Réalité-2e conflit mondial 2/2

  

PARTIE 2/2

12 JUIN 2013

IV-ACCROISSEMENT DES PAYS SOUS CONTROLE ALLEMAND APRES LE DEBUT DE LA

GUERRE CONTRE L'URSS

UNTERNEHMEN BARBAROSSA - 22 JUIN 1941 - OFFENSICE DE L'ALLEMAGNE NAZIE CONTRE L'URSS

De juin à décembre 1941, l'Allemagne envahit le territoire Polonais contrôlé par les Russes puis les trois pays baltes : Lituanie, Lettonie et Estonie où les populations et de nombreuses milices leur sont généralement favorables et les assistent. Les troupes allemandes envahissent la Biélorussie et l'Ukraine, puis arrivent à proximité de Moscou et occupent une large bande du territoire russe de la mer baltique à la mer noire le 9 décembre 1941. 

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V-LA RUPTURE DES ETAT UNIS AVEC L'ISOLATIONISME GRACE NOTAMMENT AUX

CONSEQUENCES DE LA BRILLANTE VICTOIRE DE L'ARMEE ROUGE SUR LE JAPON

L'intervention du Japon en Mandchourie au début des années 1930 provoque une montée de tension entre l'Union Soviétique et les Japonais. Les Soviétiques et la Mongolie vont alors coopérer en signant un  traité d'amitié de dix ans, le 12 mars 1936.

Après plusieurs incidents de frontière, la tension finit par déboucher en août et septembre 1939, sur un conflit ouvert, à Khakhin-Gol, où les forces soviétiques commandées par le Général Joukov vont infliger une lourde défaite aux forces nippones.

Au cours de cette bataille, les Soviétiques utilisent, pour la première fois  de nombreux chars dont l'action est coordonnée avec celle de l'artillerie alors  que l'aviation sert de force d'appui des troupes au sol.  

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Ilyouchine Il (Sturmovik)


Le Japon à la suite de cette défaite,  renonce à ses objectifs de conquêtes dans l'Asie du nord et choisit de porter ses efforts sur les territoires d'Asie du Sud-Est pour leurs ressources en pétrole et en matières premières et sur le pacifique.

Les américains conteste la présence japonaise en Chine qui bénéficiera du plan Lend-Lease et organise avec les Pays-Bas un embargo sur le pétrole et l'acier à destination du Japon afin de s'opposer au objectifs de conquête du Japon en Asie du Sud-Est. La flotte américaine du Pacifique devient donc un objectif militaire pour le Japon.

Le Japon  mène  l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre  1941 qui provoque l'entrée en Guerre des États Unis contre le Japon, ce qui entraine la déclaration de guerre de l'Allemagne et de l'Italie contre les États Unis Unis qui se voient obligés de participer directement au conflit mondial.

 

Les États Unis entrent ainsi en guerre "très tardivement" bien après l'invasion de la Pologne en 1939 et six mois après le déclenchement de la guerre contre l'URSS et alors que l'Europe continentale est sous contrôle allemand ou Italien et que les troupes allemandes  sont aux portes de Moscou.

On aurait pu craindre que sans Pearl Harbour, les États Unis maintiennent leur comportement isolationniste.

 

LE PROGRAMME LEND-LEASE (Prêt-bail) 

La loi Lend-Lease, signée le 11mars 1941  autorise le Président des États-Unis à « vendre, céder, échanger, louer, ou doter par d'autres moyens » tout matériel de défense à tout gouvernement « que le Président estime vital pour la défense des États-Unis. »

Le Royaume Uni recevra 63% de cette aide et l'URSS principale force combattante sur le terrain seulement 22.5%.  

Ce rôle de ravitaillement constitue la majeure partie de l'intervention des États Unis sur le sol européen jusqu'en juin 1944, alors que l'Armée Rouge doit seule faire face en Europe aux forces de l'Axe.  Toutefois les États Unis décident d'aider l'URSS avant même le déclenchement de l'opération Barbarossa et sont  donc plus lucides que les pays alliés européens qui avaient isolé l'URSS.

De 1941 à 1945, les aides américaines s'élèvent à 50,1 milliards de dollars qui seraient équivalents à $ 647 milliards de dollars aujourd'hui.

 

Livraisons à l'URSS:

Les livraisons se font sur différents itinéraires : maritimes jusqu'à la péninsule de Kola et par la mer de Barents par les convois de l'Artique  et terrestre  par  le Corridor Perse à travers l'Iran.

 

Avions

14 795

Chars d'assaut

7 056

Jeeps

51 503

Camions

375 883

Motos

35 170

Tracteurs

8 071

Pièces d'artillerie

8 218

Mitrailleuses

131 633

Explosifs

345 735 tonnes

Équipement de construction

 10 910 000 dollars

Voitures de fret de chemin de fer

11 155

Locomotives

1 981

Navires cargo

90

Escorteurs chasseur de sous-marins

105

Vedettes lance-torpilles

197

Moteurs de bateaux

7 784

Nourriture

4 478 000 tonnes

Machines et équipement

1 078 965 000 dollars

Métaux non-ferreux

802 000 tonnes

Produits pétroliers

2 670 000 tonnes

Produits chimiques

842 000 tonnes

Coton

106 893 000 tonnes

Cuir

49 860 tonnes

Pneus

3 786 000

Bottes

15 417 001 paires

   


L'armée rouge va surtout se battre avec les moyens que lui fournit l'industrie de l'URSS. L'industrie stratégique et d'armement soviétique a été  rapidement déménagée dans l'Oural à l'abri  de l'avance des troupes  Allemands.

 

VI - LES INTERVENTIONS MILITAIRES DES ALLIES ANGLO-AMERICAINS EN EUROPE   

Les américains entrent en guerre en le 8 décembre 1941 grâce aux  Japonais qui ont attaqué leur flotte du Pacifique soit 2 années et 3 mois après la déclaration de guerre de la France et du Royaume Uni à l'Allemagne.

Les américains se sont contentés de déclarer la guerre au Japon mais par le jeu des alliances l'Allemagne et l'Italie leur déclarent aussi la guerre et les obligent à entrer dans le conflit. 

Lorsque les Japonais "forcent" les américains à entrer en guerre avec l'Allemagne et l'Italie, l'Europe continentale est entièrement sous le contrôle des forces de l'Axe jusqu'aux portes de Moscou. 

L'offensive contre Pearl Harbor aura été un élément déclencheur plus important que l'état lamentable de l'Europe, pour décider les Américains à intervenir dans le conflit. Contrairement à ce les Américains avaient prétendu "Europe first" ils concentrent d'abord leurs efforts contre le Japon.

Ce n'est que le 8 novembre 1942 soit un an presque après l'entrée en guerre des États Unis en Europe que les américains déclenchent  l'opération Torch pour prendre le contrôle de l'Algérie et du Maroc et qu'ils s'approcheront ainsi de  l'Europe.

Le 28 Novembre 1943 à la conférence de Téhéran, Churchill et Roosevelt décident du principe débarquement en Normandie sur la demande de Staline qui réclame des autres alliés qu'ils se battent en Europe au lieu de laisser l'URSS seule face à l'Allemagne.

Ce n'est que le 6 juin 1944 soit 7 mois après la conférence de Téhéran  et 3 ans et 9 mois après le début de la guerre que les alliés anglo-américains font une première intervention "significative" en Europe continentale avec le  débarquement en Normandie. Les américains qui auraient  prévu la fin de la guerre pour 1944, interviennent donc véritablement en Europe pour les 6 derniers mois du conflit selon cette estimation,  mais l'acharnement allemand les obligera à rester un peu plus longtemps.

Les interventions anglo-américaines en Europe sont très tardives mais aussi lentes et pénibles alors que l'Armée Rouge détruit l'armée allemande et  progresse rapidement.

La  campagne d'Italie avait  commencé  le 10 juin 1943 mais les alliés ont été bloqués dans ce pays par les allemands pratiquement jusqu'à la capitulation de l'Allemagne.


a- La très lente et pénible campagne d'Italie

Cette campagne est particulièrement "lente" elle commence en 1943 et se termine pratiquement avec la reddition de l'Allemagne le 8 mai 1945. Cette opération est essentiellement anglo-américaine avec la contribution annexe de  corps  expéditionnaires de plusieurs pays dont le plus efficace  aura été celui de Pologne.

Le corps expéditionnaires français ne comprend que 112 000 soldats dont   67 000 musulmans non reconnus comme français et victimes du colonialisme soit en tout un chiffre seulement équivalent à celui des troupes canadiennes. Le débarquement en Italie se fait en trois étapes du 9 juillet 1943 au 22 janvier 1944 avec les opérations Husky: 160 000 soldats, Avalanche: 190 000 soldats et Anzio: 110 000 soldats.

Mussolini mis en minorité le 24 juillet 1943 lors de la réunion extraordinaire du Grand conseil fasciste, est incarcéré; le maréchal Badoglio forme un nouveau gouvernement et annonce la reddition de l'armée italienne le 8 septembre 1943; les allemands décident de freiner  la progression alliée et prennent le relai de l'armée italienne.

Les Allemands  résistent  plusieurs mois sur  la ligne Gustave dont la clef est le mont Cassin, mais le 17 mai 1944 les alliés Polonais en prennent le contrôle  et ouvrent  la route de Rome qui est libérée le 4 juin.

Les Allemands se replient sur la ligne Gothique et bloquent à nouveau les alliés. Le 9 avril 1945 les Polonais prennent Bologne et les alliés franchissent enfin le Pô le 25 avril 1945. Ce n'est que le 2 mai 1945 que les allemands capitulent en Italie, soit seulement 6 jours avant leur capitulation générale.

Les alliés auront mis près de deux ans à prendre l'Italie du fait de la résistance de l'armée allemande, alors que l'armée Italienne s'était rendue dès 1943.

 

b- Le pénible débarquement de Normandie

Les alliés anglo-américains pensent intervenir pour les derniers mois du conflit et à la demande insistante de l'URSS,  mais aussi probablement pour prendre  possession de leurs zones d'influence sur lesquelles ils s'étaient accordés à la conférence de Téhéran et  pour pendre une part à la libération de l'Europe.

L'opération "Overlord" dont le but est de prendre en 40 jours Caen et le port de Cherbourg (Opération Neptune),  la Bretagne et des ports de l'atlantique en avançant  jusqu’à une ligne Le Havre-Le Mans-Tours, dure  en fait 87 jours.

Prés de  3 millions  de soldats alliés, 400 000 véhicules, 3 millions de tonnes d'équipements et de ravitaillements passent par la Normandie.

Le système de pipeline PLUTO (Pipe-Lines Under The Ocean) n'a pas un débit suffisant,   le port de Cherbourg qui devait être le premier port en eaux profondes des alliés ne sera utilisable qu'en août 1944. La prise de Caen est difficile.

Les troupes américaines doivent progresser dans une zone de bocage très favorable aux troupes allemandes.  Falaise n'est libérée  que le 16 août, Paris et Lisieux sont libérés le 25 août, Rouen le 30 août  et Dieppe le 1er septembre 1944.

Les troupes françaises ayant participé au débarquement de Normandie  ne semblent se composer que des 14 500 soldats de la 2e DB dont une partie importante est issue de l'Armée d'Afrique et des 177 soldats du commandant Kieffer à comparer aux 3 millions de soldats qui passent par la Normandie. 

 

c- Le débarquement en Provence du 15 août 1944

Les troupes russes avancent et vont atteindre la frontière polonaise face à une armée allemande en déroute, il est donc temps d'ouvrir un nouveau front  contre l'armée allemande.

350 000 soldats débarquent en Provence dont 120 000 américains et 230 000 soldats sous le drapeau français. Les troupes sous le drapeau français comprennent approximativement 23 000 métropolitains, 110 000 pieds noirs et 120 000 maghrébins musulmans et victimes du colonialisme.

La progression est rapide vers le nord pour rejoindre le front de l'Ouest, ce qui semble enfin encourager Paris à l'insurrection du 19 au 25 août 1944.

 

VII -CONFERENCES DE MOSCOU-1944 ET DE YALTA-1945


 

La conférence de Yalta se tient du 4 au 11 février 1945 et   réunit comme à Téhéran Staline, Churchill et  Roosevelt dans les buts suivants :

 

  • adopter une stratégie commune afin d'accélérer la fin de la guerre ;
  • régler le sort de l’Europe après la défaite de l'Allemagne ;
  • garantir la stabilité du nouvel ordre du monde après la victoire.

 

L'URSS obtient la confirmation des décisions de la conférence de Moscou du 9 octobre 1944 (nom de code Tolstoï) partageant l'Europe en « zones d'influence » après la guerre entre pays occidentaux et URSS. L'URSS désire être  préservée par  un glacis territorial et politique, de futures attaques de l'Allemagne .

 

A Yalta Churchill et Roosevelt obtiennent de Staline la promesse d'une entrée en guerre de l'URSS contre le Japon dans les trois mois suivant la capitulation de l’Allemagne et l'URSS obtient les territoires polonais concédés dans le Pacte Germano-Sovietique  sur les quels les Polonais sont une minorité.

 

VIII- POSITION DES ETATS UNIS ET DE DU ROYAUME UNI A L'EGARD DE LA SHOAH

PENDANT LA GUERRE

Il ne fait pas de doute que l'État major anglo-américain était informé de la solution finale en cours d'exécution, mais il apparait  que ce problème n'a pas été considéré comme une priorité stratégique au plan militaire.

Parmi les nombreux bombardements effectués par les alliés on aurait pu s'attendre par exemple à ce que le réseau ferré menant aux camps d'extermination en soit l'une des cibles.

Le témoignage de Jan Karski est particulièrement important. Il avait été  chargé par les partisans polonais,  d'informer le gouvernement polonais en exil de la situation du pays.  Il avait pu s'introduire dans le Ghetto de Varsovie et dans le camp de concentration d'Izbica Lubelska et fournir des informations sur la solution finale en cours d'exécution.

Il fait part de ces informations au gouvernement Polonais en exil, et aux gouvernements britannique et américain. Il rencontre successivement, le ministre britannique des Affaires étrangères Anthony Eden et le président des États Unis, Franklin Roosevelt avec lequel il a un très long entretien le 28 juillet 1943. 

Le général Sikorski, chef du gouvernement polonais à Londres envoie d'abord le Rapport Karski aux gouvernements britannique et américain avec une demande d'aide aux Juifs polonais, puis à des personnalités politiques, de la presse , de l'Église  mais ne rencontre que  de l'indifférence; ce rapport est même mentionné dans les communiqué de la radio française à Londres en 1943. 

Jan Karski a informé le plus grand nombre de dirigeants politiques à travers le monde de l’horreur qu'étaient en train de vivre les Juifs d'Europe et voulait les convaincre « d'informer la population allemande que des bombardements de représailles seraient effectués si l'extermination n'était pas interrompue », mais son idée n'a pas été retenue.

L’indifférence des États occidentaux à l’égard de la Shoah en cours d’exécution aura permis à l'Allemagne d'exterminer 62.5% du peuple juif Européen.

Cette catastrophe explique la méfiance des gouvernements d’Israël à l'égard de l'Europe et leur conviction que leur meilleur allié est leur armée.

 

IX-DESINFORMATION CONCERNANT L'HISTOIRE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

 

Bien que la Guerre ait été gagnée en Europe par l'Armée Rouge et que les troupes anglo-américaines ne soient véritablement intervenues que lorsque que l'Allemagne  était moribonde, les pays européens  ont préféré ne retenir que les  quelques opérations qui ont eu lieu en Europe de l'Ouest à l'initiative des forces anglo-américaines. 

Récemment on a pu encore entendre les médias français répéter que les forces alliées débarquées en Normandie avaient  libéré l'Europe.

Parmi les raisons supposées de cette prise de position partisane on peut noter: 

  • le fait que les européens de l'Ouest n'aient vu que les troupes anglo-américaines et même parfois des soldats français parmi les troupes anglo-américaines; le rôle des musées et des écoles est de corriger  les observations de surface  par une analyse de fond mais ceci n'a pas été fait du tout ou suffisamment.
  • le fait que les musées et expositions portent principalement sur le front de l'Ouest et négligent significativement le lieu clef du conflit en Europe.
  • Le fait que Hollywood ait consacré l'ensemble des ses films aux opérations anglo-américaines et inscrit dans la mémoire du monde une interprétation restreinte de l'Histoire relayée par l'ensemble des médias occidentaux. 
  • Cette tendance peut trouver une explication dans le cadre de la guerre froide, mais celle-ci est supposée être terminée depuis plus de 20 ans.
  • L'anticommunisme accru par la guerre froide et qui fait que l'Europe occidentale et maintenant l'Europe de l'Est  ne veut pas reconnaître sa dette  envers l'Armée Rouge.

Seul le gouvernement d'Israël, proche allié des États Unis,  reconnaît que le Peuple Juif et Israël ont une dette de gratitude envers l'Armée Rouge qui a été consacrée le 25 juin 2012 par un monument prestigieux sur un site réservé aux soldats tombés au combat.

Pourtant le peuple Juif a connu en URSS les pires aspects du Stalinisme, mais la reconnaissance d'une dette morale est une question d'honneur et de dignité qui devrait s'imposer à tous.

 

X-L'ARMEE ROUGE


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Général Gueorgui Joukov

Vainqueur de Khalkhin-GolSauveur de Moscou:1941-1942, artisan de la bataille de Stalingrad:1943,

Commandant en chef du front de Biélorussie

 Vainqueur de Berlin

Le 8 mai 1945, il reçoit  la capitulation allemande. 


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L'armée Rouge inclut de nombreuses  combattantes (souvent tireuses d'élite ou pilotes)

 

 

1-LE DEPLACEMENT DE L'INDUSTRIE SOVIETIQUE

L'Union Soviétique de 1941 est un pays industriellement   développé. L'industrialisation forcée des années 1930 lui permet de n'être dépassée dans le monde que par les Etats Unis en termes de production industrielle lourde. Ses matériels militaires sont souvent à la pointe de l'industrie mondiale, comme les chasseurs I-16 ou le char T26 puis T34.

Toutefois depuis 1939, l'industrie d'armement du pays traverse une crise de transition et les nouveaux produits ont beaucoup de mal à entrer en production de masse.

L'URSS a besoin d'un répit pour mettre à niveau son industrie lourde et militaire qu'il faudra par la suite déménager  en Oural afin de les mettre à l'abri de l'avancée des troupes allemandes.  

Le déménagement de la base industrielle soviétique en Oural accompagné par  25 millions de civils est réalisé au moyen de gigantesques trains tirés par de puissantes locomotives. Un comité de défense nationale (GKO) planifie l'évacuation de 1500 sites industriels menacés vers l'Oural et l’Asie centrale  en utilisant  un million et demi de wagons. 

La plupart des usines sont réimplantées dans l'Oural et 300 seulement en Asie central. Ces opération d'évacuation sont un succès et permettent à l'URSS de continuer à produire des armes améliorées.

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Chars produits dans des Klokhozes

 

Pour évacuer de grandes usines comme les aciéries 10 000 wagons sont parfois nécessaires ; des milliers de trains parcourent ainsi l'URSS. Les ouvriers  partent avec leurs usines. Arrivées à destination les différentes machines sont immédiatement déchargées et remontées permettant le redémarrage de la production dans les 3 mois de la date démontage. 

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Pour augmenter les effectifs de l'armée, les femmes prennent la place des hommes dans les usines et dans les champs. Les hommes partis au front représenteront jusqu'à 60% en 1945 de l'effectif du système de production contre 35% en 1941 et  de nombreuses femmes sont volontaires pour s'engager dans l'Armée Rouge.

En 1941 les effectifs de l'Armée Rouge atteignent en tout environ 4 millions de soldats qui seront portés  à 12.5 millions en 1944 malgré les énormes pertes.

Alors que l'ensemble des structures industrielles sont tournées vers la production militaire, les vacances et jours fériés sont supprimés et la semaine de travail est portée a 72 heures.

De plus le peuple russe souffre  de la faim  car l'Ukraine grand fournisseur de blé est tombée aux mains des allemands dés septembre1941.

Les efforts ne se limitent pas à l'industrie ; la production agricole est stimulée pour compenser la perte de l’Ukraine. Les superficies ensemencées en céréales augmentent de 2,2 millions d'hectares par rapport à 1940. Toutefois la production en grain est inférieure d'un tiers à celle de 1940 et le bétail n'est pas reconstitué.

La capacité de l'industrie russe durant la seconde guerre mondiale a surpris les allemands  et les autres alliés car elle n'a cessé croître et a aussi permis  de faire capituler l'Allemagne.

Les dépenses soviétiques de guerre vont augmenter de 10 milliards de dollars en 1940 à 27 milliards en 1944, plaçant l’URSS au 2ème rang des pays alliés  derrière les États Unis.

L'industrie allemande produit des armes sophistiquées en nombre limité tandis que l'industrie soviétique produit en grandes masses.

L'industrie russe produit plus de blindés que les États-Unis alors qu’elle doit faire face à la   destruction de son territoire.

 

2-Production de chars

Le T34 est conçu pour remplacer le T26 mais lorsque les Allemands attaquent l’URSS en juin 1941, seuls 12 % des chars sont des T-34, alors qu'en juin-1943 cette proportion augmente  à 60 % puis à 100% en 1944. De 1941 à 1945, 52 000 T34 ont été produits.

Le T34 considéré comme le meilleur char de la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1943,  joue un rôle important dans la victoire de l’Armée Rouge et influence la conception de tous les nouveaux les chars de cette période.  Il surpasse les chars allemands par sa puissance de feu et ses performances.

Ce char combine plusieurs  innovations comme le blindage inclinée et soudé, le bloc moteur en aluminium, le moteur diesel, la transmission compacte et une vitesse élevée; le T34 représente le meilleur compromis entre puissance, blindage, et mobilité.

 Le T34 va imposer l'amélioration des chars allemands et par suite aussi celle du T34 qui devient le T34/85 produit à partir de  1943.

 Production de

Chars

1940

1941

1942

1943

1944

1945

Total

Allemagne

2 200

5 120

6 000

12 150

19 807

-

45 277

URSS

2 794

4 742

24 668

24 000

29 000

22 590

107 794

USA

346

4 052

24 997

29 497

17 565

20 000

97 000

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 T 34

L'Armée Rouge commence la guerre avec des avions désuets tels que le chasseur biplan I-153, mis en service sur les premières lignes par nécessité.  

Avec la production d'avions tels que  le Yak-3 et le La-7, l'aviation  soviétique fait de nets progrès.

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La Force aérienne russe bénéficie d'un programme de modernisation après le début de l'opération Barbarossa. Le rôle de l'aviation soviétique est surtout concentré sur le soutien tactique au sol.

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3-Forces en présence en 1941

 

A-Armée Rouge

L’Armée Rouge dispose au total, en juin 1941, de 209 divisions d’infanterie en Europe dont soit en principe de près de 3 000 000 soldats à l'Ouest et de 37 500 canons, 1 540 chasseurs modernes, 7 500 avions désuets et 15 000 chars soit plus que tous les chars du reste du monde réunis mais seulement  1 860 sont des T34.

L’Union soviétique doit garder une quarantaine de divisions en Extrême-orient pour faire  face à une éventuelle attaque japonaise  (approximativement 500 000 soldats).

 

B-Armée allemande

L'Allemagne a mobilisé avec ses alliés de l'Axe plus de 3.6 millions de soldats pour l'opération Barbarossa; Ils se déploient d'abord en Prusse Orientale, en Pologne, en Slovaquie et en Moldavie avant de pénétrer en URSS. Cette armée comprend  500 000 soldats hongrois, roumains et finlandais rejoints ensuite par 200 000 Italiens.

L’Allemagne engage 159  de ses 220 divisions soit 72% des ses effectifs globaux et 42 division d'autres pays de l'Axe bien équipées et motorisées avec  600 000  véhicules dont 3 650 chars (85% des blindés allemands),   2 800 avions et 47 000 canons et mortiers.

 

4-L'ECRASEMENT DE L'ALLEMAGNE NAZIE PAR L'ARMEE ROUGE


Principales étapes: De l'offensive allemande à la Victoire


1941

Le 22 juin 1941 plus de 3 600 000 soldats allemands et alliés de l’Allemagne, soutenus par les chars, l'artillerie et l'aviation débutent l’opération Barbarossa.

Les objectifs stratégiques de cette opération sont les suivants:

  • établir avant l'hiver, une ligne de défense partant de Leningrad qui se continuerait en suivant le cours de la Volga jusqu’à son embouchure
  • détruire rapidement et complètement l'Armée Rouge.

L'offensive est menée sur trois axes en appliquant la tactique de la Blitzkrieg:

  • Groupe d'armées-Nord
  • Groupe d'armées-Centre
  • Groupe d'armées-Sud

La majeure partie de l'aviation soviétique est écrasée au sol et perd près de 4 000 appareils en quelques jours.

  • L'objectif du Groupe d'Armées-Nord est Leningrad à travers les pays baltes. Au nord du cercle arctique, l'Allemagne lance depuis la Finlande, l'opération "Silberfuchs" destinée à prendre le port soviétique de Mourmansk sur le golfe de Kola, mais l'Armée Rouge résiste.
  • L'attaque principale est menée par le Groupe d'Armées-Centre. Ce groupe parcourt près de 650 km en six jours et franchit le Dniepr le 11 juillet 1941. La cible suivante est Smolensk qui tombe le 16 juillet, mais la forte résistance soviétique dans la zone et le retard pris par les deux autres groupes (Nord et Sud) poussent l'Allemagne à stopper son avance vers Moscou.
  • Le Groupe d'Armées-Sud doit envahir l'Ukraine. Sa progression est plus lente que celle des autres groupes et il subit de lourdes pertes. Une fois le corridor vers Kiev sécurisé, les blindés traversent Dniepopetrovsk et encerclemnt près de 50 divisions soviétiques dans la région de Kiev. Les Allemands font     400 000 prisonniers et Kiev tombe le 19 septembre 1941.

A la différence des autres armées européennes, l’Armée Rouge ne fuit pas dès le début des combats mais résiste et oblige les allemands à modifier leurs plans.

Dès la fin de l'été, les troupes allemandes se heurtent à de grandes difficultés logistiques en raison du nombre important de ses soldats éparpillés sur un vaste territoire. La Luftwaffe est aussi moins efficace qu'à l'ouest toujours en raison de l'immense surface à couvrir.

Après la prise de Kiev, le commandement allemand  constate que les objectifs de l'opération Barbarossa ne sont pas atteints et que  l'Armée Rouge, malgré de lourdes  pertes, ne s'est pas effondrée.  

Les allemands pensent  alors que pour briser les Russes, il faut prendre Moscou: Opération Typhon.

La Wehrmacht attaque sur deux axes pour s'emparer de Moscou ; le but de l'offensive est de déborder Moscou par le nord et le sud. L'opération Typhon débute le 30 septembre 1941 alors que la température commence à descendre. L'Armée Rouge utilise  toutes ses unités et 540 000 soldats russes sont faits prisonniers. Les lignes de défense tombent et à  la fin du mois de novembre 1941 les allemands sont  à moins de 30 km de Moscou.

Le Groupe d'armées-Nord qui est aux portes de Leningrad coupe l'approvisionnement de la ville; c'est le début du siège de 900 jours de Leningrad. 

Le Groupe d'armées-Sud avance  vers les rives de la mer d'Azov, à travers Khakov, Koursk et Stalino. Les allemands entrent  en Crimée et prennent le contrôle de la péninsule et le 21 novembre 1941 Rostov sur le Don tombe;  l'approvisionnement des Allemands devient difficile et ils doivent abandonner  la ville.

L'avancée allemande est ralentie par les conditions climatiques, par la résistance acharnée de l'Armée rouge et un ravitaillement qui devient difficile compte tenu de l'éparpillement des troupes et de l'importance des distances.

Au cours du mois de novembre 1941, le général Georgi Joukov prépare une contre-attaque avec les troupes sibériennes bien entraînées et rapatriées d'Extrême-Orient où le risque d'offensive Japonaise n'est plus craint. Le 5 décembre 1941 les armées de Sibérie incluant des bataillons sur skis contre-attaquent au nord et aus sude de Moscou par des températures très basses.

Les lignes allemandes sont éventrées. Les troupes soviétiques utilisent les chars T34 avec le soutien  des lance-roquettes Katyusha et des bataillons sur skis.

En décembre 1941 et janvier 1942 l'Armée Rouge  continue son attaque par  des températures variant de -20 à -40 degrés et libèrent définitivement la région de Moscou. Une cinquantaine de divisions allemandes sont détruites et d'autres sont piégées dans les villes de Demiansk et Kholm.


1942

En 1942, l'armée allemande a reconstitué son nombre de divisions, mais  n'est plus en mesure de lancer une offensive généralisée.  La destruction totale de l'Armée Rouge est  un objectif hors de portée des allemands qui tentent de conquérir des territoires pour prolonger la guerre. 

Les Allemands avaient prévu de s'emparer de Leningrad et de rejoindre les forces finlandaises sur la rive Est du lac Ladoga. L'Armée Rouge lance l'offensive de Siniavino en direction de Leningrad. Le 9septembre 1942, la percée russe atteint  9 kilomètres mais le 22 septembre les Allemands lancent une contre-attaque qui parvient à briser la ligne de défense soviétique. L'offensive de Siniavino est un échec pour les Russes mais les Allemands doivent renoncer à la conquête de Leningrad.

Les allemands envahissent toute la Crimée  et s'emparent de Sébastopol en juillet 1942. Ils  mènent  une  offensive d'Orel à Rostov avec pour objectif les champs de pétrole du Caucase et la Volga (importante voie de ravitaillement).

Le Groupe d'Armées-Sud est divisée en deux et lance une offensive le 28 juin 1942 selon deux axes: le Groupe d'armées A doit s'emparer des champs de pétrole du Caucase et le Groupe d'Armées B est dirigée  vers le Nord-est pour prendre Stalingrad. Cette organisation complique la logistique et ralentit l'armée allemande. Les Allemands atteignent la Volga le 23 août 1942 au sud de Stalingrad. Les Soviétiques canalisent l'attaque allemande dans Stalingrad. Ils y concentrent des moyens de défense et obligent les unités mobiles allemandes à s'engager dans des combats de rue pour lesquelles elles ne sont pas entrainées.

Au sud, les blindés allemands atteignent le Caucase mais  les puits de pétrole de Maïkop ont été détruits par les Russes et Bakou est à 500 km.  Le front s'étend sur 3000 km et pour des raisons de ravitaillement l'armée allemande est bloquée.

Alors que l'armée allemande tente de s'emparer de Stalingrad, l'Armée Rouge  concentre des troupes des deux côtés de la ville pour former une tenaille et lance l'opération Uranus le 12 novembre 1942 afin de détruire les armées roumaines et hongroises qui constituent les flancs de l'armée allemande. Les Allemands concentrés dans Stalingrad, ne peuvent contrer cette offensive. L'Armée Rouge  referme les deux pinces de la tenaille le 22 novembre 1942 à Kaltch et  encerclent 300 000 soldats allemands.

Les Allemands créent le Groupe d'armées du Don pour secourir leurs troupes  dans Stalingrad et attaquent le 12 décembre 1942 , mais les Russes ont renforcé leur ligne de défense; les allemands sont paralysés à partir du 24 décembre 1942.

 

1943

Le 31 janvier 1943, les 90 000 survivants de l'armée allemande piégée dans Stalingrad se rendent.

L'Armée Rouge attaque alors les allemands au Sud et reprennent Koursk le 8 février 1943 et Kharkov à la mi-mars 1943.

A Leningrad l'Armée Rouge lance l'opération  Iskra le 12 janvier 1943 pour ravitailler la ville et le 19 janvier les Allemands  battent en retraite.

Au cours de l’été 1943, la Wehrmacht n'a plus la capacité de battre l'URSS et tente des offensives en direction de Koursk mais les Allemands sont rapidement contraints à la défensive.

L'offensive de Koursk du 5 juillet 1943 est la dernière offensive que l'Allemagne aura lancée sur le front russe et représente le  tournant qui mènera les allemands à la capitulation générale.

L'Armée rouge lance une série d'offensives  du nord au sud pour repousser les Allemands vers l'Ouest. Ces multiples offensives soviétiques ont un coût élevé en hommes et en matériels mais obligent les Allemands à se replier "inexorablement." 

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Le 24 août 1943 l'Armée Rouge entreprend une offensive  générale de Smolensk à la mer Noire, pour libérer le bassin industriel du Donbass et repousse les troupes allemandes sur le Dniepr. Briansk et Smolensk sont reprises. La prise de Smolensk le 25 septembre 1943 déséquilibre l'ensemble du dispositif défensif allemand.

L’Armée Rouge parvient à assurer des têtes de pont sur le côté occidental du Dniepr et libère Kiev, le 6 novembre 1943 que les Allemands ont rasé avant leur départ.


1944

En janvier 1944, l'Armée Rouge lance une nouvelle offensive et atteint l'ancienne frontière sovieto-polonaise de 1939.  

Au sud, l'Armée Rouge  traverse le Dniepr et encercle 60 000 soldats allemands autour de la ville de Korsun.

Le 3 mars1944, l'Armée rouge avance jusqu'à la frontière roumaine puis reprend Odessa en avril 1944 et  Sébastopol le 10 mai.

Une offensive russe est menée dans le nord en janvier 1944 qui repousse les allemands jusqu'à la frontière lituanienne.

Les Allemands se replient en rasant les villes et villages et en massacrant les civils. Les soldats russes découvrent cette situation  à mesure qu'ils libèrent le territoire et cela influencera leur comportement lorsqu'ils entreront sur le territoire allemand.

"Ce n'est que lorsque l'Armée allemande est totalement en déroute que les alliés anglo-américains lancent "beaucoup trop tard" le 6 juin 1944 l'opération Overlord.

 

Il se sera écoulé 2 ans 4 mois et 17 jours entre la conférence de Wannsee et l'opération Overlord.

Le 22 juin 1944, soit 3 ans après le déclenchement de l'opération Barbarossa, l'Armée Rouge lance l'opération "Bagration"destinée à libérer la Biélorussie.

Les Allemands n'ont plus que 800 000 hommes sur ce front face à 2,3 millions de soldats de l'Armée Rouge  avec dix fois plus de chars et sept fois plus d'avions que les allemands.

Le front allemand est éventré et Minsk est libérée le 3 juillet 1944. Le groupe d'armées-Centre allemand disparait sous le choc. L'Armée rouge capture des dizaines de milliers de soldats allemands dont 17 généraux.

Une offensive en direction de Lvov est lancée le 17 juillet 1944 qui met en déroute les forces allemandes en Ukraine. Bucarest est libérée le 31 août 1944.

Au Nord, la progression rapide de l'Armée Rouge menace  les unités allemandes du Groupe d'Armées-Nord.

L'Armée Rouge lance  le 9 juin 1944, une offensive contre les Finlandais qui doivent se replier et signent un armistice à Moscou en septembre 1944.

L'Armée Rouge parvient sur la rive Est de la Vistule, devant Varsovie, le 10 septembre 1944. Varsovie, détruite à 85 %, est libérée le 17 janvier 1945.

Au Sud, une offensive déclenchée le 20 août 1944 met en déroute  les troupes allemandes et hongroises. Le 28 août1944, la frontière bulgare est atteinte et  Sofia est libérée le 9 septembre 1944.

Les partisans yougoslaves communistes de Tito lancent une opération conjointe avec l'Armée rouge pour chasser les Allemands de Yougoslavie et  Belgrade est libérée le 20 octobre 1944.

Sous la pression de l'offensive soviétique dans les pays baltes, le Groupe allemand d'Armées-Nord  se replie en Estonie et est encerclé dans la poche de Courlande:  200 000 Allemands et collaborateurs baltes y sont isolés jusqu'à la fin de la guerre.


1945

Les unités allemandes se retranchent dans Budapest et affrontent les forces de l’Armée Rouge qui sont aux portes de la ville à la fin décembre 1944. 50 000 soldats allemands et hongrois sont tués et 140 000 faits prisonniers au cours des combats autour et dans la ville. L'Armée Rouge lance l'assaut et la garnison allemande se rend le 13 février 1945.

En janvier 1945, 900 000 soldats allemands sont cantonnés sur le front de la Vistule avec  2 000 chars et doivent faire face  à  2, 3 millions de soldats de l'Armée Rouge,  6 500 chars, 32 000 canons et 4 500 avions dont l'objectif est d'établir des têtes de pont sur l'Oder (frontière allemande).

À ces effectifs s'ajoutent les Armés Russes qui doivent prendre la Prusse Orientale et l'isoler et qui  comptent 1. 7 million de soldats, 3 300 chars,      28 000 canons et  3 000 avions.

Les offensives lancées en Pologne à partir du 12 janvier 1945 brisent les unités allemandes. Disposant d'une supériorité en troupes et en matériel, l'Armée Rouge lance à partir  des têtes de pont de la Vistule, une offensive qui perce les lignes Allemandes et en progressant de 400 km en 23 jours pour atteindre l'Oder (frontière allemande).

 Cette vitesse de progression contraste particulièrement avec celle des troupes des anglo-américaines en Italie et en Normandie.

En Janvier 1945 l'Armée Rouge libère les villes de Varsovie, Cracovie et Lodz puis s'empare du bassin industriel de Haute-Silésie à la fin de janvier 1945 et libère le camp d'extermination d'Auschwitz puis  termine la conquête de la Prusse orientale en avril 1945.  

La guerre est perdue pour les allemands mais ils  continuent à s’acharner sur les déportés des camps de concentration jusqu'au dernier moment puis tentent de  les évacuer dans d'atroces conditions en continuant les exécutions.

L'Oder est atteint en février 1945 et les allemands tentent de ralentir l'avance de l'Armée Rouge sur Berlin avec des forces réduites aux membres du Volkssturm (milice populaire) et des Jeunesses Hitlériennes.

Après s'être assuré du contrôle de têtes de pont sur l'Oder,  l'Armée Rouge atteint  la côte baltique le 4 mars 1945 et libère les ports de Poméranie: Kolberg le 18 mars 1945, Stettin le 20 mars, Gotenhafen le 28 mars et Dantzig le 30 mars.

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L'Armée rouge entre en Autriche le 30 mars 1945 et prend Vienne le 13 avril.

Au début du mois d'avril 1945, l'Armée Rouge  lance l'assaut sur Berlin.  2,5 millions de soldats, 6 250 chars, 7 500 avions et 41 600 pièces d'artillerie sont rassemblés pour prendre Berlin. L’Armée rouge se fraie un passage jusqu'au cœur de la ville qu'elle atteint le 30 avril 1945. Hitler se suicide le même jour et  la reddition de Berlin est signée le 2 mai 1945.

Depuis janvier 1945, l'Armée Rouge aura mobilisé plus de 6.5 millions de soldats pour obtenir la capitulation de l'Allemagne et aura organisé la plus grande offensive militaire de l'Histoire.

La cérémonie officielle de reddition  de l'Allemagne est ouverte par le Général Joukov  le 8 mai 1945 près de Berlin au cours de laquelle le maréchal Wilhelm Keitel signe l'acte de  capitulation. La première parade de la Victoire a lieu à Moscou le 24 juin 1945.


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 Prise du Reichstag par l'Armée Rouge

 

5-Conséquences et pertes civiles et militaires 

Le front russe est de très loin le plus grand et le plus sanglant théâtre d'opérations de la Seconde Guerre Mondiale avec 30 millions de morts sur des territoires plus vastes que tous les autres théâtres d'opérations.

Il s'agit d'une guerre totale et extrême nourrie notamment par des considérations idéologiques: La ligne de conduite nazie se résumait à une lutte pour faire prédominer la race aryenne supérieure aux autres races, sur un espace vitale constitué essentiellement de l'URSS dont les populations devaient être asservies ou exterminées.

Des unités allemandes avaient reçu l'ordre d'exécuter les commissaires politiques, les membres du Parti Communiste, les fonctionnaires, les intellectuels et cela de façon à décapiter l'URSS.

Au cours de leur retraite en 1943-1944, les Allemands ont mené une impitoyable politique de la terre brûlée, détruisant toutes les villes, villages et infrastructures et tuant leurs habitants ou les laissant mourir de faim et de froid.

En URSS  1 710 villes, 70 000 villages, 31 850 usines, 40 000 hôpitaux, 80 000 écoles, 60 000 km de voie ferrée ont entièrement été détruits.

Ces considérations ont été probablement à l'origine du comportement barbare des allemands sur le front de russe et des pertes considérables subies par la population civile de l'URSS.  Mais cette cruauté ne s'est pas limitée aux populations civiles étant donné que les Allemands forts de  leur conviction de supériorité raciale, ont exécuté 60% des prisonniers de l'Armée Rouge.

Cet aspect bestialement criminel  a atteint son paroxysme avec la Shoah. On peut comprendre que les soldats russes n'aient pas agi avec une grande délicatesse envers les civils allemands qui avaient permis ce développement criminel sur une base idéologique.

L’objectif de l'extermination totale des juifs d'Europe a presque été atteint puisque  près des deux tiers de la population juive européenne a été exterminée.

L'Union soviétique sort du conflit comme la seconde puissance militaire du monde et dispose d'un prestige considérable mais a chèrement payé la victoire contre le nazisme dont toute le monde a bénéficié et en premier lieu les Européens. Les pertes humaines de l'URSS atteignent approximativement 26 500 000 personnes qui sont  de loin les plus importantes subies par les pays Européens.

L'Armée Rouge a perdu 10 600 000 soldats et 15 900 000 civils soviétiques ont été tués soit un total de pertes humaine de  26 500 000 personnes de 1941 à 1945 qui représente 15.8% de la population de l'URSS de 1939 (170.4 millions).

Les Soviétiques ont pris le contrôle des pays de l'Est qui avaient été pour la plupart des dictatures généralement alliées à l'Allemagne nazie.

Les pertes soviétiques se répartissent de la façon suivante:

  • Pertes militaires de 10,6 millions dont :
  • 7,6 millions de tués ou disparus,
  • 2,6 millions de prisonniers de guerre morts ou tués
  • 400 000 partisans morts.
  • Pertes civiles : 15,9 millions dont:
  • 1,5 million de morts liées aux combats,
  • 7,1 millions liées à la politique brutale allemande,
  • 1,8 million déportés en Allemagne pour le travail forcé
  • 5,5 millions de morts liées à la faim ou aux maladies.

Près de 60 % des 5,7 millions de prisonniers de guerre soviétiques ont été tués par les allemands soit exécutés directement soit parce qu'ils n'ont pu résister aux sévices qu'on leur imposait.  En comparaison, 95 % des prisonniers de guerre occidentaux ont survécu à la guerre. 

 

AXE -PAYS PRESENTS SUR LE FRONT DE L'EST

MILITAIRES

CIVILS

TOTAL

 

Militaires

tués

Tués

Disparus

Prisonniers

Prisonnier

Tués/morts

Civils

Morts civils et militaires

Allemagne

  4 300 000

4 000 000

3 300 000

374 000

3 810 000

8 110 000

Russes /Axe

   215 000

215 000

1 000 000

-

-

215 000

Roumanie

   281 000

81 000

500 000

200 000

465 000

746 000

Hongrie

   300 000

100 000

500 000

200 000

450 000

750 000

Italie

     82 000

32 000

70 000

50 000

80 000

162 000

TOTAL

5 178 000

4 428 000

5 450 000

824 000

4 805 000

9 983 000

URSS

ARMEE ROUGE

CIVILS

TOTAL

 

Militaires

tués

Tués

Disparus

Prisonniers

Prisonnier

Tués/morts

Civils morts

Morts civils et militaires

URSS

10 600 000

7 300 000

5 200 000

3 300 000

15 900 000

26 500 000

 

 

 

 

 

 

 

 

PERTES DES "AUTRES" PRINCIPAUX ALLIES

 

SOLDATS

 SOLDATS

SOLDATS

 CIVILS

TOTAL

TOTAL

 

TOTAL

PACIFIQUE

 EUROPE

EUROPE

EUROPE

 

ROYAUME UNI

382 600

5 670

376 930

67 800

444 730

450 400

ETAT UNIS

416 800

111 606

300 194

1 700

301 894

418 500

CANADA

45 300

 

45 300

 

45 300

45 300

AUSTRALIE

39 400

9 740

29 660

700

30 360

40 100

TOTAL

884 100

127 016

752 084

70 200

822 284

954 300

Les pertes des troupes anglo-américaines se sont élevées en Europe à          752 084  soldats soit 6.6% des pertes de soldats alliés en Europe ce qui signifie que les pertes de l'Armée Rouge ont représenté près de 93.4% des pertes alliées en Europe pour la simple  raison que l'URSS a dû faire la guerre pratiquement seule. 

 

6-La Shoah dans les territoires soviétiques envahis par les allemands

62.5% de la population juive européenne a été exterminée au cours de la seconde guerre mondiale. Dans les pays Baltes les atrocités envers les populations juives commencent dès le retrait de l'Armée Rouge et avant l'arrivée des troupes allemandes. L'antisémitisme des populations locales est largement exploité par des milices qui déclenchent des pogroms. Le taux d'extermination des Juifs des Pays Baltes et de Pologne est supérieur à 90%.

La population juive détruite dans les Pays de l'Est s'élève à près de 5.4 millions soit 90% de la Shoah.

La Shoah en URSS est souvent le fait des Einsatzgruppen allemands dont la mission est l'extermination par balles. Le 29 et 30 septembre 1941, 34 000 personnes sont abattues par  les Einsatzgruppen à Babi Yar près de Kiev, puis 60 000 autres en quelques mois et 140 000 autres jusqu'à la libération de Kiev en novembre 1943. Les exécutions de Babi Yar portent sur les Juifs mais aussi sur des prisonniers russes et des tsiganes. Avant leur retraite, les nazis brûlent les cadavres et essaient de disperser les cendres.

À la fin de l'année 1941, 50 000 soldats allemands sont déployés sur le front russe avec pour  mission l'élimination des Juifs et durant les trois années qui suivent environ 1,1 million de Juifs soviétiques sont tués. 

 

XI-LE MONUMENT A LA GLOIRE DE LA VICTOIRE DE L'ARMEE ROUGE INAUGURE EN 2012

EN ISRAEL

 

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Shimon Peres, Benyamin Netanyahu et Vladimir Poutine lors de l'inauguration le 25 juin 2012


 

Commentaire officiel:


Bienvenue au monument de la victoire

Le monument de la victoire est un site national qui commémore la victoire de l'Armée Rouge sur

l'Allemagne nazie.

L'État d'Israël et le peuple juif ont une dette de gratitude envers le peuple russe, les peuples de l'ex-Union

soviétique et les combattants de l'armée rouge dont le sacrifice et l'héroïsme ont conduit à la victoire sur

l'Allemagne nazie au cours de la seconde guerre mondiale et à l'arrêt de l'holocauste du peuple juif dans

les camps de concentration en Europe.

La relation  entre cette victoire et le rétablissement du peuple juif dans son pays est fermement ancré

dans la conscience des citoyens d'Israël.

Conformément à la décision du gouvernement israélien et avec le consentement du gouvernement russe, le

monument de la victoire a été créé sur ce site en hommage au peuple russe et à l'Armée Rouge.

Le monument se compose de deux éléments représentant le passage de l'obscurité à la lumière;

L'un raconte visuellement l'histoire de la guerre et de l'holocauste et l'autre représente la victoire,

l'espoir et la paix.

Ce  monument a été érigé en coopération entre le gouvernement d'Israël, le  Fonds de Construction, le

congrès juif russe, la municipalité de Natanya et la société économique de la ville de Natanya.

Le monument a été conçu par le célèbre sculpteur russe Salavat Scherbakov, assisté par Vasily Perfiliev,

Michail Naroditsky et Chen Winkler  pour Israël.

 

XII - REVOIR L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET

CORRIGER L'INFORMATION ERRONEE PROPAGEE PAR LES MUSEES, MONUMENTS

HISTORIQUES ET MEDIAS

 

La guerre froide a probablement engendré une vision propagandiste de l'histoire qui n'a pas permis de faire la part des choses  pour déterminer la dette de gratitude de l'Europe envers l'Armée Rouge et les peuples de l'Ex-Union Soviétique auxquels elle doit sa libération, l'arrêt de l'expansion des régimes fascistes et des épurations raciales.

L'URSS a commis de graves erreurs qui ne sauraient en rien réduire le mérite de l'Armée Rouge et des peuples de l'Ex-URSS qui ont offert la Victoire au continent européen. 

Une vision "objective" du rôle de l'Armée Rouge et des peuples de l'URSS pour libérer le continent européen du joug de la barbarie nazie permettrait à plusieurs pays dont la France en particulier, de réaliser l'indispensable travail de mémoire nécessaire à la sauvegarde des valeurs éthiques fondamentales.

Le gouvernement d'Israël allié des États Unis et qui n'est ni communiste, ni même socialiste, a su faire la part des choses malgré les épouvantables difficultés de la communauté juive dans les pays de l'Est pendant la période communiste et a érigé en 2012 un monument rappelant à chacun ce qui est dû à l'Armée Rouge et aux peuples de l'Union Soviétique.

Pour des raisons à la fois partisanes et sans doute liées à la guerre froide  l'accent est mis en Europe occidentale sur le rôle  des alliés anglo-américains qui n'y sont pourtant intervenus qu'à la fin du conflit et sur l'insistance répétée de l'URSS.

En France le rôle de la France libre est substantiellement amplifié pour faire sans doute oublier le sombre rôle de l'État français au cours de cette période. Les musées monuments écoles et médias semblent relayer cette position partisane qui freine l'exercice salutaire d'un travail salutaire de mémoire. 

La mise de l'URSS  au ban du concert des nations avant la guerre a été une erreur regrettable qui a pu entre autres favoriser le conflit et pourtant ce comportement continue aujourd'hui lorsque l'on ne mentionne pas la victoire de l'Armée Rouge sur l'Allemagne nazie.

Les programmes d'enseignement doivent être plus clairs sur le rôle des uns et des autres et sur la difficile histoire de France pendant la guerre; des améliorations iraient dans le sens de la morale dont on veut réintroduire l'enseignement.

 La morale requiert que l'on respecte la mémoire des 26.5 millions de soviétiques morts du fait de l'action des nazis  ou au combat contre eux pour nous en libérer.

L'Armée Rouge a perdu en Europe 14 fois plus de soldat que l'ensemble des autres armées alliées.

Cette vision objective que nous espérons,  aurait pu sans doute éviter la navrante déclaration de Prague de 2008 assimilant communisme et nazisme  et que nous vous avons demandé de dénoncer en tant que socialistes en signant la déclaration pour le soixante dixième anniversaire de la conférence de Wannsee ( Déclaration SYD).

 

 Nous devrions à l'instar d'Israël ériger un monument de la Victoire dont le commentaire pourrait être: "Ce monument commémore  la victoire de l'Armée Rouge sur l'Allemagne nazie. L'Europe a une dette de gratitude envers les combattants de l'Armée Rouge et envers les peuples de l'Ex Union Soviétique dont le sacrifice et l'héroïsme ont conduit à la victoire sur l'Allemagne nazie,  à la fin de l'expansion des régimes fascistes  en Europe, à la liberté et à l'arrêt des épurations raciales que ce pays avait instaurées.