COMMENT GUERIR LE MAL RUSSE

Comment guérir le mal russe

10 MARS 2023

Didier Bertin

Ayant eu l’opportunité de connaître de nombreuses Ex-Républiques de l’URSS dont l’Ukraine et les pays Baltes ainsi que de pays ayant vécu sous le contrôle de l’URSS dont la Pologne et la Bulgarie(pendant et après la période soviétique), cela m’a amené à la lumière de la guerre en cours, à des considérations de fond sur le risque global que représente la Russie et au remède possible pour s’en protéger.

Les horreurs commises par les Russes en Ukraine nous ont fait découvrir un peuple en majorité irrespectueux des droits de l’homme et de l’Etat de droit qui guident les démocraties. Le respect de la vie humaine, la morale, la compassion semblent absents des valeurs éducatives de la Russie et par suite de la capacité de la majorité de sa population à intégrer ces concepts. En dehors de quelques grandes métropoles les considérations de la population semblent souvent concentrées sur des aspects matériels comme l’alimentation et le confort minimal. Cette restriction engendre des frustrations qui stimulent le racisme envers les peuples non-russes de la « prétendue » fédération, la violence et la criminalité le tout étant aggravé par l’alcoolisme, que Poutine avait dénoncé à son arrivée au pouvoir. Cette regrettable tendance réduit substantiellement l’espérance de vie en Russie qui se classe au 158e rang mondial avec 72 ans en moyenne et 67 ans pour les hommes. Poutine ne prône plus à présent la sobriété car il aurait réalisé un bénéfice de 500 millions de dollars sur la vente de sa Vodka (la Putinka) ; source : LCI-France. La population de la Russie souffre à la fois d’une sévère réduction en nombre et d’un vieillissement accrus par la fuite de jeunes cerveaux en 2022 et par la mort d’innombrables jeunes soldats en Ukraine. Cette tendance procède aussi en partie d’une longue tradition de servitude et de docilité qui poussent les Russes à la fatalité face aux évènements.

Les probables racines des caractéristiques d’une partie significative de la population russe :

Les Russes n’ont été christianisés qu’aux environs de l’an 1000 car ils n’avaient même pas d’écriture avant 863 lorsque deux moines grecs en créèrent une pour eux. Si l’on convient que la préhistoire est la période qui précède l’apparition de l’écriture on pourrait dire que la Russie vivait dans la préhistoire avant 863. Ces moines grecs voulaient faire découvrir aux Russes les enseignements judéo-chrétiens issus de la bible et par suite les notions d’humanité, de bien, de mal et de compassion.

NB :Il est à noter que les juifs ashkénazes sont venus d’Europe occidentale en Europe orientale à partir de 1100 sous le règne de Boleslas III de Pologne dit le Pieux qui leur était favorable comme le fut aussi Casimir III de Pologne en 1334.

Dans un contexte de misère et d’arriération, les Russes n’ont été affranchis de l’esclavage sous la forme de servage qu’en 1861 par l’Empereur Alexandre II. Le servage touchait la moitié des paysans soit 22 millions de Russes.

Au cours de son règne (1682-1725) le Tsar Pierre le Grand prit conscience de l’arriération de son peuple ; il désignait cette arriération par l’expression « Barbarie asiatique » et celle-ci semble encore persistante. Géographiquement la Russie est à 67% un pays asiatique mais 77% des Russes vivent dans sa partie géographiquement européenne. La Russie développe aujourd’hui une haine extrême du monde occidental et voudrait se tourner vers l’Asie et en particulier vers la Chine et la Corée du Nord en échangeant du gaz et du pétrole contre des armes.

Pierre le Grand fit de grands efforts pour s’imprégner de la culture européenne et devenir un monarque protecteur de la culture et des Arts ; il conquit notamment l’embouchure de la Neva sur laquelle il bâtit en 1703 Saint Pétersbourg avec une architecture européenne et un nom allemand (Sankt Petersburg) pour en faire la capitale de la Russie proche de l’Europe et préféra le titre d’Empereur à celui de Tsar. Les habitants de la nouvelle capitale furent obligés de porter des vêtements européens et d’abandonner les longs manteaux russes et la barbe. L’aristocratie préféra finalement le français au point que le russe est encore truffé de mots français.

Les Russes n’ont jamais connu la liberté. La monarchie absolue Tsariste fut suivie de la dictature communiste jusqu’en 1991, marquée par la grande férocité Stalinienne de 1920 à 1953, puis après par l’autocratie violente de Poutine jusqu’à aujourd’hui. Poutine veut être l’héritier à la fois des Tsars et de de Staline en matière de répression et de conquête en oubliant que Staline était à la tête de l’URSS dont le PIB et la population étaient deux fois plus importants que ceux de la Russie.

Dans la Russie de Poutine l’idéologie communiste a été remplacée par celle de la Mafia qui a aboli l’Etat de droit. Après le communisme quelques personnes bien placées se sont appropriés les biens de l’Etat avec lesquels ils ont bâti d’immenses fortunes et sont donc devenus des oligarques grâce à une corruption systématisée.

Les oligarques paient à Poutine le prix de leur survie et il aurait ainsi constitué la plus grande fortune mondiale estimée aux environs de 140 milliards de dollars selon LCI-France. En cas d’opposition à Poutine « l’insécurité » des oligarques est organisée par le FSB (empoisonnements, accidents provoqués, défenestrations…). « Ne pas se mêler de politique », accepter docilement la propagande d’Etat comme la seule vérité sont les seuls moyens pour les oligarques et les opposants de rester en vie ou au mieux d’éviter l’incarcération.

Selon la Banque mondiale le PIB de la Russie en 2022 était légèrement inférieur à celui du Brésil et ne représente que 7% de celui des Etats Unis ou 16.6% en termes de PIB par habitant. La Russie n’est pas du tout une grande puissance ni par son économie, ni par sa productivité, ni même par son armée en déliquescence. La Russie en est réduite à menacer le monde de son arsenal nucléaire pour exister sur la scène internationale mais l’on ne connaît pas l’état de ses ogives nucléaire puisque Poutine a déclaré qu’il ne ferait aucun essai avant les Etats Unis.

A l’inverse des valeurs du monde occidental le collectif domine l’individualité et cela renforce l’absence de compassion et la résignation au fatalisme jusqu’à l’acceptation d’une mort prématurée. En effet les mères de soldats ne se plaignent auprès de Poutine que du fait que leurs enfants sur le front ukrainien souffrent de sous-équipements, de manque d’armes et de nourriture « sans mettre en cause le fait qu’ils vont sans doute mourir dans une guerre de conquête sans raison pour l’intérêt collectif ». Poutine a consolé de prétendues mères ayant perdu leurs fils à la guerre en leur disant que personne n’échappe à la mort et qu’il vaut mieux mourir au combat plutôt que d’un abus de vodka ou d’autre chose. Certaines familles paraissent se réjouir des cadeaux (argent ou fourrures ou voitures) qu’elles reçoivent lorsqu’un de leurs fils est mort en Ukraine ce qui nous semble monstrueux. Cette inhumanité générale russe pourrait expliquer les massacres de civils, l’enlèvement d’enfants ukrainiens, les nombreux viols, les razzias et les destructions systématiques des villes et des villages. Tout se passe comme si les Russes avaient adopté les méthodes utilisées lors des nombreuses invasions mongoles qu’ils subirent dans le passé. Les soldats russes acceptent avec résignation d’être envoyés dans des actions suicide au point que l’armée souffre d’une carence en effectifs même après avoir vider les prisons pour enrôler des meurtriers dans une milice russe dont le nom Wagner est inspiré par celui du musicien favori d’Hitler. Le manque d’humanité et d’intelligence de l’Etat major russe a entrainé de très lourdes pertes en hommes et en équipements et « le mépris de la vie humaine est confirmée par un document découvert le 28 février 2023 dans lequel l’Etat major russe indique que la protection des équipements militaires a priorité sur la vie des soldats ». Source LCI -France.

On ne peut s’empêcher de penser qu’une partie des lourdes pertes de l’armée rouge pendant la seconde guerre mondiale pourrait due à ce même mépris de la vie humaine. Selon Oryx (NL) la Russie a perdu en Ukraine 1700 chars sur 3000 environ : 1012 détruits, 544 capturés, 79 endommagés et 65 abandonnés. Ces chiffres devraient intégrer les 130 chars perdus en février 2023 à Vuhledar en Ukraine où s’est déroulé  la plus grande bataille de chars perdue par la Russie alors que les chars lourds occidentaux ne sont pas encore entrés en action.

« La barbarie asiatique » qu’utilisait Pierre le Grand à l’égard de son peuple semble persistante au travers des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide dont les auteurs sur le terrain et leurs dirigeants à Moscou devraient répondre devant le Tribunal Pénal International.

La haine encouragée pour supporter la docilité.

De longue date les Russes semblent compenser la dureté de leur vie par des défoulements haineux et violents envers leurs minorités colonisées en Russie comme dans les autres Républiques de la Fédération, les étrangers et les juifs. Les Tsars ont encouragé l’antisémitisme avec l’aide de l’Okhrana (police secrète) et l’enseignement de la culture juive fut interdite par les communistes. Le régime tsariste a fomenté des pogroms en Russie, en Ukraine et en Pologne et l’Okhrana a écrit « le protocole des sages de Sion » qui nourrit encore aujourd’hui l’antisémitisme. Sous le communisme les juifs furent victimes d’ostracisme qui les ont amenés à quitter en masse l’URSS lors de sa disparition.

Le Fascisme russe développé par Poutine

Le fascisme associe populisme, nationalisme et totalitarisme au nom d’un idéal qui s'oppose à la fois à la démocratie et à l’individualisme.  L’autoritarisme féroce de Poutine et sa volonté de développer un large mouvement populiste et nationaliste en exploitant un peuple docile qui a renoncé à l’individualisme paraît en tous points correspondre aux critères du fascisme. Des élections sont organisées de façon à maintenir Poutine en place, en faisant de la Douma une coquille vide. Par ailleurs la nouvelle orientation militariste prônée dans les écoles depuis 2022 donne à ce fascisme une coloration nazie.

Le retour de la glorification de Staline voulue par Poutine.

Poutine prétend glorifier Staline au nom de la prétendue victoire contre l’Allemagne rendue en fait possible par Joukof avec l’aide américaine et finalement les débarquements anglosaxons. Staline n’était pas un militaire et le mérite de la victoire était due à ses généraux et au sacrifice immense des soldats d’une armée rouge multi-ethnique.

Staline fut l’instigateur de la signature d’un pacte avec Hitler auquel il accordait sa confiance au point qu’il crut dans un premier temps que le déclenchement de l’opération Barbarossa était un malentendu. Tout s’est passé comme si Staline avait eu des difficultés à lire et comprendre « Mein Kampf ».  La glorification de Staline par Poutine impressionné par son autorité et son esprit de conquête lui fait aussi et en conséquence glorifier ses crimes.

Staline est responsable de la mort de plus de 16 millions de personnes (source Vadim Erlikman) dont les victimes de l’Holodomor en Ukraine :

1-exécutions : 1.5 million ; 2-Morts au Goulag : 5 millions ; 3-Morts en déportation : 1.7 million ; 4-Prisonniers de guerre tués : 1 million5-Holodomor en Ukraine de 1932 à 1933 : 7 millions de morts en tenant compte des pertes liées et ultérieures.

L’antisémitisme stalinien est aussi une caractéristique de son régime. *

*En 1917 de nombreux juifs attirés par le Parti communiste non officiellement antisémite par opposition au régime Tsariste ont vu leurs dirigeants assassinés. Les juifs considérés comme « des cosmopolites sans racine » ont toujours été victimes de suspicion avant comme après la seconde guerre mondiale. La création du Birobidjan à la frontière chinoise visait à éloigner les juifs de la Russie européenne où ils vivaient. L’enseignement de la culture juive a été interdite ce qui est un crime de génocide. La section juive du PC a été liquidée en 1930 et le comité antifasciste juif a été aussi éliminé après la guerre. Les purges des lors du prétendu complot des blouses blanches et la nuit des poètes juifs assassinés caractérisent l’antisémitisme stalinien de même que la création de ses concepts d’antisionisme et de sionologie. 

Les pertes militaires russes approximatives au cours de la seconde guerre mondiale ont été de l’ordre 10 millions soit environ 40% des pertes militaires mondiales. La guerre en Ukraine nous apprend que les offensives militaires russes sont frontales et sans stratégie, fondées sur la massification des fantassins livrés à la mort dans des combats d’attrition. On ne peut s’empêcher de penser qu’une guerre menée par des militaires aguerris aurait pu réduire le nombre des victimes soviétiques pendant la seconde guerre mondiale.

Poutine semble apprécié Staline mais diffère de lui par sa soif insatiable d’argent qui ont fait de Poutine l’homme le plus riche du monde par des méthodes maffieuses et en utilisant des sociétés écrans comme Ermira à Chypre (source LCI France).

Le statut de la Russie à l’ONU.

L’URSS vainqueur de l’Allemagne nazie avec les alliés occidentaux était devenue membre du conseil de sécurité. La victoire n’était pas celle de la seule Russie mais celle des 19 Républiques de l’URSS. En 1991 l’URSS comptait 291 millions d’habitant dont la Russie ne représentait que 49%. 

Après la disparition de l’URSS la Russie n’avait pas aucune raison d’hériter de son siège de membre du Conseil de Sécurité de l’ONU. Son rôle y est délétère et ses menaces nucléaires répétées contre la planète ne sont pas compatibles avec ce siège.

Economie et Démographie : La grenouille russe veut se faire aussi grosse que le bœuf que sont l’OTAN et ses alliés.

Afin de bâtir « une image de grande puissance internationale » la Russie exerce des actions nuisibles sur des petits théâtres d’opérations en raison de ses moyens réduits et de ses velléités sur d’anciennes Républiques de l’URSS et pour soutenir des dictateurs en Syrie et dans quelques pays africains. Sa plus grande victoire aura été la prise facile de la Crimée tolérée par un occident léthargique et qui a nourri les ambitions de conquête de la Russie sur la totalité de l’Ukraine. Poutine voudrait reconstituer une grande Russie en intégrant des anciennes Républiques de l’URSS sans aucun égard pour la volonté des peuples. Ses cibles sont entre autres la Géorgie, la Moldavie, l’Ukraine et la Biélorussie.

La Russie est une puissance de second ordre avec une population résiduelle de l’ordre de 140 millions d’habitants et un PIB de 1 829 milliards en 2022 selon la Banque mondiale. La principale ressource de l’économie russe est le gaz et le pétrole issu pour deux tiers de Sibérie occidentale et qui a constitué en 2021, 46% des exportations russes. 

L’Ukraine est un pays de 44 millions d’habitants avec un PIB de seulement 200 milliards de dollars en 2022 selon la Banque mondiale soit 11% du PIB de la Russie. Selon ces chiffres l’Ukraine était une proie facile pour accroître le territoire européen de la Russie et sa population. La détermination des ukrainiens, leur attachement à leurs racines (qu’ils parlent ukrainien ou russe), leur attraction pour les critères de vie occidentaux dont la liberté et leur caractère peu docile qui s’oppose à celui des Russes sont des ressources qui vont au-delà des chiffres économiques et démographiques. En attaquant l’Ukraine Poutine a démasqué le véritable visage de la Russie dont l’économie est fragile, le régime entièrement corrompu, et l’armée désorganisée, sous équipée et sans réel Etat major. La Russie est un pays faible qui n’a plus que les BRICS comme perspective.

Les premières défaites infligées par l’Ukraine sans aide extérieure, à la Russie et la détermination des ukrainiens menés par leur jeune Président, a impressionné l’ensemble des pays occidentaux et principalement les Etats Unis et les autres pays de l’OTAN.  La résistance du peuple ukrainien a réveillé l’OTAN plongée dans une profonde léthargie et a entrainé la demande d’adhésion de la Finlande et la Suède. Ainsi l’OTAN a allongé ses frontières avec la Russie et fait de la mer Baltique une mer Otanienne et cela constitue déjà une défaite majeure pour la Russie.

L’OTAN dont le fer de lance sont les Etats Unis a pris conscience que l’efficacité militaire ukrainienne pouvait mettre fin aux velléités coloniales russes et méritait une aide massive militaire et financière. L’Ukraine a aussi montré à l’UE sa vulnérabilité en matière militaire.

L’occident reste toutefois encore trop frileux face au « prétendu arsenal nucléaire russe » et apporte trop lentement l’aide abondante promise en moyens financiers et militaires. Les équipements sont finalement livrés sous la pression de l’opinion publique de la Pologne et des pays Baltes mais ces retards coûtent cher en vies ukrainiennes.  Les infrastructures civiles ukrainiennes sont largement bombardées par les Russes mais l’occident ne permet pas une réponse symétrique sur le territoire russe. Les Ukrainiens doivent eux-mêmes créer les moyens qui permettent de détruire des arsenaux et des bombardiers en Russie. L’OTAN hésite à livrer des F16 en prétendant que le ciel ukrainien est protégé mais l’envoi de 81 missiles dans la nuit du 8 mars a prouvé le contraire. Ces missiles représentaient des représailles collectives contre la population civile ukrainienne à l’image des représailles nazies contre des otages civiles à la suite d’actes de résistance durant la seconde guerre mondiale. La livraison de chars lourds et de F16 s’impose donc.

La puissance d’un pays dépend de la taille de son Produit Intérieur Brut (soit la Richesse produite sur un territoire c’est-à-dire essentiellement la somme des valeurs ajoutées) qui permet par exemple de doter l’armée d’un budget et d’améliorer en cas de croissance le niveau de vie de la population. Les dictatures ont peu de considération pour le niveau de vie de leur population et se concentrent sur le budget militaire pour créer une image de puissance en induisant un risque d’instabilité sociale. Cela a été le choix de l’URSS mais sans risque d’instabilité sociale en raison de la docilité de la population, de la domination du collectif sur l’individu et d’une politique de répression. L’entassement des familles dans appartements minuscules entretient peut-être aussi cette diminution du concept d’individualité.

Le développement d’une hyper-corruption après le communisme et de l’avidité des oligarques et du Président, a fait de la puissance militaire russe une sorte de village Potemkine qui s’écroule sous nos yeux face à la réalité. La Russie a ainsi perdu environ 200 000 soldats en une seule année de guerre en concentrant près de 88% de son armée sur une petite bande de territoire à l’Est de l’Ukraine. Compte tenu la désorganisation médicale russe sur le champ de bataille et du mépris de l’individu on peut penser qu’une grande partie de ces 200 000 soldats russes hors de combat, sont morts. Le ratio de morts/hors de combat, utilisé dans les armées occidentales ne semblent pas convenir pour l’armée russe.

Afin de faire le point sur la place réelle de l’économie russe dans le monde nous avons choisi de considérer les chiffres de PIB fournis par la Banque Mondiale en valeur nominale de façon à fonder un jugement sur les valeurs les plus conservatrices. Nous avons considéré dans le camp occidental 42 pays : 30 pays de l’OTAN, 6 pays de l’UE non membres de l’OTAN et 6 pays alliés.

Ces 42 pays regroupent 1,248 milliards d’habitants et en 2022 un PIB estimé selon la Banque mondiale, à 49 457 milliards de dollars soit 52% du PIB de la planète.  La Russie ne représente que 3.7% du PIB de ces 42 pays et a donc une importance économique très négligeable.   Le salaire moyen russe s’élève à environ 600 dollars et le salaire minimum à 150 dollars. Malgré une vie misérable en dehors des grandes métropoles, une répression féroce et une guerre meurtrière, l’institut LEVADA indique au 1er mars 2023 que 83% des russes sont satisfaits de la politique de Poutine. La soumission des russes fait que l’on ne peut pas espérer une paix qui viendrait de l’intérieur.

Aux 30 pays de l’OTAN, et 6 pays de l’UE non membres de l’OTAN nous avons ajouté 6 pays alliés : l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Japon, la Corée du Sud et Israël*.

*Toutefois il est regrettable qu’Israël ait tant tardé à prendre clairement parti pour l’Ukraine et a trop longtemps fait preuve de duplicité avec la Russie pourtant alliée de l’Iran et de la Syrie qui remettent en cause l’existence même d’Israël. Si l’Iran fournit des armes conventionnelles par la mer Caspienne à la Russie c’est probablement contre une aide pour mettre au point ses armes nucléaires qui peuvent être un facteur de conflit généralisé au Moyen orient. La Russie se place dans le camp des ennemis d’Israël. La montée du fanatisme religieux, du nationalisme populiste et la corruption rendent impossible la constitution d’un gouvernement stable en Israël. La majorité parlementaire (61/120) voit en la Justice un empêcheur de tourner en rond en particulier pour les membres du gouvernement en délicatesse avec la Justice comme Netanyahou (premier ministre) ou Dery (vice premier ministre), tous deux accusés de corruption.

La Cour suprême et l’indépendance des juges forment le seul contre-pouvoir capable de défendre la démocratie contre la faible majorité parlementaire. La Cour suprême fait respecter les lois fondamentales qui font office de constitution et garantit les droits de l’opposition, les droits des minorités et la prédominance du droit civil ainsi que le caractère raisonnable des nouvelles lois.  Les Etats Unis et les larges manifestations de protestations en Israël font une pression importante pour qu’Israël demeure une Démocratie.

La Russie et l’opinion mondiale : un pays isolé.

Le 23 février 2023, 144 pays membres de l’ONU sur 193 ont condamné la tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie et seulement 6 pays l’ont soutenue qui sont la Biélorussie, la Corée du Nord, l’Erythrée, le Mali, le Nicaragua et la Syrie.

Conclusion :

La Russie est aujourd’hui dans les mains d’un autocrate avide et maintenant admiratif l’esprit de conquête et de la férocité de Staline. Face à un peuple majoritairement soumis la Russie est devenue un pays fasciste par son organisation avec une couleur nazie compte tenu de la militarisation vengeresse enseignée à présent dans les écoles. Après être devenu l’homme le plus riche du monde grâce au système mafieux, Poutine souhaite constituer un grand empire colonial comme l’était l’URSS. Poutine a tenté plusieurs actions de conquête sur d’anciennes Républiques de l’URSS (Géorgie, Moldavie…) qui ne sont pas encore à l’abri et voudrait absorber l’Ukraine et la Biélorussie. La faible réaction internationale contre sa conquête de la Crimée a encouragé ses ambitions. L’ambition de Poutine s’est heurtée à la résistance ukrainienne menée par son président. Cette résistance  a réveillé le monde occidental et notamment l’OTAN qui a finalement et lentement apporté son aide pour que l’armée russe soit défaite. L’Ukraine a non seulement réveillé l’OTAN mais a permis son extension et par suite l’encerclement de la partie européenne de la Russie en faisant de la Baltique une mer otanienne. L’Ukraine a aussi permis de révéler les insuffisances de l’Europe en matière de défense.

La résistance ukrainienne a mis à jour la réalité du fragile village Potemkine qu’est l’armée russe indigente et pitoyablement dirigée avec pour fer de lance une milice privée composée de criminels. La Russie en est réduite à tenter de menacer la planète de son arsenal nucléaire qui la ferait pourtant disparaître ; toutefois le fait que Poutine ait déclaré qu’il ne commencerait pas d’essais nucléaires le premier permet de penser que son arsenal n’est peut-être plus totalement opérationnel car la Russie n'a pas les moyens de l’URSS et ne mérite pas d’avoir hérité de son siège au Conseil de sécurité.

La Russie est un Etat autocratique et fasciste nuisible à la stabilité des démocraties par elle-même et par ses associations avec d’autres dictatures. La coopération entre l’Iran et la Russie pourrait entraîner rapidement un conflit généralisé au Moyen orient.

La protection des démocraties passe par des étapes civilisatrices de la Russie :

1-La neutralisation de son armée permettra aux Russes d’être confronté à la réalité.

2-La traduction des Russes auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, et de crimes de génocides devant la Cour Pénale Internationale.

3-Le paiement d’indemnités à l’ensemble des victimes de la Russie et pour la reconstruction de l’Ukraine. Cette obligation entrainera sans doute le contrôle des revenus du pétrole et du gaz de Sibérie occidentale.

4-Les 83 sujets de la fédération de Russie doivent pouvoir choisir leur sort par autodétermination sous le contrôle de l’ONU et sous réserve que chacun neutralise les armes nucléaires sur son territoire. Ceci est la continuation normale du processus de décolonisation achevé dans l’ensemble du monde au XXe siècle.

En priorité chacune des 21 républiques de la fédération de Russie ainsi que les 8 Okrougs (districts autonomes), les 6 Kraïs (territoires) devraient avoir accès à l’autodétermination. Ces sujets de la fédération pourraient choisir de fusionner entre eux s’ils le souhaitent ou de demander leur rattachement à un autre pays dont ils se sentiraient plus proches. La Russie comprend environ 177 nationalités et 65 peuples autochtones réunis dans une fédération coloniale d’un autre temps. L’utilisation du russe n’est pas un critère de nationalité mais un moyen de communication interethnique.

Kaliningrad pourrait faire l’objet d’un arrangement entre la Pologne et l’Allemagne et Sakhaline devrait être restituée au Japon.

La Russie ne serait pas pour autant atomisée en minuscules pays car 77% de la population soit 110 millions d’habitants vivent sur sa partie européenne d’une superficie de 4 millions de km2 environ et composée de 15 des 21 Républiques de la Fédération. 33 millions d’habitants vivent sur sa partie asiatique de 13 millions de km2 soit une densité de 2.5 habitants par km2 similaire à celle de régions désertiques.