Rwanda-Burundi-Génocides-Humanité

 

Nature humaine

et

démystification de la civilisation

  

Génocide et massacres au Rwanda et Burundi

 

Didier BERTIN - 6 mai 2014

 

 

Partant d'une analyse approfondie du dernier génocide du vingtième siècle (Rwanda) et prenant en compte les deux autres génocides et autres massacres de masse de ce même siècle, nous avons tenté de trouver une explication à ces drames dans lesquels la nature humaine et la structure du cerveau jouent un rôle prépondérant imperméable aux effets des progrès de la civilisation qui suit un processus d'évolution différent de celui de la nature humaine.

 

 

I- Des situations très semblables avec un niveau de sous-développement économique différent au Rwanda et Burundi

Tableau buru rwan

 

Ces deux pays ont été administrés comme une seule entité par les allemands puis par les Belges sous le nom de Ruanda-Urundi ; les belges avaient occupé cette colonie allemande en 1916 puis avaient obtenu un mandat d'administration de la Société des Nations en 1924. En 1946, l'ONU confirma le mandat de la Belgique sous réserve que soit organisée à terme l'indépendance de ce pays. Le Rwanda devint autonome en 1959 puis le Rwanda et le Burundi déclarèrent chacun leur indépendance en 1962 comme deux États séparés contrairement aux attentes de l'ONU.

 

Malgré leurs fortes ressemblances ces deux pays sont distincts par leurs langues et surtout leur situation économique. Toutefois leurs langues diffèrent peu et leurs locuteurs se comprennent mutuellement. Des médias sont diffusés à destination des deux pays en utilisant indifféremment les deux langues. Le PIB du Burundi en valeur globale et par habitant ne représente respectivement que 35% et 41% de celui du Rwanda.

 

II-Structure sociale, ethnique et clanique

 

Les populations du Burundi et du Rwanda sont constituées d'une large majorité de Hutu (85% environ) et d'une minorité de Tutsi (14% environ). L'influence des théories racistes européennes du XXe siècle ont incité les autorités coloniales à considérer ces deux groupes comme deux races distinctes, celles des Bantous pour les Hutu et celle des Hamites pour les Tutsi (descendants du fils de Noé, Cham et venant d'Éthiopie). La seule chose qui soit significative et vérifiée est que les Hutu sont souvent des cultivateurs et les Tutsi des pasteurs. Il semble que ce soit cette fonction de base qui soit déterminante dans l'identification des deux groupes.  Par ce fait et par leur volonté, Tutsi et Hutu sont associés à deux groupes ethniques distincts chacun étant divisé en centaines de clans. Il est à noter qu'au Mali comme au Rwanda et au Burundi les pasteurs semblent traditionnellement bénéficier d'une meilleure considération que les cultivateurs. Au Mali par exemple les Peuls bénéficient d'une meilleure position sociale que les cultivateurs Hummbeebe et au Rwanda le Roi avant même la colonisation était traditionnellement le chef (Mwami) d'un clan Tutsi.

Les occupants européens ont exploité et sacralisé cette situation en assimilant grossièrement les Tutsi à une noblesse inspirée de l'histoire européenne et les Hutu à des roturiers. Cette situation caricaturée par les occupants européens ne pouvait donner lieu qu'à des frustrations débouchant sur de violentes explosions. La Belgique et l'Église ont d'abord joué la carte des Tutsi qu'elles ont ensuite considérés comme des partisans trop convaincus de l'indépendance nationale et se sont alors tournées vers les Hutu.

La principale préoccupation des occidentaux en Afrique sont ses ressources et non pas l'harmonie des peuples ainsi que l'a montré leur désintérêt pour un génocide annoncé.

 

II-Démographie

La forte croissance démographique du Rwanda et du Burundi, leurs superficies restreintes et leur grande pauvreté ont aussi participé à développer la haine entre les Hutu et les Tutsi sur la base des stéréotypes hiérarchiques qu'on leur avait inculqués.

 

Demog

 * en millions - ** en habitants par km2 

Les densités de population sont très élevées et celle du Rwanda est la plus forte d'Afrique.Les Hutu nombreux vivant du produit de la terre devraient être plus particulièrement pénalisés par la réduction de l'espace disponible par habitant.

Le produit intérieur brut du Burundi comme celui du Rwanda est encore fortement dépendant de l'agriculture qui en constitue respectivement 34.4% et 32% et emploie plus de 90% des populations du deux pays.

Des années 80 aux années 90 la densité de la population s'est accrue de 49% au Rwanda et de 37% au Burundi. Ce phénomène a continué de 2000 à 2014 avec un accroissement de 52% de la densité au Rwanda et de 63% au Burundi.

De 1980 à 2014 les populations du Rwanda et du Burundi ont été chacune multipliées par 2.55.

 

III-Économie 

Le Burundi commele Rwanda dépendent donc substantiellement de leur agriculture et produisent notamment du café, du thé, des pommes de terre, du sorgho, des bananes, du manioc....

La part de l'industrie et des services dans le PIB sont proches pour les deux pays mais en valeur le Rwanda a produit en 2013 un PIB 2.9 fois plus élevé que celui du Burundi. Le PIB par habitant en 2013 du Rwanda n'est que de 626 USDmais celui du Burundi a une valeur presque négligeable de 257 USD. Sur 185 pays pris en compte le Burundi arrive au 184e rang et est pratiquement le plus pauvre du monde devant le Congo tandis que le Rwanda arrive au 166e rang.

A ce niveau de grande pauvreté la hiérarchie interethnique habitent les esprits plus que la réalité.

Les populations sous le seuil de pauvreté étant calculé lui même sur la base d'un revenu médian local et bien sûr très insuffisant, c'est l'ensemble des populations qui vit sous un seuil de pauvreté réaliste.

Le seuil de pauvreté devrait être déterminé pour les pays particulièrement pauvres sur la base de paramètres qui tiennent compte des besoins humains et non pas de l'économie des pays concernés car ceci consiste à renvoyer les pays pauvres à leur pauvreté.

 

IV-Religion 

Au Rwanda comme au Burundi les missionnaires européens ont su imposé le christianisme à environ 90% de la population en large majorité catholique. Comme dans tous les pays le christianisme n'a fait que masquer les convictions traditionnelles des populations sans constituer un lien entre eux. Les populations des deux pays croient en un dieu suprême appelé "Imana" qui n'intervient pas dans les affaires terrestres pour lesquelles on peut penser que les hommes ont le champ libre.  Le clergé a d'abord cherché le support des Tutsi pour s'étendre en amplifiant l'idée d'identité ethnique puis leur ont préféré les Hutu qu'il aurait jugés plus malléables et moins attirés à l'époque du colonialisme par les idées d'indépendance nationale.

Un certain nombre de prêtres ont pris partie pour les milices génocidaires au Rwanda et ont été condamnés par contumace lorsqu'ils avaient été exfiltrés au Zaïre puis en France ou en Belgique par des réseaux organisés par des membres du clergé. Certains d'entre eux ont même été chargés d'un diocèse en France.

On retrouve à nouveau la contradiction de l'Église entre ses principes et ses actes ; Jean Paul II avait indiqué son souhait de voir les coupables ne pas échapper à la Justice mais simultanément des dignitaires de l'Église ont mis des moyens en place pour obtenir l'effet contraire. L'image de l'Église avait déjà été ternie par les réseaux d'exfiltration de criminels nazis mis en place par des membres du clergé comme l'évêque Aloïs Hudal et le Père Krunoslav Draganovic.

L'Église prétend à présent se désolidariser des actes des ces prêtres rwandais mais reste responsable de ne pas avoir mis les moyens en place pour s'informer et/ou pour les neutraliser à temps comme cela a été le cas des prêtres pédophiles. A ce jour des actions en justice sont toujours en cours contre des prêtres rwandais en France.

 

V-Facteurs explosifs et explosions 

La conjonction d'un espace restreint, d'une démographie galopante, d'une grande pauvreté et d'une société divisée sur la base de stéréotypes ne pouvait mener qu'à une explosion qui n'a suscité qu'un intérêt très restreint de la part des pays occidentaux et de l'ONU.

La colonisation avait exacerbé les tensions interethniques au lieu de montrer les vertus de la démocratie ; depuis les élections de 1961 jusqu'en 1996 le Burundi n'a pratiquement connu que des coups d'États et des assassinats présidentiels. Au Burundi Hutu et Tutsi se déchirèrent et les massacres interethniques furent continuels et atteignirent des paroxysmes en 1972 contre les Hutu et en 1993 avec une guerre civile au cours de laquelle les Tutsi furent les principales victimes. Une commission d'enquête de l'ONU fit état d'actes génocidaires en 1993 au Burundi contre les Tutsi qui laissaient prévoir le génocide des Tutsi au Rwanda. 

Le Rwanda fut aussi marqué aussi par les massacres interethniques mais subit des coups d'État bien moins nombreux et plus durables qu'au Burundi.

Lors de la colonisation belge puis au cours des règnes de Grégoire Kayibanda et Juvénal Habyarimana qui resta au pouvoir de 1973 à 1993 (date de sa mort) un grand nombre de Tutsi furent forcés de se réfugier en Tanzanie et en Ouganda où ils créèrent un mouvement de résistance : le FPR (Front Patriotique Rwandais). Juvénal Habyarimana qui bénéficia du soutien de la France, organisa la préparation du Génocide des Tutsi qui fut organisé après sa mort par le ministre Jean Kambanda assisté du colonel Théoneste Bagosora en 100 jours avec un taux d'extermination de l'ordre de 70%. 

1-Explosion au Burundi 

Lors des premières élections le 18 septembre 1961, le parti à majorité Tutsi UPRONA obtint 58 des 64 sièges avec le soutien des Hutu qui montre que l'opposition orchestrée entre les deux ethnies n'a pas toujours de prise ; au cours de la même année le premier ministre Louis Rwagasore fut assassiné et une période d'instabilité en résulta au cours de laquelle le pouvoir passa aux mains des Hutu. L'indépendance fut proclamée le 1er Juillet 1962 mais en 1965 ce fut au tour du premier ministre Hutu Pierre Ngendandumwe d'être assassiné entraînant des massacres de Tutsi. En 1966 le Capitaine Tutsi Michel Micombero renversa le Roi et proclama la République. En 1972 des Tutsis sont massacrés et le Capitaine Micombero prit des mesures de rétorsion qui firent une centaine de millier de morts parmi les Hutu.

En novembre 1976 le colonel Tutsi Jean Baptiste Bagaza prit à son tour le pouvoir pour se concentrer sur le développement économique du Burundi et resta à sa tête jusqu'en 1987 année au cours de la quelle il est à son tour renversé par le major Pierre Buyoya qui chercha à rapprocher Hutu et Tutsi.

Des élections en 1993 portèrent au pouvoir le Hutu Melchior Ndadaye qui fut assassiné après 102 jours au pouvoir par des militaires Tutsi et la Première ministre Tutsi fut chargée de la présidence par intérim.

Après ce renversement des milliers de Tutsis furent massacrés en représailles et l'armée engagea une répression contre les Hutu. Environ 100 000 personnes dont une majorité de Tutsis trouvèrent la mort en 1993. "Une commission d'enquête de l'ONU fit état d'actes génocidaires contre les Tutsi."

En janvier 1994 Cyprien Ntaryamira fut élu président mais il mourra le 6 avril suivant dans l'attentat de l'avion du Président Rwandais qui s'apprêtait à atterrir à Kigali.

Un nouveau président fut nommé mais fut renversé par un coup d'État militaire du major Buyoya qui comme il l'avait fait précédemment prônait l'entente entre Hutu et Tutsi et un retour à la démocratie. Cette nouvelle orientation fut confirmée par l'application des accords d'Arusha du 28 août 2000 pour la paix et la démocratie.

2-Explosion au Rwanda

Les Belges avaient provoqué avant l'indépendance l'exil d'un grand nombre de Tutsi jugés trop favorables à l'indépendance. C'est ainsi entre autres, que le premier président du Rwanda en poste après l'indépendance fut un Hutu, Grégoire Kayibanda qui accrut l'opposition entre   groupes ethniques en exploitant les évènements du Burundi et amplifia l'exil des Tutsi en 1972.  En 1973 Juvénal Habyarimana renversa Grégoire Kayibanda; Juvénal Habyarimana fut  ensuite élu en 1978, 1983 et 1988 et resta en poste jusqu'à son décès en 1994. De 1978 à 1991 Juvénal Habyarimana avait imposé un parti unique au Rwanda.

En 1987 les exilés Tutsi créèrent le FPR (Front Patriotique Rwandais) en Ouganda et occupèrent une partie au nord du territoire Rwandais en 1990. Le président Rwandais en profita pour appeler à l'aide François Mitterrand. La situation fut artificiellement aggravée par une mise en scène d'une attaque de Kigali prétendument par le FPR, organisée par le président Juvénal Habyarimana et destinée à entraîner une intervention militaire française en sa faveur. L'armée française déclencha l'opération "Noroit" (688 soldats) officiellement pour évacuer les civils étranger mais en fait pour soutenir le régime du président Juvénal Habyarimana et ralentir l'avance du FPR. La Belgique qui était aussi intervenu pour évacuer les ressortissants étrangers fut en désaccord avec cette politique et rapatria ses troupes.  Les troupes françaises au contraire restèrent jusqu'à l'arrivée de la mission de paix de l'ONU en Décembre 1993 afin de soutenir le gouvernement en place. Cette mission de paix de l'ONU était la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) qui fut créée à la suite de la signature des accords d'Arusha de 1992 et 1993 qui prévoyaient un cessez le feu, le départ des troupes françaises, le retour des exilés Tutsi et leur intégration civile et militaire.

Le Général Canadien Roméo Dallaire fut chargé du commandement de la MINUAR qui comptait initialement 2 300 personnes qui furent scandaleusement réduites à 270 par l'ONU le 21 avril 1994 lorsque le besoin humanitaire aurait dû impliquer son augmentation.

L'opération "Turquoise" mise en place le 22 juin 1994 par la France et destinée à arrêter le génocide déjà exécuté en grande partie, fut réalisée avec des incohérences sur le terrain. En fait ce sont les troupes du FPR qui mirent fin au Génocide. 

VI-Sur le chemin du Génocide des Tutsi au Rwanda 

Les événements au Burundi laissaient clairement entrevoir le risque de grands massacres interethniques dans la région des grands lacs :

1- En octobre 1990 la présidence française fut alertée par l'ambassadeur de France du risque génocidaire pesant sur la population Tutsi du Rwanda.

2-En 1990 les civils étrangers furent évacués.

3-De 1990 à 1993 la France apporta un soutien militaire à un gouvernement qui mettait en place les outils du génocide en créant :

a) La Coalition pour la Défense de la République (CDR),

b) Les Interahamwe (signifiant ceux qui combattent ensemble)

c) La Radiotélévision des Mille collines (RTLM) qui appela au meurtre des Tutsi dès 1992 alors que les militaires français étaient sur place.

5- en 1993, une commission d'enquête de l'ONU fit état d'actes génocidaires contre les Tutsi du Burundi.

6-Le 12 Janvier 1994 l'ambassadeur de France au Rwanda fit état de renseignements d'un plan de déstabilisation du Rwanda afin de susciter des troubles permettant l'élimination des Tutsi.

7-Le 8 avril 1994, la France informée troubles graves, évacua en une semaine les derniers civils occidentaux du Rwanda au cours de l'opération Amaryllis.

8-Le 21 avril l'ONU réduisit ses effectifs au Rwanda à 270 personnes laissant le champ libre aux génocidaires.

9-Les États Unis se battirent contre l'emploi du mot génocide pour ne pas avoir à intervenir au titre de la Convention de l'ONU pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 et reconnurent les faits en 2001. 

VIII-Génocide au Rwanda

1-Principaux faits

Le facteur déclencheur du génocide des Tutsi au Rwanda fut la mort du Président Habyarimana le 6 avril 1994 dans un attentat contre son avion au cours duquel fut aussi tué le président Burundais. Le génocide en lui-même couvait depuis longtemps et les appels au meurtre des Tutsi étaient lancés par la Radiotélévision des Mille Collines et par des journaux Hutu depuis 1992. Le gouvernement intérimaire fut dirigé par Jean Kambanda qui devint premier ministre après la mort du Président Habyarimana le 6 avril et après l'assassinat de sa première ministre Agathe Uwilingiyimana le 7 avril en même temps que celui de dix militaires belges de l'ONU venus la protéger. L'assassinat fut commis par les hommes de la garde du Président Habyarimana. Le Président Habyarimana n'avait nommé Agathe Uwilingiyimana que par calcul politique car elle était considérait comme une opposante par les partisans du président Habyarimana.

L'épuration ethnique menée par le gouvernement Rwandais détruisit 69% à 75% de la population Tutsi du Rwanda et seules 367 000 personnes survécurent au génocide. Ce génocide à duré 102 jours entre le 7 avril 1994, soit le lendemain de la mort du Président Habyarimana et le 17 juillet 1994 date à laquelle le FPR prit le contrôle l'essentiel du territoire rwandais.

Selon l'ONU 800 000 Tutsi a été tués et seuls 367 000 ont survécu ce qui signifierait que le nombre de Tutsi avant le génocide s'élevait à           1 167 000 sur 7 600 000 rwandais soit 15.4% de la population. Selon l'ONU le pourcentage d'épuration ethnique aurait été de 68.6%.  Selon le Rwanda l'épuration aurait été de 75% avec un million de victimes sur environ 1 367 000 Tutsi représentant 18% de la population, ce qui est plausible compte tenue de la mauvaise tenue de l'état civil. 

Les exilés : les Belges avaient commencé à encourager le départ des Tutsi vers d'autres pays comme l'Uganda et la Tanzanie parce qu'ils les trouvaient trop favorables à l'indépendance puis cet exil continua. Au moment du génocide des centaines de milliers de Tutsi vivaient en exil en Ouganda et en Tanzanie qui sont des membres du Commonwealth et où ils se sont familiarisés avec la langue anglaise. Ces pays constituèrent un réservoir d'hommes pour le FPR qui pu ainsi organiser une armée (APR -Armée Patriotique Rwandaise) qui permit de mettre fin seule au Génocide. Après la victoire du FPR, le retour des exilés permit de compenser partiellement en nombre les pertes de population Tutsi victime du Génocide.

De 1990 à 1994 les troupes du FPR furent accrues de 2 000 à 25 000 soldats comprenant en partie des Hutu modérés, s'opposa aux FAR (Forces armées Rwandaises) qui avaient été formées par des officiers français et qui comptaient 35 000 soldats.

En dépit de leur nombre supérieur et de leur armement français et de leur formation, les FAR furent défaits par l'APR, ce qui mit fin au Génocide. En février 1995 les officiers des FAR furent intégrés dans la nouvelle armée nationale.

Le génocide des Tutsi est le troisième du XXe siècle après celui des arméniens et des juifs européens. Il se caractérise par une vitesse d'exécution jamais atteinte jusque là avec de plus l'utilisation de moyens les plus rudimentaires. Cette vitesse d'exécution reflète une participation très importante à l'extermination des Tutsi de la part de la population Hutu aux cotés de leurs milices.  Cette population considéra sans doute ces meurtres comme un devoir ethnique orchestré et légitimé par les slogans des médias rwandais et en particulier par la Radiotélévision des Mille Collines.

Il y aurait eu au Rwanda plus d'un million de participants au génocide en incluant les organisateurs, les geôliers, les tueurs, les informateurs, les pilleurs et autres complices. Près de deux millions de dossiers auraient été examinés par les tribunaux populaires appelés Gacaca (Gatchatcha).  On peut noter que les hommes Hutu de 15 à 55 ans à l'époque des faits représentaient environ deux millions de personnes au Rwanda. Il en ressort qu'une partie très substantielle de la population Hutu a été impliquée dans le génocide des Tutsi.

Les Gacaca furent établis pour permettre de juger les nombreux prisonniers dans des délais acceptables que la justice officielle ne pouvait pas assurer compte tenu du trop grand nombre de cas à examiner. Il doit être noté que depuis 2007 la peine de mort a été abolie au Rwanda. 

2-Les appels du responsable de la MINUAR

Depuis son arrivée au Rwanda en 1993, le Général Dallaire prévint à plusieurs reprises l’ONU du manque de matériel et d'hommes et de moyens financiers de la MINUAR pour remplir sa mission. Les quelques hommes de la MINUAR, n'avaient que des armes légères, pas de carburant. Le Général Dallaire se heurta au manque d'intérêt des puissances internationales et en conséquence de l'ONU dont le comportement des principaux membres a rendu possible l'exécution du Génocide malgré de nombreuses mises ne garde et appels à l'aide du responsable de la MINUAR. Il est certain que le comportement des nations n'aurait pas était la même si le Rwanda avait eu des ressources attrayantes.

 3-Description du Génocide

Les massacres de Tutsi commencèrent à Kigali à l'initiative des milices Interahamwe créées par le président Habyarimana. La sélection des Tutsi fut simplifiée par l'indication de l'appartenance ethnique sur les cartes d'identité. Les extrémistes tuèrent d'abord les éléments modérés du gouvernement ainsi que dix casques bleus qui avaient tenté de les protéger. Les massacres s'étendirent à l'ensemble du territoire et furent exécutés pour beaucoup avec des machettes, des bâtons et des couteaux. Avant leur exécution certaines victimes servirent d'exutoire au sadisme de leurs tortionnaires. L'extermination toucha indifféremment hommes femmes et enfants y compris ceux dans le ventre des femmes enceintes et fut exécutée dans tous les lieux : maisons, hôpitaux, églises et écoles.  Les tortionnaires n'enterrèrent même pas les corps de leurs victimes.

Depuis le 8 juillet 1993 la Radiotélévision des Milles Collines appelait au meurtre des Tutsi désignés comme "grands arbres" à abattre ou "cafards" à écraser. Jean Kambanda et le Colonel Théoneste Bagosora furent condamnés pour génocide par le TPI pour le Rwanda.

 

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 Massaces suivis de pillages

 

IX-Après le génocide 

Le 19 juillet 1994 un gouvernement fut constitué pour appliquer les accords d'Arusha. Le Général Paul Kagame ayant mené le FPR à la victoire en juillet 1994 sur les FDR et les autres génocidaires fut élu président de la république en 2000 par le parlement. 

Une nouvelle constitution fut adoptée en 2003 par référendum et au cours de la même année et Paul Kagame fut réélu président au suffrage universel. La majorité de la nouvelle assemblée nationale élue soutint Paul Kagame.  

Il est remarquable que la majorité de la population du Rwanda Hutu ait élu un Tutsi ; le pays se tourne désormais vers la politique du pardon. Le Pardon s'applique aux Génocidaires mais pas à la France dont le Rwanda pense qu'elle a joué un rôle permettant la réalisation du génocide. Compte tenu de ce passif le Rwanda a décidé de s'éloigner de la Francophonie et de devenir membre du Commonwealth en 2009 ; de plus en 2014 la France n'a pas été autorisée à assister à la cérémonie de commémoration du Génocide à Kigali. 

 

X-Génocides et massacres de masse au XXe siècle

1-Génocides au XXe siècle 

 Genocides 

a-Arménie :

La période considérée pour le génocide arménien est l'année 1915 à partir du 24 avril et l'année 1916 ; c'est au cours de cette période que les massacres les plus importants eurent lieu dans un but d'extermination mais un nombre important d'arméniens furent massacrés avant cette période sans que les pays occidentaux ne réagissent suffisamment constituant pour les Turcs un signe favorable pour démarrer un véritable génocide.

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Têtes de suppliciés arméniens

 

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 Pendaisons en série par les turcs 

b-Shoah :

La Shoah commença principalement à l'initiative de la populace de pays de l'Est et en particulier des pays baltes, qui munie d'armes rudimentaires profita du retrait de l'armée rouge sous la pression de l'armée allemande qui venait de lancer l'opération Barbarossa, pour commencer des massacres. La Shoah se poursuivit avec les balles des Einsatzgruppen, puis dans les camps de la mort.

Le pourcentage général d'extermination a été de 62.5% de la population juive européennemais dans les pays de l'Est où se trouvait 84% de cette population, il en moyenne atteignit 67%. Si l'on écartede ces pays l'URSS dont la résistance et l'offensive permit de réduire l'ampleur de la Shoah, ce taux d'extermination atteignit en fait 87% dans les pays de l'Est où résidait 53% de la population juive européenne : Pays Baltes, Pologne, Roumanie, Hongrie, Yougoslavie, Tchécoslovaquie et Bulgarie.

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 Dés que les troupes russes se retirent la populace et les milices armées de bâtons se précipitent et exécutent les juifs en Lituanie

 

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Un membre d'une milice Lituanienne devant les juifs qu'il a tués

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Bergen -Belsen -Le SS Fritz Klein au milieu des cadavres 

c-Rwanda :

Les chiffres que nous retenons sont la moyenne de ceux de l'ONU et de ceux du Rwanda ; près de 70% de la population Tutsi a été exterminé en 100 jours en raison de la participation massive et de toute nature de la population Hutu au génocide (organisateurs, tueurs, informateurs, geôliers, pilleurs et autres partisans).

Cette mobilisation de masse permit d'atteindre un taux d'extermination jamais atteint de 9 000 personnes tués par jour avec le plus souvent des armes rudimentaires comme des bâtons et des machettes.

2- Massacres à grande échelle au XXe siècle  

Comme en matière de génocides c'est le comportement cynique, sadique et plus généralement pervers d'une masse substantielle d'êtres humains et porté à son paroxysme qui est à l'origine des massacres de masse. 

a-Au XXe siècle les dirigeants des nations civilisées déclenchèrent "deux conflits mondiaux" qui ont entrainé en une dizaine d'années réparties une trentaine d'année, la mort de près de 90 millions d'êtres humains. 

b- En août 1945 les États Unis atomisèrent deux villes japonaises afin d'accélérer la capitulation du Japon. 

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c- De 1955 à 1975 les États Unis se lancèrent avec des moyens massifs dans un conflit au Viet Nam qui fit 3 000 000 de morts et aboutit à la défaite des États Unis et de ses alliés locaux.

 

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Guerre au Viet Nam 

d-De 1975 à 1979 le régime de Pol Pot a pu exterminer sans être inquiété, les citadins et les minorités nationales du Cambodge, c'est à dire 22% de la population nationale, soit 1 700 000 victimes sur 7 900 000 habitants. Le régime de Pol Pot ne chuta que lorsque le Viet Nam décida d'envahir le Cambodge qu'il ne quitta qu'en 1989.

 

XI -Civilisation 

1- Nature humaine  

Le vingtième siècle aurait dû après des siècles de lente progression, consacrer l'atteinte d'un haut niveau de civilisation assimilé à tort à une amélioration de la nature humaine ; A l'inverse ce siècle a montré à quel point la civilisation n'est qu'un vernis fragile masquant la constance d'un potentiel brutal et criminel chez de très nombreux êtres humains.  

Cette perversion amplifiée par l'effet de groupe a engendré au XXe siècle les génocides de l'histoire de l'humanité (arméniens, juifs, Tutsi), les plus grands carnages jamais vus sur des champs de batailles et parmi les civils  (Première et seconde guerre mondiale et utilisation de l'arme atomique contre des civils), guerre du Vietnam, élimination d'une partie très substantielle de la population du Cambodge  par des fanatiques agissant en toute impunité à la face du monde et même le retour à des cas cannibalisme en Europe lors de la famine de 1919 à 1922 en Ukraine.  

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Cas de cannibalisme en 1922 en Ukraine 

Au vingtième siècle de nombreux meurtriers de masse ne sont pas contenter de la mort d'innocents mais ont de plus laissé libre cours à l'expression de leurs pulsions sadiques. 

Lorsque des autorités, institutions ou nations initièrent des massacres, elles leur donnèrent un aspect de droit qui désinhiba les potentialités criminelles et sadiques qui habitent l'inconscient de trop nombreux êtres humains pendant que beaucoup trop d'autres se cloitrèrent dans la lâcheté.  

L'engouement pour la jouissance du spectacle de la mort dûment autorisé, voire encouragé par les institutions a été largement illustré par le cas des exécutions publiques.   

En France les exécutions publiques ont été interdites le 24 juin 1939 à l'initiative du Président du Conseil Edouard Daladier. La raison fut que la dernière exécution publique par décapitation qui avait eu lieu le 17 juin 1939avait donné lieu à un comportement malsain des médias et de la nombreuse foule venue dès la veille de l'exécution jouir du spectacle du supplice.  

Aux États Unis les exécutions publiques furent interdites en 1938. La raison en fut aussi le comportement malsain des médias et d'une foule de 20 000 personnes venus jouir du spectacle de la pendaison publique de Rainey Bethea en 1936. La presse avait nommé cet évènement "Carnaval à Owensboro" du nom du lieu de l'exécution. Le pendu avait été coupable de viol et de cambriolage qui aurait dû entrainer son exécution par électrocution à l'intérieur d'un pénitencier, mais afin de s'assurer d'une exécution publique le grand Jury avait préféré ne retenir que le viol.

 

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Carnaval à Owensboro pour la pendaison publique de Rainey Bethea 

 

La barbarie humaine s'est invitée au XXIe siècle avec par exemple la montée des mouvements d'extrême droite et néonazis en Europe et des groupes fanatiques islamistes au moyen orient et en Afrique.

Sur le thème de la Shoah on a pu voir en France en 2014 un personnage ayant organisé la tournée d'un spectacle traitant de la Shoah et du judaïsme de façon injurieuse dans le but d'accroître l'antisémitisme en France et en plus d'en faire une affaire rentable. Seule la forte détermination personnelle du ministre de l'intérieur Manuel Valls (aujourd'hui Premier Ministre), a permis d'aboutir à l'interdiction de cette tournée et d'éviter à la France un retour au climat des années de guerre. Ce phénomène était d'autant plus inquiétant que les plus grandes salles de spectacles de France avaient été choisies pour cette tournée avec des réservations d'un public particulièrement nombreux. En 2006 un jeune juif avait été enlevé puis torturé à mort par un groupe de barbares de la banlieue parisienne dans l'espoir que sa famille ou la communauté juive verse une rançon; un film sorti en avril 2014 pour commémorer cet évènement marquant a dû être rapidement retiré du circuit de distribution en raison du total manque d'intérêt que l'évènement a suscité en France contrairement à celui pour le spectacle antisémite interdit. Des articles sur ce sujet ont donné lieu à des commentaires particulièrement hostiles et antisémites à l'égard de ce film et du judaïsme qui sont analogues aux thèmes de l'extrême droite néonazie de pays comme la Lituanie. La mode des forums sur internet permet au public d'exprimer sa haine en tenant des propos orduriers et apporte des informations utiles sur la nature humaine.

Effet de groupe :

L'effet de groupe est un phénomène psychosociologique de consensus survenant lorsqu'un groupe passe à l'action. Le collectif "à l'action" prend le pas sur l'individu et le désinhibe de ses pulsions ; ainsides meurtres peuvent être commis en groupe par des individus qui peut être habituellement calmes ou l'inhibe en le rendant impassible alors qu'un meurtre ou une action violent est commis devant lui. Le groupe ressent une sensation artificielle d'invulnérabilité, pense agir dans le bon sens sans s'encombrer de rationalité et ostracise ceux dont la pensée diverge. L'effet de groupe est amplifié lorsque sa pseudo-moralité et la sensation d'invulnérabilité est confortée par des autorités, institutions ou nations. Nous constatons aussi que de trop nombreuses productions cinématographiques et télévisuelles américaines exploitent le coté le plus sombre de la nature humaine (meurtre, sadisme) qui semble habité un public suffisamment grand pour rentabiliser financièrement ces productions avec la complicité des médias. Ce phénomène demeure un révélateur de la barbarie habitant au mieux l'inconscient d'un large public qui l'exprime par procuration. Le passage à l'acte requiert simplement des conditions propices pour de nombreux individus comme cela apparait trop souvent aux États Unis qui font figure de laboratoire du crime. Ainsi les États Unis comptent la plus forte population de détenus dans le monde avec en 2010 un chiffre de 730 détenus pour 100 000 habitants alors que pour l'instant ce chiffre est de l'ordre de 100 en Europe. Le nombre de crimes aux États Unis est de 4.2 pour 100 000 habitants contre 1.16 pour l'Union Européenne. Dans l'Union Européenne les pays Baltes sont une exception avec un taux d'homicides de 5.9 (selon les derniers chiffres de l'UNDOC) cinq fois plus grand que la moyenne de l'Union Européenne. Aux États Unis le culte de l'argent et de la consommation conjugué à un système éducatif public (avant l'Université) inefficace dans de nombreuses régions, la liberté de détention d'armes à feu et à un écart de revenus trop important entre les différentes couches de la population amplifient sans doute la criminalité.Les États Unis ont en effet un coefficient Gini de 0.45/1 qui les place au 41e rang des pays par inégalité de la répartition des revenus sur 138 pays recensés et qui est un chiffre souvent voisin de ceux de pays généralement non démocratiques et/ou sous-développés ; ce chiffre est de 0.30/1 pour l'Union européenne et de 0.23/1 pour la Suède le pays le plus égalitaire du monde.

 

2-Institutions, Autorités, Nations

Les Institutions, Autorités et Nations pourraient transcender la nature humaine et établir des principes qui la guident au delà de ses aspects négatifs ; il apparait malheureusement qu'elles ne sont que trop souvent son reflet lorsqu'il s'agit de mettre en application en un temps des lignes directrices conçues en un autre temps. La nécessaire intervention des représentants de ces entités pour appliquer des principes supposés transcendants entraine trop souvent le retour à des considérations cyniques que ces principes voulaient écarter.

 En effet les drames humains du XXème siècle ont souvent montré que ni les nations, ni les institutions, ni les autorités ne s'encombraient dans les faits des principes moraux qu'elles avaient valorisés en un autre temps. Les représentants d'un groupe servent souvent d'abord les intérêts de leur propre groupe au prix de leurs propres règles si elles les mettent en cause ne serait-ce que partiellement.  Les guerres, génocides et massacres ont largement illustré cette situation au XXème siècle. Après la première guerre mondiale la France et l'Angleterre imposèrent à la fois leur puissance et une paix qui mena tout droit au second conflit mondial et en 1938 ces deux pays encouragèrent le conflit par un lâche comportement à Munich et ruinèrent le sens de la mission de la SDN.

On doit aussi noter que l'absence de réactions adéquates des grandes puissances à l'égard des premiers massacres d'arméniens ouvrit la voie au génocide.

Lors de la seconde guerre mondiale les alliés occidentaux informés de la Shoah en cours n'adaptèrent pas leur action pour réduire son ampleur et en Chine près de 15 millions de chinois (au moins au 3/4 des civils) trouvèrent la mort victimes de l'armée japonaise de 1937 à 1945. Le prix fort fut payé par l'URSS qui dut se battre pratiquement seule en Europe contre l'Allemagne et perdit 27 millions de citoyens à comparer avec les 868 000 morts subis par la Grande Bretagne et les États Unis. Ces pertes anglo-américaines relativement retreintes furent dues à l'intervention tardive de ces pays en Europe continentale qui commença réellement que lorsque l'Allemagne avait de fait perdu la guerre.  

En août 1945 les États Unis atomisèrent deux villes japonaises Hiroshima et Nagasaki dont les populations civiles s'élevaient respectivement à 344 000 personnes et 240 000 personnes.

Le récit historique de cette période a suivi les impératifs de la guerre froide en tournant le dos à la réalité avec une ingratitude majeure. En Europe occidentale la victoire de l'URSS sur l'Allemagne a été dissimulée au bénéfice de l'amplification du rôle des alliés anglo-saxons. Alors que la France a été intégrée aux alliés malgré son rôle en faveur de l'Allemagne nazie, la Russie et les anciens autres membres de l'URSS qui ont bâti la Victoire en en payant le prix le plus élevé qu'aucun pays n'ait  jamais payé, ne sont pas mentionnés dans les espaces commémoratifs de la seconde guerre mondiale en Europe occidentale.

Après trois années d'efforts de communication auprès des parlementaires socialistes, nous voyons nos efforts récompensés et la Russie a enfin été invitée le 6 juin 2014 aux cérémonies de commémoration du débarquement du 6 juin 1944 qui auront lieu au Mémorial de Caen.

L'ONU mit en place en 1948 la convention de prévention et de répression du crime de génocide dont l'application demeure le privilège du choix des représentants de ses membres.

Au Cambodge 1 700 000 civils furent massacrés mais ni les États Unis ni la Chine ni les autres pays n'intervinrent à temps. La décision du Viet Nam d'envahir le Cambodge mit fin aux massacres mais les Vietnamiens ne quittèrent que difficilement le Cambodge dix années plus tard.

Au Rwanda l'ONU retira l'essentiel de ses effectifs alors que le Génocide menaçait laissant ainsi le champ libre aux génocidaires. Les États Unis n'intervinrent pas en arguant du fait que ces massacres ne constituaient pas vraiment un génocide et que la convention de l'ONU de 1948 ne s'appliquait donc pas. Les États Unis attendront que le génocide soit terminé pour le reconnaître. La raison probable de ce comportement fut sans doute quelques mois auparavant la défaite humiliante de l'élite de l'armée américaine: Navy Seals, Delta Forces, Rangers (pourtant très efficace dans les films)  le 23 et 24 octobre 1993 à Mogadiscio (Somalie) face à une bande de terroristes équipée d'arme basiques.

La situation de la France est plus qu'embarrassante : Après avoir armé et formé les Forces Rwandaises qui ont participé au Génocide des Tutsi, la France est intervenue pour soutenir le gouvernement génocidaire. L'arrêt du génocide Rwandais ne fut dû ni à l'ONU ni à la France mais à la victoire de l'APR (l'Armée Patriotique Rwandaise).

L'Église qui n'a d'autre mission que celle de faire valoir un point de vue moral dans le monde a pesé négativement sur les fait en étant trop proche des Hutu au point d'exfiltrer des prêtres complices du Génocide.Ces faits ont pourtant lieu sous le règne de Jean Paul II qui a été canonisé malgré son combat contre la contraception placé au dessus de la sauvegarde de nombreuses vies humaines en particulier en Afrique; le 15 novembre 2010 il déclarait :"Il apparait blessant pour la dignité humaine et donc moralement illicitede développer la prévention du sida, basée sur le recours à des moyens et des remèdes qui violent le sens authentiquement humain de la sexualité et qui sont un palliatif pour ces troubles profonds où sont en cause la responsabilité des individus et celle de la société. " 

En 2008 le parlement Européen a relayé et soutenu la déclaration de Prague de la même année mettant à pied d'égalité le Communisme et le Nazisme et donc les crimes qui ressortent du Nazisme comme l'extermination systématique de groupes humains sur la base d'une idéologie raciale et du mythe d'un homme supérieur. Cette position place l'idéologie de droite avant les obligations morales que les organisations nationales et supranationales devraient s'imposer pour éviter la décadence rapide de la civilisation.

Les Nations, Institutions et Autorités ne transcendent pas la nature humaine mais n'en sont que son reflet.