ainsi un homme remercie une religieuse (qu’il nomme Fathma) de l’avoir soigné en ces termes écrits en TAMAHAQ (variante de dialecte targui) :

« Je te salue Fathma, celle qui m’a soigné. Que Dieu augmente ton bien. Nous tous, nous vous saluons toi et les tiens, le bien que tu m’as fait, tu l’as fait à nous tous et nous ne l’oublierons pas quand nous serons de retour dans notre pays »

Tout est dit en 26 mots le texte est concis et délicat.

 

Beaucoup de Targuis sont poètes dont BEDDA AG IDA qui écrit un madrigal en quatorze vers à une jeune française:

 

 

ANGELINA

« Ton nom, Angelina, a produit dans mon âme

Un amour qui ne s’éteindra pas,

Et pour ton amour j’irais jusqu’en France.

Ton œil tue par son éclat

Et prive de raison le cœur de l’homme.

Si l’on pouvait t’assigner une valeur,

Je donnerai pour toi six mille pièces d’or ;

Pour toi je donnerai mon cheval.

Celui qui te possèdera trouvera un doux sommeil.

Avant que cette jeune fille eût atteint un âge nubile,

Nous pensions que la gazelle ne prenait pas forme humaine

Et cependant nous avons vue ce prodige cette année.

Si cette jeune fille venait dans nos régions de plaine,

Il n’est pas un homme qui n’accourût pour la voir »

 

 

 

 

 

AUTRES EXEMPLES LITTERAIRES : LES FABLES

Ci-dessous deux fables similaires à celles d’Esope et La Fontaine

 

Le lévrier et l’os

Un lévrier trouva un os et se mit à le ronger.

L’os lui dit : « Je suis bien dur. »

A quoi le lévrier répondit : »

Sois tranquille,

j’ai le temps, je n’ai rien à faire. »

 

 

Le Lion, la Panthère, la Tahouri* et le Chacal

*Sorte de hyène

Un Lion, une Panthère, une Tahouri et un Chacal étaient camarades.

Un jour ils chassaient ensemble,

Ils trouvèrent une brebis et la tuèrent.

Le Lion prit la parole et dit : »Qui de nous partagera ces chairs ?»

« Ce sera le Chacal, lui dit-on, qui est le plus petit d’entre nous. »

Le Chacal fit donc le partage, divisa les chairs en quatre parties  et dit :

 « Que chacun vienne prendre sa part »

Le Lion vint et dit au Chacal : « Où est ma part entre celles-ci ? »

Le Chacal répondit : »

Elles sont toutes semblables; prends celle qui te plaira. »

« Chacal riposta le lion tu n’entends rien aux partages ! »

Puis le frappa et le tua.

Le Chacal étant mort, on chercha qui pourrait faire le partage des chairs.

La Tahouri dit: «Ce sera moi. »

Elle mêla les chairs du chacal et de la brebis et fit six parts.

Ce que voyant le Lion lui dit:

« Nous sommes trois, pourquoi six parts?»

La Tahouri lui répondit :

« La première part est celle du Lion,

la deuxième est pour toi, notre Chef,

Et la troisième est pour « Yeux rouges » (surnom du Lion). »

« Qui t’as enseigné cette manière de partager ? » demanda le Lion.

La Tahouri répondit : «Le coup qui a tué le chacal.»

 

 

 

 

 

III LES DIALECTES

Les Touareg parlent le berbère selon divers dialectes :Azgeur,Hoggar, Kel Ouî, Ouedlimmiden, Kabyle, Chaouïa mais se comprennent tous.

Selon sa particularité les touaregs appelle leur langue :Tamacheq,Tamacher’t, Tamahaq, Tamajer’t, ou Tamazir’t.

Le Tamacheq est parlé par les Ouelimmiden de l’Adrar et le Tamahaq par les tribus de l’Ahnet.

 

 

IV L’ECRITURE

Les caractères de la ‘alphabet targui se nomment les « TIFINAR’ ». Cet  alphabet a été découvert pour la première fois en 1845.

En 1860, le Capitaine Hanoteau devenu ensuite Général a publié un Essai de grammaire de la langue Tamachek’.

 

Le Tamahaq s’écrie dans tous les sens : gauche-droite/droite-gauche/haut-bas et bas haut et parfois pour le même texte dans un sens puis un autre.

Les lignes d’écriture sont continues et décrivent des courbes.

 

Il n’existe pas de principe de régularité ; les touaregs écrivent devant eux en faisant tourner le papier quand ils arrivent à sa limite et continuent ainsi la phrase jusqu’à son terme.

 

Ils écrivent en dessous ou au dessus de la première phrase. S’il reste des blancs sur la page, ils peuvent y ajouter des indications supplémentaires sans se soucier des enchevêtrements qui en résultent.

 

La lecture demande un esprit d’analyse subtil pour déterminer le point initial d’un texte et relier les phrases entre elles dans le bon sens. Comme en arabe il n’ya ni voyelles ni ponctuations. Les mots ne sont pas séparés les uns des autres. Il n’ya pas d’orthographe fixe.

 

Quand un mot se termine par la lettre du mot suivant on supprime une de ces deux lettres.

 

Les traductions peuvent être facilement erronées

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EXEMPLE DE TEXTE

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V-EXEMPLES DE TRADUCTION

présentées par le Commandant Bissuel

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VI-DATAGE DES LETTRES SANS LA CONNAISSANCE DES CHIFFRES

Les Touaregs n’avaient pas la connaissance du système de chiffres arabes.

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VII-ECHANGES EPISTOLAIRES –SENS DE LA CONCISION

Lettres recueillies par le Commandant H. Bissuel

LETTRE I

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Lettre écrite en octobre 1888 aux Touareg du fort de Bab Azoun

Par la fille dHamoud nommée Tihemt

 

 

A-B- Tihemt ouelt tanet houlr’in Aggour.

Adounet daren medan : Chikkadh, ed Chaoua, Semana, Tinaqor, R’icha, Kounsi ed Fadhtimata

C-D-Houlr’in Tachca, ed Mastan, Kenan, Moumen.

E-F- Tihemt tanet houlr’in Chikkadh. Annas adounet sellamin, daren medan. Tedar Tifist ed Kheta ed Taqoua ed Biben Kella.

 

Mot à Mot

Tihemt, fille d’Hamoud disant: Je salue Aggour. Les gens vivants tous ; Chikkadh et Cahaoua, Semana, Tinaqor, R’icha, Kounsii et Fatimata.

Je salue Tachcha et Mastan , Kenan, Moumen.

Tihemt disant : Je salue Chikkadh. Dis lui les gens sains et saufs vivants tous : Vivante Tifist et Kheta et Taqoua et BIben, Kella.

 

Traduction

Moi, Tihemt, fille d’Hamoud, je salue Aggour. Tous les tiens sont vivants à savoir : Chikkadh, Chaoua, Semana, Timaqor, R’icha, Kounsi et Fatimata.

Je salue Tachcha et Mastan, Kenan Moumen.

Moi Tihemt, je salue Chikkadh. Dis lui Ô ma lettre : Tous les tiens sont vivants et bien portant à savoir : Tifist, Kheta, Taqoua, Biben et Kella.

 

 

LETTRE II

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Lettre de Kenan Ag Tissi de la noble tribu des Taïtoq, neveu et héritier du chef de la Confédération de l’Ahnet, au Capitaine Bissuel du 20 Octobre 1888

Le dessin de gauche représente un Targui armé en guerre sur son mehari et celui de droite un mehari chargé d’un Tihadad (palanquin destiné aux femmes).

Les deux lignes doivent se lire de A à B.

Oua nek Kenan houlr’in el R’oftan ticherbit, Oumas allés ! nehardek limana abeded foulner’.

Tira djelenet mer’ animer ? Isselan doussanin telour’ adanr’an.

 

Mot à Mot

Ceci, moi, Kenan : Je salue le Capitaine turban. Sois homme ! Nous nous connaissons d’amitié. Fais tes efforts sur nous. Les lettres parties ou pas encore ? Les nouvelles arrivées fais les nous savoir.

 

 

Traduction

Moi, Kenan, je salue le Capitaine au turban. Sois homme ! Tu es notre ami ; rends nous service. Nos lettres sont-elles parties ? Fais nous part des nouvelles qui sont arrivées.

 

 

LETTRE III

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Lettre écrite par Sidi Ag Guerradj , Amr’ar (chef) de la condédération de l’Ahnet, aux Touareg du Fort de Bab Azoun

Lettre dont le neveu Kenan veut être informé

A lire de A à B

Oua nek Sidi innan hoular ‘ounin temedan ; Koudit tedarem, leqtetner ‘debbara ; tat ha el féida : itatenedj ter’anem aner’iqef. Our tedjim idaouaniar ouan baradhin.

 

Mot à Mot

Ceci, moi Sidi, disant : nous saluons vous tous ; si vous vivez informez nous état ; dans elle l’utilité : nous ferons dégager à nous la tête. Ne dites pas paroles si ce n’est celles de enfants.

 

Traduction

Moi, Sidi, je dis : Salut à vous tous. Si vous êtes encore de ce monde, donnez-nous de vos nouvelles, afin de faire cesser nos préoccupations à votre sujet, mais ne nous écrivez pas d’enfantillages.

 

 

LETTRE IV

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Lettre d’Azziouel Ag Ser’ada de la noble tibu des Taïto, à ses frères Mastan et Tachcha et à leurs compagnons

 

 

 

De A à B

Azziouel innan houtr’in Mastan ed Tachcha  ed Kenan ed Moumen ed Ihndjoued Aggour . Adounet sellamin medan . Our tarmir ‘em ouraq : ieqeder messiner’ ; ked qeder meni idiedj. Tezzaderttitoular’et.

 

Mot à Mot

Azziouel disant : je te salue Mastan et Tachcha et Kenan et Moumen et Ihndjou et Aggour. Les gens sains et saufs tous. Na pas vous vous effrayez de cela ; l’avait décrété Notre Maître ; S’il décrète, nous nous reverrons, nous nous rencontrerons. L’espérance la meilleure.

Traduction

Moi, Azziouel, Je salue Mastan, Tachcha, Kenan, Moumen , Ihndjou et Aggour. Tout notre monde est en bonne santé. Ne vous effrayé pas de ce qui vous est arrivé. Dieu l’avait décrété. Si tels sont ses desseins, nous nous reverrons. L’espérance est ce qu’il y a de meilleure.

 

 

LETTRE V

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Lettre écrite d’In Salah, par Tachcha Ag Sér’ada à son frère Mastan et à ses compatriotes du 24 Janvier 1889

Cette lettre doit se lire dans l’ordre ABCDEFG

 

Oua nek Tachcha innan Houlrin Kenan ed Moumen  ed Chikkadh ed R’bd es Sellam ed Bou Setta ed Mastan .As tezim tamatart : takerikera tin keroudhan ; as adounet sellaminnmedan an  El Ouadhtia ikessa. Ag Ahnet , bahou innin abat. Ihndjou Ag Ahar iddar.Our ‘irin ouadem oullien, Khemadan Messiner’ ! Ar abaradh ouan R’ali, Sidi, abat, ouan dheren. Ikhenoukhen our dioussi. Tifinar’ dider’ Salakhedqenet neketeb. Adounet ouarin ar el Kheir medan.

Nek, Tachcha, Kenan, tatoub abadah, isseler’.

Mot à Mot

Ceci, moi, Tachcha, disant : Je salue Kenan et Moumen et Chikkadh et Abd es Sellam et Bou Setta et Mastan. Pour que vous sachiez la marque : la boule celle que nous avons cousue : pour les gens sains et saufs tous dans El Ouadhtia il verdoie. Ag Ahnet, mensonge  diasant il est mort. Ihndjou fisl de Ahar est vivant. N’est mort pas un seul d’entre eux, louange à notre Maître !Si ce n’est un jeune garçon, celui de R’ali, Sidi, il est mort et celui de Agouam , il est mort, celui le petit. Ikhenoukhen n’est pas arrivé. Les lettres, celles-ci, à Salakhlà nous avons écrites. Les gens ne désirent pas si ce n’est le bien, tous.

Moi Tachcha, Kenan, fidèle toujours j’ai entendu.

Traduction

Moi, Tachcha, je salue Kenan, Moumen, Chikkadh, Abd es Sellam, Bou Setta et Mastan. Comme signe de reconnaissance entre nous, rappelez vous de la balle que nous avons cousue. Nos compatriotes sains et saufs sont à El Ouadhtia où il y a beaucoup de pâturages . La nouvelle de la mort d’Ag Ahnet est fausse, Ihndjou ag Ahar est vivant aussi. Il n’est mort aucun des nôtres, louange à Dieu ! Si ce n’est le jeune Sidi, fils de R’ali, et le plus jeune des fils d’Agouam.-Ikhenoukhen n’est pas encore arrivé. Nous avons écrit ces lettres à In Salah ; tout le monde désire la paix.

Moi, Tachcha, j’ai entendu dire, Kenan, que ta femme t’est toujours fidèle.

 


LETTRE VI  

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LETTRE DE MASTAN AG SER’ADA DE LA NOBLE TIRBU DES TAÏTOQ, A LA SŒUR JOSEPHE DE L’ORDRE SAINT VINCENT DE PAUL ATTACHEE A L’HÔPITAL MILITAIRE DU DEY A ALGER

Elle se lit dans l’ordre ABCD

 

Oua nek, Mastan, innan houlr’in Fadhtma tahiladjet seferan. Dhetekel messiner’ el kheirnem ; kem ed r’er-menem meda, Houllenkaminmiddenmedan. El kheir ouadjid doumedmessanila djamildessenouakmatouïn ness akal nener’.

Moumen innan houlr’in Fadhtma. Dhtekel messiner’ el  kheirnem.Ternemertenem.

 

MOT A MOT

 

Ceci, moi Mastan, disant : Je salue Fathma (nom donnée à la Sœur Josèphe) tu as employé les remèdes. Augmente notre Maître le bien de toi, toi et les gens de toi, complètement, nous vous saluons, les hommes tous. Le bien, celui que tu as fait à nos compagnons sur bienfait nous. Nous n’oublions pas lorsque (au) pays de nous.

 

TRADUCTION

 

Moi, Mastan, Je salue Fathma, celle qui m’a soigné. Que Dieu augmente ton bien ! Nous tous nous vous saluons toi et les tiens. Le bien que tu m’as fait, tu l’a fait à nous tous, et nous ne l’oublierons pas quand nous serons de retour dans notre pays.

Moi, Moumen, je salue Fathma. Que Dieu augmente to bien ! Je te remercie.

 

LETTRE VII

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LETTRE DE KHETOU FILLE DE KATEL

Lettre écrite avec du safran sur un morceau de percale

Elle se lit selon l’ordre ABCDEFGHIJKLMNOP.

Le symbole marquée par la lettre Q est la maque » de Khetoua sans valeur alphabétique

 

Oua nek Khetoua ouelt Khatel tennit houlr’in middenouan Djedjaïr : Kenan, Moumen, Mastan, Ihndjou.

Adounet sellamin ; our imout oudem.

Ihoullin imzad ! iadoubet Messiner’innin tamedjriout nouan. Edni tidhtaouin nouan. Tezzidert tenafa messis.

Sidi iha rât ; nesella idjemoudhet.

 

MOT A MOT

Ceci ? moi, Khetoua, fille de Kathel, disant : je salue les hommes ceux d’Alger : Kenan, Moume, Mastan, Ihndjou. Les gens sains et saufs ; ne pas il est mort aucun.

Salut Imzad ! Il est capable notre maître pour il délivre vous. Nous verrons les yeux de vous, pour ils seront contents parents de vous. Nous désirons les yeux de vous. La patience est utile à l’homme.

Sidi est à R’ât ; nous avons appris il revient

 

TRADUCTION

Moi, Khetoua, fille de Khatel, jes salue les compagnons d’Alger : Kenan, Moumen, Mastan, Ihndjou. Tous nos genbs sont en bonne santé, aucun n’est mort.

Salut Ô mon imzad (violon à une corde – qui signifie qu’elle en rejouera à leur retour), Dieu est assez puissant pour vous délivrer. Nous vous reverrons et vos parents seront joyeux. Nous désirons ardemment votre retour. La patience est utile à l’homme.

Sidi est à R’ât ; d’après les nouvelles que nous avons reçues, il ne tardera pas à revenir.


LETTRE VIII

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LETTRE PAR MOUMEN AG R’EBELLI D’UNE FAMILLE MARABOUTIQUE  DE LA NOBLE TRIBU DES TAÏTOQ

 

 

LA LETTRE DOIT SE LIRE DANS L’ORDRE ABCDEFGHIJ

 

Oak nek moumen innan adounet medan ouinder’ neroucharnin ar ouio medhrouinin . Nekenidh nesellem as tebeded Sarat.

Oua nek Moumen innan houlr’in tibaradhtin medanet ouahner’tetoumet ;houlr’in imzad ed messaoutis medanet.

Oua nek Bou Setta innan houlr’in adounet medan ouinder’ nerouchanin ar oui medhrouinin.

Oua nek Bou Setta innan houlr’in tibaradhtin medanet ouahner’ tetoumet.

Oua nek R’bd es Sellam innan houlr’in tibaradhtin medanet timessera ouahner’ tetoumet.

MOT A MOT

Ceci  moi Moumen disant : Je salue les gens tous, depuis les plus âgés jusqu’à les plus jeunes .Nous, nous sommes sains et saufs quand est monté Sarat.

Ceci moi, Moumen disant : Je salue les jeunes filles toutes. Ne nous oubliez pas. Je salue les imzads et leurs maîtresses toutes.

Ceci moi Bou Setta disant : Je salue les gens tous, depuis les plus âges jusqu’aux plus jeunes.

Ceci moi Bou Setta disant :Je salue les jeunes filles toutes, ne nous oubliez pas.

Ceci moi Abd es Sellam disant : Je salue les jeunes filles toutes, les filles à marier. Ne nouys oubliez pas.

 

TRADUCTION

 

Moi, Moumem, je salue tout le monde, vieux et jeunes,. Nous sommes en bonne santé au commencement du mois de Sarat (début 23 Janvier 1890).

Moi Moumen je salue toutes les jeunes filles. Ne’ nous oubliez pas .Je salue toute celles qui jouent de l’imzad. Imzad signifie violon et cheveux, dans ce contexte cela pourrait signifiait toutes celles qui ont de logues chevelures, c'est-à-dire toutes les femmes.

Moi Bou Setta, je salue tout le monde, vieux et jeunes,. Moi BouSetta, je salue totes les jeunes filles. Ne nous oubliez pas.

Moi Abd es Sellam, je salue toutes les jeunes filles et celles en âge de se marier. Ne nous oubliez pas.